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Cette rencontre arrive à point nommé et reflète, si besoin en est, la grande importance qu’accorde le Parti des forces populaires à la condition de la femme et à la mise en œuvre des dispositions de l’article 19 qui garantit les droits des femmes et consacre l’égalité et la parité entre les femmes et les hommes et qui a même appelé à la création d’un mécanisme, voire une autorité institutionnelle autonome qui est l’Autorité de la parité et de la lutte contre toutes les formes de discrimination, a-t-il tenu à préciser.
Et de poursuivre que les mesures effectives permettant de réaliser une égalité et/ou parité entre Marocains et Marocaines tardent à voir le jour et que l’ensemble des lois présentées par le gouvernement connaissent une régression non seulement par rapport à la Constitution actuelle mais aussi par rapport aux précédentes.
Devant cette situation et l’atermoiement du gouvernement à procéder aux réformes attendues depuis 4 ans et pour parer à la situation actuelle, Driss Lachguar a fait savoir que les partis politiques et la société civile sont appelés, aujourd’hui, plus que jamais, à coordonner leurs actions en vue de mettre fin aux régressions enregistrées qui portent profondément atteinte au projet sociétal défendu crânement par les partis démocratiques et modernistes.
Par ailleurs, le Premier secrétaire a proposé aux participantes à cette rencontre la création d’un mécanisme de travail pour coordonner leurs actions sur tous les fronts aussi bien au Parlement qu’au sein de la société. Lequel mécanisme comprend des membres du Bureau politique, du Groupe socialiste, de l’Organisation socialiste des femmes ittihadies et des organisations qui ont pris part à cette rencontre.
Pour sa part, Fouzia Assouli, présidente de la Fédération de la Ligue démocratique des droits des femmes, a présenté un large exposé sur l’importance de l’article 19 de la Constitution qui prévoit la création de l’Autorité de la parité et de la lutte contre toutes les formes de discrimination censée suivre les politiques publiques et veiller à protéger et promouvoir les droits des femmes. Mais le gouvernement en présente une mouture en contradiction avec les objectifs visés par ladite Autorité.
Fouzia Assouli a tenu à relever également les nombreuses failles enregistrées dans le texte concernant l’Autorité de la parité et de la lutte contre toutes les formes de discrimination qui a été élaboré sans concertation aucune avec les ONG concernées qui, pourtant, ont adressé plusieurs mémorandums à ce sujet. Mais, malheureusement, rien n’a été entrepris par le gouvernement qui manque de volonté politique et persiste à priver les femmes marocaines de leurs droits et acquis.
Au nom de l’Union de l’action féministe, Zahra Wardi a saisi cette occasion pour rappeler le grand rôle joué par les militantes et militants de l’USFP qui ont permis de réaliser nombre d’acquis dont le plus important reste la Constitution de 2011.
Zahra Wardi a fait savoir également que la problématique qui se pose au niveau de la question féminine, c’est que des partis progressistes membres du gouvernement s’abstiennent de voter des initiatives qui font partie de leurs visions.
Le projet présenté est bien loin des aspirations des ONG, à savoir une Autorité de la parité et de la lutte contre toutes les formes de discrimination à même de protéger les droits des femmes, et mettre en œuvre l’ensemble de ces droits politiques, économiques et sociaux, a-t-elle indiqué.
Zahra Wardi parie sur la présence des militantes au Parlement et sur les femmes ittihadies pour mener cette bataille en vue de mettre fin à toutes les formes de régression.
Quant à l’Autorité, Ahmed Assid a relevé un paradoxe: les dispositions de la Constitution sont avancées par rapport aux précédentes Constitutions, alors que le gouvernement n’est pas à la hauteur des acquis de cette Constitution. C’est-à-dire que le Maroc a besoin d’un gouvernement capable d’assumer sa responsabilité historique pour opérationnaliser ces acquis. Pour Assid, le gouvernement actuel est hétérogène, et présidé par un parti qui n’a pas de projet démocratique, Pis encore, il prône un projet contraire au projet démocratique.
Ahmed Assid a critiqué le projet de loi organique relatif à l’Autorité dont la teneur, selon lui, ne reflète pas l’esprit de cette période historique que connaît la société marocaine. Car ce projet vide des concepts importants de leurs substances tout en les chargeant de contenus qui n’ont rien à voir avec la philosophie des droits de l’Homme universellement reconnus.
Le représentant de la Coalition civile pour l’application de l’article 19 a mis en doute l’indépendance de cette instance car elle est appelée à travailler sous l’autorité du gouvernement. Cela empêchera l’Autorité de mener à bien sa mission .
Il a, par ailleurs, affirmé que la philosophie de l’USFP considère que la question féminine fait partie intégrante de l’émancipation de la société et le passage d’un modèle étatique à un autre plus ouvert . En ce sens, Ahmed Assid a mis en exergue le rôle prépondérant que peut jouer l’USFP pour soutenir le processus de libération totale des mentalités et de la personnalité marocaine.
De son côté, et au nom de Jossour, Ghizlane Benachour, tout en fustigeant le discours de Bassima Hakkaoui, a tenu à souligner que l’ensemble des ONG et organisations féminines ont été surprises par la création d’une commission chargée de rédiger le texte du projet concernant la création de l’Autorité de la parité et de la lutte contre toutes les formes de discrimination.
Même prises de court, quelque 50 associations ont jugé utile d’adresser des mémorandums avec les mêmes revendications au gouvernement qui, malheureusement, n’ont pas été prises en considération, a-t-elle souligné.
Tout en soulignant que la Constitution de 2011 et les revendications sont le résultat des luttes des mouvements féminins des partis et des associations, Ghizlane Benachour a affirmé que Jossour n’est nullement concerné par le projet publié.
Meryem Demnati, vice-présidente de l’Observatoire amazigh pour les droits et les libertés, a, quant à elle, déclaré qu’elle n’a pas été «surprise de l’orientation adoptée par le parti majoritaire, parce que ce dernier est un parti qui baigne dans une culture conservatrice et qui, par conséquent, ne conçoit l’article 19 et la Constitution que selon ses propres convictions». «C’est, en effet, un parti qui enraye et entrave la progression vers une culture moderne», précise-t-elle, avant d’ajouter : «Ce qui est regrettable, c’est de voir certains partis, considérés comme modernistes, s’inscrire dans cette orientation». «Il est également incompréhensible que certaines femmes prennent part à ladite orientation, comme si elles n’étaient pas concernées», ajoute Meryem Demnati avant de s’interroger sur les moyens à mettre en œuvre pour faire face à cette situation inadmissible.
La parlementaire ittihadie, Hasna Abouzeid, a tenu lors de son intervention à mettre l’accent sur l’action du Groupe socialiste qui soutient les modifications des lois qui visent à donner corps à un projet sociétal moderniste et démocratique, contrairement à d’autres partis dits modernistes qui s’abstiennent de voter en faveur du changement.
Pour Hasna Abouzeid, il doit y avoir une coordination entre les femmes parlementaires et la société civile qui défend la question de la parité.
Quant à Fatima Belmoudden, membre du Bureau politique, elle a insisté sur le fait de préserver le projet sociétal marocain d’un environnement régional où prédominent les idées du Printemps arabe. Elle a estimé que le projet de l’Autorité est rétrograde par rapport à la Constitution et porte atteinte au processus de militantisme des mouvements féminins et des partis nationaux quant à la réconciliation de l’Etat avec la société et le passé.
Le Premier secrétaire de l’USFP a appelé à l’instauration d’une commission commune, regroupant les femmes du Bureau politique et celles du Groupe socialiste, en plus des Organisations présentes à cette rencontre dont l’OSFI en vue de coordonner l’ensemble des propositions et d’émettre un communiqué conjoint.