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Entre crise de l’euro et Afghanistan : L’arrivée de François Hollande à l’Elysée vue par Washington


AFP
Vendredi 11 Mai 2012

Entre crise de l’euro et Afghanistan : L’arrivée de François Hollande à l’Elysée vue par Washington
L’arrivée de François Hollande à l’Elysée en «déroute» certains à Washington, où l’étiquette de «socialiste» inquiète dans un pays où l’annonce du retrait des troupes françaises d’Afghanistan passe mal.
Prenant la suite de Nicolas Sarkozy, qui avait réconcilié les Américains avec Paris après les tensions de la guerre en Irak, le prochain président français est un quasi-inconnu aux Etats-Unis.
Rien d’étonnant à cela: «Charmant et chaleureux, M. Hollande a toujours été un second, un conseiller dans l’ombre de personnages plus puissants et fascinants», notait le New York Times dans un portrait diffusé à la veille de la victoire du candidat de gauche à la présidentielle de dimanche.
Les commentateurs américains n’ont pas manqué de rappeler que François Hollande était le premier socialiste à accéder à la magistrature suprême depuis François Mitterrand (1981-95). Le terme de «socialiste» est en général utilisé comme insulte dans le débat politique américain.
Mais loin des nationalisations et l’entrée des communistes au gouvernement en 1981, «la vision du socialisme qu’a M. Hollande est celle d’une sociale-démocratie libérale», rassure mercredi le Washington Post, pour qui «le poing en l’air et la faucille et le marteau sont choses du passé».
«Ce n’est pas un révolutionnaire», abonde le New York Times.
Mais à droite, le programme économique de M. Hollande inquiète. «Si le résultat de l’élection française est qu’il n’est pas nécessaire de réformer les programmes sociaux, alors bonne chance à l’Europe! Parce que l’euro va échouer», a averti mardi l’influent sénateur républicain Lindsey Graham lors d’un entretien avec l’AFP.
Alors qu’aux Etats-Unis le taux maximum d’imposition ne dépasse pas 35%, le projet de M. Hollande de taxer à 75% les tranches de revenu supérieures à 1 million d’euros paraît inconcevable.
«Si le résultat de l’élection française est que le seul problème de l’économie française est que (ses responsables) ne taxent pas assez et ne dépensent pas assez, alors bonne chance!», a lancé M. Graham.
Plus à gauche, d’autres espèrent que M. Hollande pourra convaincre l’Allemagne de relancer la croissance en Europe, pour le plus grand bénéfice des exportations américaines. Sa victoire est «un défi à la vision allemande de l’austérité économique comme moyen de sortir de la crise de l’euro», notait lundi le New York Times. Pour le site Internet du magazine Time, «Hollande a travaillé avec Mitterrand pour créer l’euro, ce qui donne peu de poids à la théorie selon laquelle il serait prêt à tuer la devise» européenne en jetant l’austérité aux orties.
Barack Obama a téléphoné dès dimanche à François Hollande pour le féliciter, mais il a d’emblée évoqué des «dossiers difficiles», alors que le président élu a annoncé le départ des troupes françaises d’Afghanistan à la fin de l’année.
«C’est regrettable», a estimé mardi le sénateur républicain John McCain. «Je suis inquiet au sujet de nos relations (sur le plan) militaire». Pour son collègue Graham, «c’est déroutant car nous sommes en bonne voie de résoudre (les problèmes) en Afghanistan».
Toujours à droite, la chaîne Fox dit douter qu’un futur gouvernement Hollande puisse «mener la charge lors d’une mission à l’étranger comme l’a fait Sarkozy l’an dernier avec Kadhafi».
Si la France «jouait dans la cour des grands» sur la scène internationale, «Hollande semble plutôt déterminé à ce qu’elle joue dans celle des petits, voire qu’elle ne joue plus du tout», analyse pour Fox la politologue Danielle Pletka, de l’institut conservateur American Enterprise Institute.
Après «Sarko l’Américain», le New York Times rappelle que François Hollande a traversé les Etats-Unis en voiture en 1974 et y a contracté un faible pour les hamburgers, à l’époque où ces derniers n’avaient pas encore traversé l’Atlantique.
«J’aurais pu faire fortune dans les cheeseburgers mais j’ai choisi la politique», a déclaré l’intéressé le mois dernier au quotidien new-yorkais.


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