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La Jeunesse Ittihadie vient d’ouvrir à Bouznika l’un de ces moments rares, là où la mémoire du combat socialiste rencontre l’exigence d’un avenir marocain plus fort, plus lucide, plus juste. Depuis cinquante ans, cette organisation a forgé des générations entières d’actrices et d’acteurs politiques. Elle a transmis une culture exigeante du débat, une rigueur éthique forgée par le long parcours de l’Union socialiste des forces populaires, et une vision profondément ancrée dans un socialisme marocain moderne, institutionnel et fidèle à son pacte démocratique.
L’ouverture de cet évènement, jeudi soir, a immédiatement donné le ton. A travers une table ronde consacrée au rôle stratégique du numérique et au renouvellement des campagnes électorales, les jeunes militantes et militants ont plongé dans un débat essentiel, porté par l’expertise de Yassine Jalal Eddine, spécialiste aguerri du domaine.
Le fil conducteur était clair : comprendre que l’engagement d’aujourd’hui ne se fabrique plus seulement dans les cercles militants traditionnels, mais se joue aussi dans cet espace numérique mouvant où se forment les opinions et se gagnent les batailles symboliques. Les jeunes ittihadis ont montré qu’ils n’étaient pas en retrait, mais au contraire pleinement conscients de ce nouveau terrain d’engagement qui exige créativité, vigilance et intégrité.
Dès le lendemain matin, la réflexion a pris une autre profondeur. La rencontre autour de l’apport de la jeunesse aux élections à venir, animée par Mohamed Mohib et Kamal Hachoumi, a offert un moment dense, riche en perspectives.
Dans une atmosphère studieuse mais vibrante, les jeunes ont mis en mots cette conviction forte qui fait l’âme du mouvement: le Maroc ne pourra construire une trajectoire démocratique solide sans une participation massive, instruite et organisée de sa jeunesse. Ce n’est pas une formule. C’est une certitude politique adossée à une réalité : les jeunes Marocains portent aujourd’hui les fractures sociales, les attentes économiques, les ambitions culturelles et les espoirs civiques d’une nation en transition. Leur engagement n’est plus souhaitable, il est indispensable.
Le point d’orgue de cette ouverture solennelle a été la prise de parole du Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar. Avec la force de conviction qui le caractérise, il a rappelé que le parti reste, après des décennies de lutte, l’espace politique qui a donné le plus de cadres, d’idées et de combats pour la dignité. Il a rendu hommage aux générations précédentes de la Jeunesse Ittihadie, celles qui ont tenu la flamme, parfois dans l’adversité, et parfois dans les moments de conquête, toujours avec cette fidélité imperturbable aux valeurs du socialisme marocain : la justice, la démocratie, l’intégrité et la primauté de l’intérêt national.
Le slogan choisi pour cette édition anniversaire exprime à lui seul l’esprit du rassemblement. «Fiers de notre passé, tournés vers notre avenir, fidèles à nos principes». Une phrase simple, limpide, presque évidente pour celles et ceux qui connaissent la longue trajectoire de la Jeunesse Ittihadie. Mais derrière cette simplicité se cache une exigence profonde : être à la hauteur d’un héritage tout en repensant les formes nouvelles de l’engagement, sans jamais sacrifier les valeurs fondatrices.
Le programme étalé sur quatre jours en témoigne. Les jeunes fédéreront idées et propositions autour des réalités politiques, économiques et sociales qui marqueront les prochaines échéances. On y débattra des attentes citoyennes face aux élections législatives de 2026, des nouveaux défis juridiques qui limitent parfois l’accès des jeunes à la vie publique, de la nécessité de rénover le discours politique dans une société ébranlée par la rapidité des mutations numériques, de la confiance entre partis et électorat, et des transformations économiques qui redessinent chaque jour les équilibres sociaux. Ce ne sera pas un catalogue de sujets techniques. Ce sera un laboratoire idéologique, un espace où se forment les repères d’un socialisme marocain moderne, capable de penser l’avenir avec lucidité.
Ce cinquantième anniversaire prend un sens particulier quand on revisite l’histoire. Depuis sa création en 1975, la Jeunesse Ittihadie n’a jamais été un simple appendice organisationnel. Elle a été une école, une fabrique de conscience, un lieu où l’engagement socialiste se formait dans la pluralité, la rigueur intellectuelle et l’audace démocratique. De nombreux cadres du parti, des syndicalistes, des militants culturels et associatifs sont passés par ses rangs. Tous témoignent que cette Jeunesse ittihadie a joué un rôle crucial dans la diffusion des valeurs progressistes, la défense des droits, du combat pour la justice sociale et la préservation du lien national face aux secousses politiques qui ont marqué les différentes étapes du Maroc contemporain.
Elle a également été en première ligne pour porter les grandes questions de la jeunesse marocaine, qu’il s’agisse de l’éducation, de l’emploi, de la participation politique ou des droits civiques. À chaque fois, elle a imposé ces sujets dans l’agenda public, souvent avec une longueur d’avance, toujours avec cette conviction que la jeunesse n’est pas un simple segment électoral mais une force déterminante pour une nation ambitieuse.
C’est cette histoire vivante, cette continuité organique, que le rassemblement de Bouznika célèbre. Mais au-delà de la célébration, il y a surtout un message de projection. La Jeunesse Ittihadie veut penser l’avenir, questionner ses méthodes, renouveler sa présence dans les espaces étudiants, culturels et citoyens, et forger un nouveau modèle d’action politique fondé sur la compétence, l’initiative et une citoyenneté responsable. Dans une époque saturée d’incertitudes, où les discours simplistes surfent souvent sur la désinformation, la Jeunesse ittihadie veut rappeler que la politique n’est pas un spectacle mais un engagement. Qu’elle n’est pas un marché mais une responsabilité. Qu’elle ne se réduit pas au bruit, mais se construit dans le travail, la constance et le courage.
Ce cinquantième anniversaire n’est donc pas un simple retour en arrière. C’est une promesse. Celle de poursuivre la mission fondatrice : défendre la jeunesse du Maroc, porter sa parole, éclairer ses combats et accompagner ses ambitions. C’est une manière de dire que le socialisme marocain, tel que l’USFP l’a façonné, n’est pas une doctrine figée mais un effort permanent pour élever la société vers plus de justice, plus de démocratie et plus de dignité.
Et au fond, c’est cela le vrai message de Bouznika : un demi-siècle d’héritage, un avenir à construire et la certitude que la fidélité aux principes n’a jamais empêché l’audace de l’innovation. La Jeunesse Ittihadie avance, portée par une mémoire solide et un horizon ouvert. Elle avance, comme toujours, au service de la nation et de la démocratie. Elle avance, avec la force tranquille de celles et ceux qui savent que le combat pour la justice sociale ne vieillit jamais.
M.O








