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La TPME, maître absolu du tissu entrepreneurial

Les 2/3 des entreprises marocaines estiment que la complexité des procédures administratives constitue un obstacle au développement


Driss Sarhan
Jeudi 21 Novembre 2019

«L’entreprise au Maroc est d’abord une très petite ou moyenne structure, fortement concentrée dans l'axe Casablanca-Tanger et qui opère en majorité dans le secteur des services. Ces entreprises sont souvent de création récente, avec moins de 20 ans d’existence et fortement dirigées par les hommes. Ces structures recrutent peu et usent peu des technologies dans leur fonctionnement». C’est ainsi que le HCP a dressé le profil de l’entreprise marocaine en se basant sur les derniers résultats de l’enquête nationale qu’il a menée entre janvier et juillet 2019 auprès des entreprises.
D’après ce document, la structure des entreprises marocaines est constituée à 93% de très petites et moyennes entreprises (TPME), contre 7% de grandes entreprises (GE). Les très petites entreprises représentent 64% contre 29% pour les petites et moyennes entreprises.
Près des deux-tiers (63%) des entreprises sont concentrées dans l'axe Casablanca-Tanger. 39% d’entre elles sont implantées à Casablanca-Settat, 15% à Rabat-Salé-Kénitra et 9% à Tanger-Tétouan-Al Hoceïma.
42% des entreprises marocaines opèrent dans le secteur des services, 27% dans le commerce, 21% dans la construction et 10% dans l'industrie.
En détail, l’enquête du HCP démontre que les TPE (44%) et les PME (42%) sont fortement concentrées dans les services et faiblement présentes dans l'industrie avec respectivement 8% et 11%. En revanche, les grandes entreprises sont quasi-équitablement réparties entre les secteurs de l'industrie (26%), de la construction (23%), du commerce (27%) et des services (24%).
Le secteur des services est concentré dans les régions de Casablanca-Settat (39% des entreprises) et Marrakech-Safi (11%).
Dans le secteur du commerce, plus de la moitié de l’échantillon étudié (58%) des entreprises sont implantées à Casablanca-Settat (44%) et Rabat-Salé-Kénitra (14%).
Le secteur de l'industrie est, quant à lui, fortement concentré dans la région Casablanca-Settat (47%). Dans celle de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, il représente 12%.
Une grande partie de ces entreprises est de création récente (75%) avec moins de 20 ans d’existence et près de la moitié d’entre elles ont moins de 10 ans. Le management des entreprises est marqué par un taux faible de femmes (8% dans les grandes entreprises et 13% au niveau des TPME).
A noter que le taux d’encadrement des entreprises est de 25% et que seulement 26% d’entre elles ont mené des actions de renforcement des capacités au profit de leur personnel. Des entreprises qui recourent peu aux nouvelles technologies dans leur fonctionnement (31% possèdent des sites web, et  35% les utilisent dans un cadre professionnel). La moitié des entreprises ont déclaré avoir recruté au cours des trois dernières années.
Les GE recrutent principalement des profils d’un niveau élevé (ingénieurs, cadres supérieurs) alors que les TPE recrutent particulièrement des techniciens spécialisés et des ouvriers qualifiés. La majorité des recrutements (71%) sont des recrutements de remplacement ou se font suite à l’expansion de l’activité (64%).
L’enquête montre que les principaux obstacles à la politique de recrutement sont l’insuffisance de l’activité pour 63% des entreprises et le coût élevé de la main-d’œuvre dans 26% des cas.
Par ailleurs, 37% des entreprises déclarent que le système actuel d’éducation et de formation professionnelle ne leur permet pas de trouver sur le marché du travail des profils adéquats. L’industrie est le secteur qui souffre le plus de cette inadéquation, précise la même source.
Concernant le financement de ces entreprises, le HCP a indiqué qu’une entreprise sur cinq recourt au financement externe dont la majorité (93%) provient du crédit bancaire. 35% des entreprises ont demandé un crédit auprès d’une institution bancaire au cours des trois dernières années. Les TPME sont les plus confrontées aux difficultés d’accès au financement qui constituent un obstacle sévère pour 40% d’entre elles. Sachant que 58% des chefs d'entreprise sont insatisfaits des services offerts par les institutions financières. Ce mécontentement est plus accentué chez les TPE (63%). Le taux d’intérêt élevé (40%) ainsi que les garanties exigées par les banques (34%) sont les principaux freins à la demande de crédit.
Près de 33% des entreprises évitent le recours au crédit bancaire pour des raisons religieuses. Selon la perception des chefs d’entreprise, les deux facteurs les plus déterminants pour l’accès au financement bancaire, à savoir les garanties exigées et le taux d’intérêt, se sont davantage resserrés durant la période considérée.
 Sur le plan de la fiscalité, les entreprises se plaignent des contrôles fiscaux et de la multiplicité des redressements. A ce titre, 34% des GE ont fait l’objet d’un contrôle fiscal et 73% ont été redressées l’année dernière.
 60% des entreprises considèrent dans l’ensemble le système fiscal comme contraignant et 51% comme complexe. 95% d’entre elles comme un facteur de découragement de l’investissement, 88% comme source de méfiance vis-à-vis de l’administration fiscale et 69% comme facteur favorisant le recours à des pratiques informelles.  
Les chefs d’entreprise ont, en outre, une opinion peu favorable de leurs rapports avec l’administration publique. Les deux tiers des entreprises estiment que la complexité des procédures de l’administration constitue un obstacle au développement de leur activité. Pour la moitié des entreprises, la qualité du service, le délai de paiement et l’accès à l’information sont également des contraintes sérieuses.  
57% des entreprises déclarent avoir observé des pratiques non éthiques au sein de l’administration publique. Ce phénomène est constaté de manière significative parmi les entreprises de tous les secteurs.   
45% des chefs d’entreprise estiment que le monopole de certaines entreprises est l’une des principales raisons qui les empêchent de décrocher une commande publique.
Le manque de transparence est évoqué par 56% des PME ayant soumissionné à un marché public.

 


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