Éditorial : Le Maroc à l'épreuve

Sa Majesté le Roi vient de confirmer devant l'Assemblée générale des Nations unies qui tenait sa 65ème session, l'engagement du Maroc à adhérer à la dynamique mondiale du développement et ce, dans un esprit de solidarité, les pays riches étant tenus de s'acquitter de leur devoir envers les pays pauvres qui ont eu à subir le joug du colonialisme et par là même l'exploitation de leurs richesses.
Sa Majesté le Roi a procédé de la sorte, à un rappel sur la situation socio-économique du Maroc et les grands chantiers qui y ont été ouverts depuis qu'a été entamée la réconciliation avec son passé. Depuis, donc, le gouvernement d'alternance présidé par le militant Abderrahmane El Youssoufi,  il y a eu, dans la foulée, l'élaboration du  Code de la famille, le projet de couverture sociale, le dialogue national sur l'environnement, le plan de lutte contre l'analphabétisme, la place qui sied à l'amazighité, la réduction de la dette extérieure, l'amnistie fiscale concernant les arriérés accumulés  par des sociétés, afin de leur  insuffler un nouvel élan,  la suppression des dettes contractées par les agriculteurs et se rapportant aux terres non irriguées, le dialogue social dans son double volet sectoriel et national, l'offensive diplomatique qui a conduit de nombreux pays à retirer leur reconnaissance de la fantomatique république…
De même qu'il y a eu le redressement d'institutions financières en déchéance et sans lequel, il ne peut y avoir de relance de l'économie nationale. Une initiative qui a profité notamment au Crédit immobilier et hôtelier, à la Banque populaire, au Crédit agricole, à la CNSS…
Il y a l'élaboration du Code de travail, et de nombreux textes afférents à la justice… Le dernier grand chantier qui exige du pays d'incommensurables efforts et de gros investissements en devises est celui concernant les énergies renouvelables.
Et, bien évidemment, on ne peut ne pas citer le rapport de l'Instance Equité et Réconciliation qui est venu parachever tout un parcours et confirmer surtout le pansement des plaies dues à un passé douloureux.
Il faut bien être atteint d'une cécité  désespérante pour ne pas faire le constat de toutes ces avancées rappelées par Sa Majesté.
Toutefois, notre pays est appelé à redoubler d'efforts pour aller de l'avant, surtout face au manque de moyens dans certains cas, mais surtout, avec le manque de volonté et de sincérité qui marque certaines attitudes et comportements et avec la prolifération de différentes  méthodes de spoliation et de détournement et de tous ces lobbies de perversion minant l'économie nationale.
En marge de la tenue de l'Assemblée générale de l'ONU, Sa Majesté le Roi a eu  des entretiens avec des chefs d'Etat et de gouvernement, explicitant la position du Maroc quant au conflit provoqué et fabriqué de toutes pièces par nos voisins de l'Est et expliquant la proposition marocaine d'autonomie pour nos provinces du Sud et soulignant, qui plus est, les prédispositions du Maroc à négocier sur ses bases.
En prenant toutes ces dispositions, le Maroc qui se représente les liens historiques, de sang et de lutte commune, tout en continuant à tendre la main pour  un présent et un avenir communs, ne se situe aucunement dans une situation de faiblesse quand il ne cesse de réitérer sa demande d'ouverture des frontières avec ses voisins, comme certains peuvent se l'imaginer.
Les adversaires du Maroc se doivent de saisir que nous sommes totalement disposés à assurer la défense de notre intégrité territoriale et que nous y sommes préparés aussi  bien politiquement, économiquement que militairement, notre acquis principal étant la mobilisation du peuple marocain déterminé qu'il est à se sacrifier pour sa nation.
Ils se doivent d'assimiler que sans orgueil ou fatuité, les Marocains descendants d'Abdelkrim El Khattabi sont bel et bien forts.
Leur force réside aussi dans le fait qu'ils font preuve de modestie, mais sans être pour autant faibles. Les Marocains n'accepteront jamais l'humiliation que nous inflige, au quotidien, l'Algérie.
L'enlèvement et la séquestration de Mustapha Salma Ould Sidi Mauloud n'a pas été sans constituer une épreuve pour les Marocains et qu'ils ont, par ailleurs passée, avec un succès reconnu de tous et prouvé par toutes ces campagnes d'une sincère solidarité fraternelle et nationale, tout en aspirant à ce jour où ils auront à embrasser leurs frères séquestrés à Tindouf depuis plus de trois décennies.
Je me rappelle encore, et me rappellerai toujours, le jour où notre cher regretté Abderrahim Bouabid, alors que nous venions tout juste de sortir de prison, nous a entretenus de sa rencontre avec le défunt Roi Hassan II. Après que Si Abderrahim lui avait présenté le dossier concernant le Sahara et préparé par  nos frères en exil, à l'époque, et à leur tête le frère Abderrahmane El Youssoufi, et où il était question notamment des complots fomentés par l'Algérie mue par le désir de s'accaparer le Sahara, Feu Hassan II a prononcé à son adresse une phrase mémorable : " Abderrahim, nous avons perdu beaucoup de temps ".
Aujourd'hui, nous rattraperons-nous ? J'entrevois la réponse avec un optimisme certain.