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L'agence de presse iranienne Irna a ensuite fait état du tir de 40 missiles sur Israël, qui ont fait de nombreux dégâts et 16 blessés, selon les services de secours israéliens.
Après avoir laissé planer le doute sur une intervention contre l'Iran, réclamée par son allié israélien, le président américain, Donald Trump, a annoncé que les principales installations d'enrichissement nucléaire du pays - soupçonné par les Occidentaux de vouloir se doter de l'arme atomique - avaient été "totalement détruites" par les frappes américaines.
Les forces armées iraniennes ont elles dit avoir notamment ciblé l'aéroport international Ben Gourion, près de Tel-Aviv, et utilisé "pour la première fois" de missiles balistiques à têtes multiples, pour des frappes "plus précises et destructrices", selon Irna.
Après l'attaque américaine, Israël a relevé son niveau d'alerte sur tout le territoire, et l'armée israélienne a annoncé une nouvelle série de frappes en Iran. L'agence iranienne Isna a fait état de quatre militaires tués dans une base militaire du nord.
A Ramat Aviv, un quartier résidentiel de Tel-Aviv, les habitants ont découvert au sortir des abris des maisons et immeubles éventrés. "Toute notre maison a été détruite, il ne reste rien", témoigne auprès de l'AFP Aviad Chernichovsky.
Dans un quartier résidentiel de Ness Ziona, au sud de la métropole côtière, les secours continuent à inspecter les décombres, à la recherche d'éventuels disparus, tandis que des habitants quittent, chargés des valises, des maisons aux toits soufflés.
"Les installations essentielles d'enrichissement nucléaire de l'Iran ont été intégralement et totalement détruites. L'Iran, le caïd du Moyen-Orient, doit maintenant faire la paix", a déclaré Donald Trump à la Maison Blanche, sinon, "les prochaines attaques seront bien plus importantes".
Avant l'attaque massive lancée le 13 juin par Israël contre l'Iran, Téhéran et Washington avaient repris depuis avril des pourparlers via la médiation d'Oman pour un accord nucléaire, butant sur l'exigence américaine, rejetée par l'Iran, d'un arrêt total de l'enrichissement d'uranium.
Téhéran négociait avec Washington "quand Israël a décidé de faire exploser cette diplomatie", et tenait des discussions avec les Européens "quand les Etats-Unis ont décidé, à leur tour, de faire exploser cette diplomatie", a fustigé sur X le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, déclinant les appels européens à un retour à la table des négociations.
Mascate a condamné une "agression illégale" - comme l'a fait Ryad - et appelé à "une désescalade immédiate", le Qatar et l'Irak avertissant des risques de déstabilisation régionale.
Saluant une attaque "très réussie" sur trois sites, M. Trump a affirmé qu'"une pleine charge de bombes a été larguée sur le site principal, Fordo", une usine d'enrichissement d'uranium enfouie sous une montagne à 180 km au sud de Téhéran.
Les autres cibles sont Natanz (centre), le plus connu des sites d'enrichissement, et un site de conversion d'uranium près de la ville historique d'Ispahan (centre). Des médias iraniens ont confirmé les attaques sur ces trois sites.
L'autorité iranienne de sécurité nucléaire a affirmé n'y avoir détecté "aucun signe de contamination".
"Aucune hausse des niveaux de radiation n'a été signalée" aux abords de ces sites, a également indiqué l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dont le chef, Rafael Grossi, a annoncé une "réunion d'urgence" lundi.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a félicité M. Trump pour cette attaque "en parfaite coordination" avec Israël, y voyant un "tournant historique" pour "aider à conduire le Moyen-Orient" vers la paix.
M. Araghchi a aussi averti de "conséquences éternelles" après ces frappes, dénonçant le "comportement extrêmement dangereux, anarchique et criminel" de Washington. "L'Iran se réserve toutes les options" pour se défendre, a-t-il ajouté.
Les raids américains "n'arrêteront pas" le programme nucléaire, a réagi l'Organisation de l'énergie atomique du pays.
Selon les experts, seuls les Etats-Unis étaient en mesure de détruire les sites iraniens profondément enfouis, comme Fordo. Des bombardiers B-2 ont participé à l'attaque, selon des médias américains.
Donald Trump avait dit vendredi donner au "maximum" deux semaines à l'Iran avant d'éventuelles frappes, mais a finalement décidé d'aller de l'avant affirmant que l'Iran était "à quelques semaines, voire quelques mois" de l'arme atomique.
Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, avait affirmé la veille que les hostilités, lancées avec pour objectif affiché d'empêcher l'Iran d'acquérir la bombe atomique, avait déjà retardé "d'au moins deux ans" cette menace.
Jusqu'à présent, Washington s'était contenté d'apporter une aide défensive à Israël face aux missiles iraniens.
En dix jours, l'armée israélienne a frappé des centaines de sites militaires ou liés au programme nucléaire iranien, décapité la hiérarchie des forces armées, et tué une dizaine de scientifiques du nucléaire.
L'Iran, qui dément vouloir se doter de l'arme atomique et défend son droit à un programme nucléaire civil, riposte par des salves de drones et missiles balistiques, la plupart interceptés par les systèmes de défense israéliens.
Côté iranien, la guerre a fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, en majorité des civils, a indiqué samedi le ministère de la Santé.
Les tirs iraniens sur Israël ont fait 25 morts, selon les autorités israéliennes.
L'Iran et ses alliés, dont les rebelles Houthis au Yémen, avaient menacé de représailles contre les intérêts américains au Moyen-Orient en cas d'intervention américaine directe. Les Houthis l'ont qualifiée dimanche de "déclaration de guerre" au peuple iranien, se disant prêts "à cibler les navires et les bâtiments de guerre américains en mer Rouge".
Selon un responsable américain, la mission diplomatique américaine en Irak a encore réduit son personnel.
Israël, qui maintient l'ambiguïté sur sa possession de l'arme atomique, détient 90 ogives nucléaires, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.