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L'Euro met en lumière : le hooliganisme des pays de l'Est

Samedi 16 Juin 2012

La violence dans les rues et le racisme dans les stades lors de l'Euro 2012 de football jettent une lumière crue sur le phénomène du hooliganisme et ses liens avec l'extrême droite et le crime organisé dans les pays d'Europe de l'Est.
Dès le lancement de ce tournoi, co-organisé par la Pologne et l'Ukraine, le premier à se tenir derrière l'ex-rideau de fer, on pouvait s'attendre à des incidents provoqués par une minorité de supporteurs, en particulier lors du match Pologne-Russie, deux pays ayant un lourd contentieux historique.
Plus de 180 personnes, essentiellement des Polonais, ont été interpellées à la suite de bagarres dans les rues de Varsovie mardi lors du match nul (1-1) entre Polonais et Russes, et la police a dû utiliser des canons à eau, des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser les hooligans.
Des incidents sont également survenus dans les autres villes qui accueillent cet Euro : cris de singe à l'intention de joueurs de couleur, jets de fusée, attaque de stadiers polonais par des supporteurs russes...
Depuis la chute du communisme, les hooligans anglais du passé ont fait des émules à l'Est, encore plus radicaux.
"Une personne peut être à la fois membre d'un groupe d'extrême droite, d'un groupe de hooligans et d'un groupe de dealers de drogue", explique à l'AFP Zoran Dragisic, analyste serbe spécialiste des questions de sécurité.
En Pologne, la police estime entre 3.000 et 5.000 le nombre de hooligans.
Ils sont une minorité parmi les dizaines de milliers de fans qui suivent les matches de Championnat pendant la saison, une goutte d'eau parmi les 38,2 millions d'habitants, mais ils peuvent provoquer beaucoup de désordres.
"Hooliganisme de club,
pas national"
Ces hooligans gravitent autour des clubs plutôt que de l'équipe nationale.
Ce qui explique peut-être pourquoi les craintes concernant les hooligans polonais lors de la Coupe du monde de 2006 en Allemagne ou de l'Euro 2008 en Autriche se sont finalement dissipées, malgré les incidents survenus en 2011 lors d'un match amical avec la Lituanie.
"Le hooliganisme polonais est lié aux clubs. Il n'y a pas vraiment de hooliganisme national", explique à l'AFP le sociologue Janusz Czapinski.
"Les vrais hooligans ne s'intéressent pas à l'Euro-2012", ajoute-t-il. "Si ces hooligans étaient entrés en action mardi, les 6.000 policiers déployés dans la capitale n'auraient pas suffi et la situation aurait été beaucoup plus sérieuse", estime-t-il.
Les autorités polonaises à qui on a longtemps reproché de ne pas en faire assez, ont décidé depuis une finale de Coupe de Pologne marquée par la violence en mai 2011 de sévir en multipliant les interdictions de stades et en sanctionnant les clubs. Environ 2.000 personnes ont été interdites de stades.
L'Ukraine a fait de même en dressant une liste de 1.400 individus considérés comme dangereux.
Dans les Balkans, les hooligans font souvent la Une des journaux.
Quatorze fans de Partizan Belgrade ont été récemment emprisonnés pour le meurtre en septembre 2009 dans la capitale serbe de Brice Taton, un supporteur du club français de Toulouse venu pour un match de la Europa League.
 "Mesures palliatives"
Lors des qualifications pour cet Euro, la Serbie a été sanctionnée d'un match perdu sur tapis vert (3-0) en raison d'un comportement violent des fans pendant un match en Italie.
Ce pays de 7,2 millions d'habitants abrite plusieurs milliers de hooligans, selon Dragisic.
"Les autorités ne prennent que des mesures palliatives, lorsqu'un incident a lieu", dit-il.
Le mélange avec les syndicats du crime est une réelle préoccupation.
"Le phénomène est très sérieux parce que les hooligans sont de mieux en mieux structurés, avec une base économique", souligne Czapinski.
Le mois dernier, 42 personnes ont été interpellées en Pologne, soupçonnées de trafic de drogue et d'extorsion de fonds, parmi lesquelles le chef du gang du club Legia de Varsovie.
En outre, les groupes d'extrême droite trouvent souvent une oreille attentive chez les fans.
A Moscou, l'analyste Alexander Verkhovsky, estime cependant que si les hooligans russes peuvent avoir des liens personnels avec l'extrême droite, ce n'est pas le cas des groupes de supporteurs.
En Croatie, pays qui participe à l'Euro-2012, des fans d'extrême droite ont été impliqués dans la capitale Zagreb en février 2011 dans des manifestations contre le gouvernement, qui ont fait une cinquantaine de blessés dont 32 policiers.

Libé

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