Les relations germano-marocaines en passe de retrouver leur cours normal
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«A travers l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies Staffan de Mistura, l’ONU s’emploie à trouver une solution à la question du Sahara occidental. La position du gouvernement fédéral à cet égard reste inchangée depuis des décennies. L’Allemagne appuie les efforts déployés par l’envoyé personnel pour parvenir à une solution politique équitable, durable et acceptable par tous sur la base de la résolution 2602 (2021) du Conseil de sécurité des Nations unies», lit-on dans le communiqué du ministère allemand des Affaires étrangères. «Avec son plan d’autonomie soumis en 2007, le Maroc a apporté une importante contribution à un tel accord», précise la diplomatie allemande, annonçant, par là, la position claire, formelle et explicite du nouveau gouvernement fédéral.
Le ministère a également rappelé les vastes réformes entreprises par le Maroc au cours de la dernière décennie, avant de souligner son rôle majeur en faveur de la stabilité et du développement durable dans la région. «En témoigne notamment son engagement diplomatique en faveur du processus de paix libyen», précise le ministère.
Concernant les relations économiques et commerciales entre les deux pays, la diplomatie allemande les juge remarquables. «En 2019, l’Allemagne était au 7e rang de la balance commerciale marocaine, et la même année, elle importait du Maroc pour 1,4 milliard d’euros de marchandises et en exportait pour 2,2 milliards d’euros», précise la même source. «Près de 300 entreprises avec participation de capitaux allemands sont installées au Maroc, en particulier à Casablanca et à Tanger», ajoute le ministère, avant de rappeler que le Maroc «reste une destination touristique appréciée pour les Allemands qui représentaient, en 2019, environ 6% des touristes étrangers».
Le gouvernement fédéral met, par ailleurs, en exergue l'appui de l’Allemagne au processus de modernisation du Maroc. «Au vu du volume de ses engagements, à savoir près de 1,2 milliard d’euros en 2020, l’Allemagne compte parmi les principaux donateurs bilatéraux», souligne-t-on. Et d’ajouter : «La coopération germano-marocaine est axée sur les domaines du développement économique et de l’emploi durable, des énergies renouvelables et de la gestion des ressources en eau».
Une gifle magistrale
Pour le journaliste algérien, exilé à Oujda, Oualid Kebir, «il s’agit là d’une énième gifle magistrale infligée par un pays européen à la diplomatie algérienne et ses pantins du Polisario». «Elle accentue considérablement l’isolement de l’Algérie aussi bien sur la scène régionale qu'internationale», explique-t-il, avant d’affirmer que la nouvelle position du gouvernement allemand représente une autre brillante victoire de la diplomatie marocaine». Oualid Kebir a également fait savoir que «cette volonté du nouveau gouvernement allemand d’ouvrir une nouvelle page dans ses relations avec le Maroc s’est manifestée dans le communiqué de son ambassade à Rabat du 7 décembre, où la représentation diplomatique a qualifié le Maroc de partenaire central pour l'Allemagne». «Le gouvernement fédéral s’était également félicité expressément de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël», a-t-il indiqué.
Le journaliste et opposant algérien a aussi rappelé que l’ère d’Angela Merkel est révolue et que le nouveau gouvernement a d'ores et déjà choisi son camp. «Après plusieurs actes hostiles et actions attentatoires de l’ancien gouvernement allemand à l’égard des intérêts du Royaume du Maroc, surtout après la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, Berlin semble tourner le dos aux généraux d’Al Mouradia qui imposent leur dictature au peuple algérien depuis l’indépendance», estime-t-il, avant de rappeler que « l'Algérie n'a toujours pas avalé la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara par les Etats-Unis fin 2020, d'autant que l'administration Biden semble suivre le même chemin».
M. Kebir a, par ailleurs, tenu à rappeler que «l’Algérie qui est, depuis quelques années, le premier importateur de matériel de guerre made in Germany, sera certainement interloquée par la position du nouveau gouvernement allemand, au moment où le peuple algérien est déjà excédé par les échecs successifs de sa diplomatie et suit avec inquiétude les manifestations flagrantes et répétitives de crise qui frappent le régime de plein fouet». Le journaliste algérien estime, par ailleurs, «qu’une deuxième vague du Hirak éclatera tôt ou tard et permettra au peuple algérien de se libérer d’un régime totalitaire et tyrannique, dirigé par des militaires en perdition».
Pour sa part, le politologue marocain Khalid Dahmani pense, lui aussi, qu’il s’agit d’un «nouvel échec pour la junte militaire et ses sbires polisariens qui ne cessent de cumuler les défaites diplomatiques». «Au moment où l’Algérie cherche à faire son come-back sur le plan diplomatique, c’est un coup dur qui lui a été asséné», explique ce spécialiste, avant de préciser que les rejets de la thèse séparatiste se sont multipliés dans plusieurs pays. «Certains ont retiré leur reconnaissance du Polisario, d’autres soutiennent, d’une manière franche, la proposition d’autonomie présentée par le Royaume», précise notre interlocuteur. «Avec sa position, désormais claire et sans équivoque, Berlin met fin aux aspirations démesurées du régime algérien visant à instaurer un environnement de tension dans la région maghrébine», explique-t-il. Et de préciser que «la junte algérienne espère, en ayant recours à cette bonne vieille recette, détourner l'opinion publique de la réalité intérieure désastreuse». «Tous ceux qui suivent la détérioration de la situation intérieure en Algérie et le manque flagrant de légitimité du régime militaro-politique en place sont conscients des causes réelles de cette agitation des décideurs algériens», ajoute-t-il. Khalid Dahmani explique dans ce sens que «les Etats fragiles adoptent toujours une stratégie basée sur la création et le maintien d’un foyer de tension». «Ce procédé est la signature même des Etats autoritaires», martèle-t-il.
Le politologue marocain estime, par ailleurs, que «l’Algérie n’aura bientôt plus aucun choix que celui de s'engager pleinement dans le processus des tables rondes dans un esprit de réalisme et de compromis». Il considère également que cette nouvelle position des allemands «coupe court à toutes les malheureuses aspirations des généraux algériens visant à porter atteinte au Maroc en se livrant à une guerre de déclarations mensongères». «Elle met également à nu leurs allégations et leurs tentatives de faire croire au peuple algérien que leur pays est un acteur central et incontournable dans la région et sur la scène internationale», conclut-il.










