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La crise financière a fait tache d’huile


Libe libe
Vendredi 2 Janvier 2009

La crise financière a fait tache d’huile

De la crise des subprimes  à la lutte contre la pauvreté, en passant par la morosité économique, 2008 était une année en rouge. Faillites bancaires, des milliards de dollars envolés, une croissance mondiale en berne, des Etats impuissants, une famine galopante. Le capitalisme financier démontre encore une fois sa crise. Les politiques se réunissent sans esquisser des pistes de sortie d’une crise qui frappe par sa rapidité et son enchaînement : la crise immobilière américaine s’est transformée en crise financière et bancaire, elle-même entraînant une crise économique mondiale avec une récession aux Etats-Unis, en Europe et partout ailleurs. Signe que la crise est sérieuse, pratiquement, tous les pays sont dans une situation de décroissance. Pour ce qui du Maroc la faiblesse même de son économie marocaine qui l’aurait protégé. N’empêche que des plans d’anticipations s’imposent d’urgence pour limiter les dégâts qui commencent déjà à se ressentir au niveau du tourisme, transferts des marocains résidant à l’étranger et surtout au niveau de la demande extérieure. La crise débute à l’été 2007 à cause des “subprimes”, des prêts hypothécaires consentis à la classe moyenne américaine. Cas de figure classique : un emprunteur ne rembourse plus, la banque décide donc de vendre sa maison et de tout récupérer. Mais comme les prix de l’immobilier ont baissé, la banque perd de l’argent sur la vente. Pour tenter de limiter les risques de ces crédits d’un nouveau genre, les banquiers ont eu recours à la titrisation. Ils ont transformé ces emprunts en titre sur les marchés boursiers. Ces titres de dette se sont échangés sur les places boursières. Or, à partir du moment où celui qui doit rembourser l’emprunt pour l’achat de sa maison ne peut plus payer, le titre n’a plus aucune valeur. Ce sont ces montages financiers complexes qui expliquent la chute de la Bourse car toutes les banques étrangères, notamment européennes, se sont aperçues qu’elles possédaient des titres de subprime qui ne valaient plus rien. Les événements se sont enchaînés à une vitesse spectaculaire depuis le 15 septembre, jour où la banque américaine Lehman Brothers dépose son bilan. Alors que l’on s’interrogeait encore sur la profondeur de la crise des “subprimes”, qui avait éclaté l’année précédente aux Etats-Unis, la chute de ce grand nom de Wall Street jette la suspicion sur tout le secteur bancaire et fait craindre des faillites en chaîne dans le monde. Tout d’un coup, les banques refusent de se prêter des fonds, ce qui entraîne un gel du crédit qui asphyxie l’économie. Les gouvernements des pays développés, les principales victimes de la crise, montent au créneau avec des plans de sauvetage colossaux (700 milliards de dollars aux Etats-Unis), allant jusqu’à nationaliser certaines banques, comme la franco-belge Dexia. Les pays du G7 s’engagent à ne plus laisser tomber en faillite aucune institution financière majeure, mais sans mettre un terme à la pire crise financière depuis 1929. Les banques centrales tentent de parer au pire en baissant énergiquement leurs taux d’intérêt sans parvenir à rassurer. La Réserve fédérale américaine, qui a déjà ramené son taux directeur à 1%, touche elle aux limites de son action sur les taux. Les pays touchés mettent en place des plans de relance, en Europe et même en Chine. Aux Etats-Unis, le président-élu, Barack Obama, réclame un plan “tout de suite”. La planète économique est confrontée à deux problèmes auxquels personne ne sait répondre. L’effet du désendettement du système bancaire et la profondeur et la durabilité de la récession. Face à cette incertitude, l’attitude consiste pour chacun à geler les liquidités dont il dispose, à consommer et prêter moins. Un monde nouveau est en train de se bâtir et dans lequel le système financier mondial se grippe et aucune thérapie ne fonctionne. Il est à signaler que cette crise financière n’a pas pu dissimuler une crise alimentaire qui a déjà trop perduré.



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