Entretien avec Said Hadef : “Le conflit du Sahara est né d'une erreur du président Boumediène”

En marge des travaux
du Forum international
des jeunes pour la paix,
Libé a rencontré Saïd Hadef, un jeune
intellectuel algérien, acteur associatif qui,
avec des amis,
est sur le point
de fonder
 une association
d'amitié
maroco-algérienne.

Libé : Qui est Saïd Hadef?

Saïd Hadef : Je suis un acteur associatif, journaliste et écrivain algérien. J'ai répondu présent à l'invitation qui m'a été adressée pour assister à ce forum dans l'intention de contribuer, modestement, à raffermir les liens de fraternité entre les peuples marocain et algérien.

Quel est votre sentiment en étant parmi nous dans la capitale  des provinces marocaines du sud  et comment voyez-vous la solution permettant d'aboutir à la mise sur rail du Maghreb ?

J'étais agréablement surpris de voir le degré de développement de la ville de Laâyoune que je visite pour la première fois et je constate qu'elle n'a rien à envier aux grandes villes, tant du point de vue infrastructures que celui les animations. C'est vraiment un plaisir d'être parmi vous à Laâyoune où je compte plusieurs amis, rencontrés ailleurs, dans le cadre de ce colloque dédié à la paix. Je m'emploierai avec les amis de cette partie du Maroc à trouver les principes qui permettront l'instauration d'une paix durable, qui doit être perçue comme un pas vers l'accomplissement du devoir de tous les Maghrébins: celui d'œuvrer pour l'unité de ce Maghreb et sa construction pour l'intérêt de tous les peuples qui en sont l'élément essentiel.

Comment percevez-vous le conflit du Sahara et quelle solution préconisez-vous pour mettre fin à ce conflit qui entrave l'unité maghrébine ?

Le devoir qui appelle tous les jeunes maghrébins consité à créer une unité qui soit rentable. Nous avons perdu beaucoup de temps que nous devons récupérer. Pour ce faire, nous nous devons d'unifier nos efforts, de créer un climat d'entente et de compréhension. Le conflit du Sahara est né d'une erreur commise par feu le président Boumediène. Nous devons régler ce problème dans un climat d'entente, de fraternité et de cordialité. Nous ne devons pas entraver la marche de l'histoire.
Le conflit du Sahara est un faux problème qui ne doit pas cacher les réalités de ce dont les peuples ont besoin. A savoir la concorde, la paix, la compréhension et l'unité pour œuvrer ensemble au développement de notre région.
Comme intellectuels, nous devons donner à nos dirigeants des idées d'unité à l'exemple des Etats d'Europe. Les USA ne sont pas nés du jour au lendemain, nous ne devons pas désespérer de voir un jour les Etats unis du Maghreb, grâce aux efforts de ses intellectuels.

Le Maroc a fait une proposition consistant à instaurer une autonomie interne dans ses provinces sahariennes. Cette proposition est un grand pas vers la solution du problème selon le Maroc. Qu'en pensez-vous ?

Je pense et je l'ai écrit que le Maroc est un pays qualifié pour bâtir une zone méditerranéenne de paix. Sa proposition est un grand pas qui doit être encouragé.

Ce n'est ni l'avis de Bouteflika ni celui du Polisario.

Les rencontres de Manhasset étaient très importantes pour aller vers une solution, nous devons, dans le cadre de notre société civile, à travers la presse et tous les autres moyens, convaincre les dirigeants d'adopter les positions qui servent les intérêts des peuples qui ne demandent qu'à être unifiés et qui y parviendront, certainement, un jour.