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Global Rights : Incriminer la violence contre les femmes


Rachida Alami
Mardi 3 Novembre 2009

Le phénomène de la violence contre les femmes ne fait que s’aggraver. Toute une société continue à en souffrir. Plusieurs voix appellent à en mettre fin. L’approche juridique est loin d’être suffisante pour contrer ce fléau, d’où la nécessité d’autres visions adventices. Telle est la conclusion des rencontres de communication, organisées à l’occasion de la Caravane de droits humains des femmes, initiée par l’ONG Global Rights, du 6 au 23 octobre. La caravane a sillonné une vingtaine de villes marocaines (El Hoceima, Berkane, Nador, Figuig, Tata, Agadir Essaouira…entre autres), et partant, elle a pu mobiliser une grande partie des acteurs civils engagés pour cette cause. L’objectif étant d’élaborer une mouture d’une loi relative à la lutte contre les violences faites aux femmes.
Le contexte socioculturel de la société marocaine impose, en effet, l’adoption de plusieurs autres approches complémentaires, puisant dans des registres éducatif, psychologique, socioéconomique et culturel. Certes, l’arsenal juridique relatif aux conditions des femmes au Maroc s’est nettement renforcé par le nouveau Code de la famille, mais toujours est-il que les contraintes de la réalité pratique entravent le plein épanouissement de cette catégorie sociale. Les séquelles de l’ancienne ère (avant le nouveau Code) continuent de sévir. Les stigmates conséquents demeurent indélébiles. Un constat qui incite, manifestement, les défenseurs des droits humains à redoubler d’efforts pour davantage de sensibilisation et de mobilisation.
L’esprit étant de hisser la prise de conscience d’une société ouverte sur de multiples défis. En fait, il faut avouer qu’en matière de violence exercée contre les femmes, l’on est toujours à la traîne, dans la mesure où il n’y a souvent pas de législation spécifique au traitement des violences faites aux femmes, ce qui nous pousse à dénoncer haut et fort certaines pratiques laxistes au niveau de l’interprétation de la loi. Les exceptions ne doivent pas se transformer en une règle courante et ordinaire, notamment pour ce qui est des mariages de mineures dans certaines régions éloignées du centre.
Parfois, la question se pose en termes de mise en œuvre de certains points combien positifs du nouveau Code de la famille, notamment du côté du Fonds d’aide dédié aux femmes divorcées et qui n’a pas encore vu le jour. Beaucoup de femmes divorcées se trouvent subitement face à une situation difficile, d’où la nécessité d’accélérer le rythme de création de ce fonds, a-t-on réitéré lors de ces rencontres de communication ayant connu la participation d’avocats, d’étudiants, de centres d’écoute, de services de sécurité et d’acteurs associatifs de différents horizons. Quant aux peines privatives de liberté, «l’emprisonnement ne semble pas l’unique moyen de dissuasion des époux violents, l’on peut concevoir des peines alternatives au service de la société, et dont la portée symbolique pourrait sensibiliser les acteurs de leurs actes abjects», fait préciser Saida Gouzi, responsable de l’Organisation internationale de droits humains, fondée en 1978.
La dynamique initiée par Global Rigths et qui est à sa troisième année, entend inscrire ce plaidoyer législatif dans une vision consensuelle, afin de lui assurer le succès requis auprès de tous les acteurs. «Nous avons opté pour la concertation, afin de garantir la faisabilité ultérieure d’une loi qui entend à la fois incriminer, protéger et rompre avec la tolérance envers la violence contre les femmes», explique Me Abdellah Bencheikh, dirigeant de l’association des jeunes avocats de Khémisset. L’un des moments forts de cette caravane fut également cet intérêt accordé à la question des femmes des terrains collectifs «Soulalyat». Ces dernières poursuivent, en effet, leur lutte inlassable pour cristalliser leur droit à bénéficier également de ce genre de terrains, et consacrer l’esprit d’égalité qui doit prévaloir dans la pratique.


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