-
L'Agence Bayt Mal Al Qods organise la4ème édition du modèle de simulation du sommet international de l'enfance pour Al Qods
-
Le Commonwealth de la Dominique réaffirme son soutien à l'intégrité territoriale du Maroc
-
Saïd Baaziz du Groupe socialiste- Opposition ittihadie, élu président de la Commission de justice, de législation et des droits de l’Homme
-
Gérald Darmanin salue la convergence des points de vue entre les deux pays
-
Focus à Rabat sur l'avenir du service public face à l'engouement pour l'intelligence artificielle
Pour le HCP, la levée du confinement ne serait pas forcément tributaire d’une disparition du Sars-CoV-2. Autrement dit, il y a de fortes chances qu’il circule toujours quand la vie ‘’normale’’ reprendra ses droits. Pis, l'organisme chargé de la production, de l'analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc craint une favorisation de la circulation du coronavirus « en cas de non-respect des règles de protection édictées par les autorités sanitaires et, en particulier, dans les lieux où l’activité économique multiplie les contacts parmi la population, ou encore dans les strates d’habitats où prévaut une promiscuité de la vie quotidienne dans des conditions précaires de logement», apprend-on dans ledit document. C’est la raison pour laquelle le HCP a jugé utile de procéder à une analyse cartographique du potentiel de risques liés à la prévalence de ces facteurs par région, province et grandes villes, en prenant Casablanca comme exemple. Un modèle qui pourrait être dupliqué dans d’autres villes et dont voici les principaux risques à cerner.
En termes de risques liés à une forte densité urbaine, les principales régions concernées sont : Casablanca-Settat (32,6%), Marrakech-Safi (17,6%), Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (13,8%), Fès-Meknès (13,2%) et Rabat-Salé-Kénitra (9,2%). Logique, car en se basant sur les statistiques sanitaires du 24 mai, le HCP indique que « sur les 7532 personnes atteintes (confirmées positives), 86% proviennent des cinq régions les plus denses du Maroc, soit près de neuf cas sur dix. » En outre, si ces régions sont à risques, c’est aussi parce qu’elles affichent, d’une part, les concentrations les plus élevées de populations actives occupées dans le secteur industriel (supérieures à 12%), et d’autre part, ces mêmes activités industrielles se situent dans des zones urbaines à fortes densités démographiques.
La conjonction de ces deux éléments pourrait concourir à « une transmission du virus plus rapide du fait des déplacements et des contacts fréquents entre les personnes », dixit le HCP. Une manière de rappeler que plus les régions sont urbanisées, plus les défis logistiques et les risques seraient amplifiés, avec en tête de liste, la région de Rabat-Salé-Kénitra qui affiche la densité urbaine la plus élevée en comptant 4007 habitants au kilomètre carré, devant les régions de Casablanca-Settat, Béni Mellal-Khénifra et Fès-Meknès, avec respectivement 3975, 3431 et 3369 habitants au kilomètre carré. A contrario, ces risques seraient minimes dans des régions comme Dakhla-Oued Ed Dahab et Souss-Massa où il y a une faible densité urbaine, avec pas plus de 600 habitants au kilomètre carré.
S’agissant des villes les plus denses et donc les plus à risques, on trouve au premier rang la capitale économique Casablanca avec 15.296 habitants au kilomètre carré, suivie de Fès (10.713h/km2), Salé (81.63h/km2), Tanger (5736h/km2), Rabat (4882h/km2) et Marrakech (4436h/km2). Plus en détail, dans ces mêmes cités, la densité varie selon l’habitat. Il n’est donc pas étonnant que la densité dans les logements économique et social (18.658 h/km2) soit plus importante que dans les anciennes médinas (16.039 h/km2), les habitations moyen standing (13.412 h/km2) ou dans les bidonvilles (7143 h/km2). La strate la moins dense est du côté des habitations de luxe avec seulement 1120 h/km2.
Logements suroccupés
Les conditions d'habitations représentent le second point sur lequel le HCP a axé sa note. Et pour cause, « le risque de contamination serait plus élevé dans les régions où la population habite dans des logements sur-occupés ». En d’autres termes, ce sont des logements où le nombre de pièces est insuffisant au regard de la taille du ménage. Mais à partir de quand parle-t-on d’un logement sur-occupé ? Le HCP répond : « Un logement sur-occupé est celui habité par un ménage avec plus de trois personnes par pièce ». Cette situation précaire serait le quotidien d’un peu plus d'un million (1,05 million) de ménages sur le territoire national (12,5%). Les régions où cette précarité sévit le plus sont l'Oriental (14,1%) et Casablanca-Settat (14%). A l’inverse, les régions du Sud et de Souss-Massa ne sont pas confrontés à ce phénomène, avec respectivement 8,4% et 7,6%. Toujours dans le contexte de la sur-occupation des logements, ville par ville, on constate là aussi que Casablanca (14,5%), Fès (13%), Tanger (12,5%), Salé (10%), Meknès (10%), Rabat (9,3%) et Marrakech (9%) seront particulièrement surveillées par les autorités sanitaires. « La strate bidonville compte la part la plus élevée avec près du tiers de ses ménages vivant dans des logements sur-occupés, suivie du sommaire (19,3%), anciennes médinas (17,2%) et l'économique et social (12,5%) » conclut le HCP.