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Pour faire face à cette réalité, le nouveau gouvernement a sa propre recette. Intervenant lors d’une séance des questions orales tenue lundi dernier à la Chambre des représentants, Leila Benali a annoncé qu’une enveloppe budgétaire de 110 millions de dirhams sera allouée à la réhabilitation de 11 décharges anarchiques de niveau moyen et petit. Le ministère compte également apporter des modifications sur la loi relative à la gestion des déchets ménagers.
A ce propos, elle a déclaré qu’une étude a été élaborée dans ce sens dans l’attente de convertir ladite loi en charte nationale de l’environnement et du développement durable. Elle a également annoncé la préparation de 64 plans concernant la gestion des déchets ménagers au niveau de l’ensemble du territoire national avec un budget de 95 millions de DH.
Toutefois, les propos de la nouvelle ministre suscitent plusieurs questions. D’abord, sur le sort du plan d’action pour la période 2021-2024, présenté en mai dernier par son prédécesseur Aziz Rabbah, ex-ministre de l’Energie, des Mines et de l’Environnement, et qui devrait régler les problèmes qui persistent au sein de 47 décharges sauvages ainsi que des près de 6 MMDH qui ont été alloués à la réhabilitation des décharges sauvages et à la généralisation des centres d’enfouissement et de valorisation.
Qu’en est-il également de la réhabilitation de 49 décharges sauvages dans la perspective de réaliser 50 centres à l’horizon 2021 pour une meilleure transition vers l’économie verte annoncée par l’ancienne secrétaire d’Etat Mme El Ouafi ? Qu’en est-il aussi du bilan du Programme national des déchets ménagers (PNDM) élaboré par le Secrétariat d'Etat chargé du développement durable et le ministère de l’Intérieur avec l’appui de la Banque mondiale et qui visait essentiellement à assurer la collecte et le nettoiement des déchets ménagers pour atteindre un taux de collecte de 85% en 2016 et 90% en 2020 ; à réaliser des centres d’enfouissement et de valorisation au profit de tous les centres urbains (100%) en 2020 ; à réhabiliter ou fermer toutes les décharges existantes (100%) en 2020, à moderniser le secteur des déchets par la professionnalisation du secteur ; à développer la filière de «tri-recyclage-valorisation», avec des actions pilotes de tri, pour atteindre un taux de 20% du recyclage en 2020 ; à généraliser les plans directeurs de gestion des déchets ménagers et assimilés pour toutes les préfectures et provinces du Royaume et à former et sensibiliser tous les acteurs concernés sur la problématique des déchets ?
Ensuite, qu’en est-il du sort de la mission parlementaire d'information chargée d'enquêter sur les décharges publiques créées en mai dernier par la Chambre des représentants ?
Composée de 13 députés, ladite mission a tenu sa première réunion le 10 mai 2021 et ses membres étaient censés entamer leurs travaux par des rencontres avec des ministres et des secrétaires d'Etat de l'équipe gouvernementale, avant d'entreprendre des visites de terrain sur les lieux des décharges. Les travaux de ces députés ont été censés s’achever avec l'élaboration d'un rapport supposé être discuté en séance plénière à la première Chambre. Où en sont ses travaux et qu’en est-il dudit rapport ? Personne ne le sait.
Enfin, qu’en est-il des réflexions menées lors du précédent gouvernement sur une nouvelle forme de gouvernance de ce dossier en incluant le volet recyclage et valorisation des déchets ? Qu’en est-il également de la Stratégie nationale de réduction et de valorisation des déchets dont l’élaboration a été confiée à un groupement de cabinets d’études et qui vise, entre autres, à maximaliser la réutilisation, le recyclage et l’utilisation de matériaux de substitution respectueux de l’environnement au niveau de l’ensemble des 12 régions du Royaume et contribuer à la création d’emplois verts ?
Quelles que soient les réponses apportées à ces questions, le Plan national des déchets ménagers (PNDM) lancé en 2008 et censé mettre en place des décharges contrôlées dans toutes les communes urbaines du Maroc en 2015 a montré ses limites, de l’aveu même d’Aziz Rabbah
Ce dernier a révélé, en 2019 devant la Chambre des conseillers, que ce plan supposé être achevé en 2022 et qui a englouti 40 milliards de DH en provenance du budget des ministères de l’Intérieur et de l’Environnement et de celui des collectivités locales n’a pas réussi à réaliser les objectifs escomptés. Pour lui, le véritable problème réside dans l’incapacité des collectivités locales à assumer la transition vers des décharges modernes puisqu’elles n’ont pas les moyens d’y accéder.
En effet, si le traitement d’une tonne de déchets ménagers coûte entre 50 et 70 DH/tonne dans les décharges contrôlées, ce coût atteint 200 DH dans les décharges modernes. Un coût difficile à supporter même pour les grandes communes.
A noter que le PNDM ne concerne que les déchets ménagers et n’englobe pas les déchets industriels, les déchets dangereux, les déchets issus de la transformation des olives en huile, les déchets éoliens… sans parler du problème de l’immobilier qui plombe la gestion de ce dossier puisqu’il faut choisir des lots de terrains qui répondent à certaines conditions comme celle d’être situés loin des ressources en eau et de la population.
Un rapport du secrétariat d’Etat auprès du ministre de l‘Energie, des Mines et du Développement durable, chargé du Développement durable daté de 2019, a expliqué qu’une partie limitée des déchets industriels est éliminée/valorisée dans des unités adéquates avec un protocole d’acceptation conforme aux réglementations internationales en la matière. Les produits à valeur ajoutée potentielle (verre, plastique, bois, métaux, papier et carton) jouissent de propriétés physiques leur permettant d’être réutilisés et revalorisés.
Plusieurs entreprises marocaines opèrent dans ce secteur vu le gisement important existant sur le marché.
Toutefois et malgré l'adoption de certains textes juridiques, la totalité des déchets industriels est récupérée, collectée, transportée et parfois valorisée de manière informelle. Affaire à suivre.
Hassan Bentaleb










