C'est leur part d'une des tranches des 110 milliards d'euros de prêts sur trois ans promis l'an dernier au pays en crise, lors d'un premier plan de sauvetage avec le Fonds monétaire international. Ce dernier a également ouvert la porte au versement de sa part, 3,3 milliards, conditionnant toutefois son soutien " à l'adoption des réformes de politique économique" .
Le Parlement grec doit voter dans les prochains jours une série de très impopulaires mesures d'austérité et des privatisations. Cela a encore provoqué cette semaine de spectaculaires manifestations et une fronde au sein du parti socialiste du Premier ministre Georges Papandréou, qui a dû remanier son gouvernement: c'est un nouveau ministre des Finances, Evangélos Venizélos, qui viendra à Luxembourg.
Le versement des 12 milliards d'euros de prêts est le plus urgent pour permettre à la Grèce, toujours asphyxiée par sa dette, de respirer jusqu'à septembre. Mais les Européens doivent toujours boucler un nouveau plan de sauvetage, avec " au moins un accord de principe" dimanche ou lundi, selon une source diplomatique. Une solution était espérée initialement avant fin juin, mais des divergences sur ses modalités l'ont reportée au moins jusqu'à mi-juillet.
Les besoins sont chiffrés à une centaine de milliards d'euros jusque fin 2014, à répartir entre des nouveaux prêts, des privatisations et une participation des banques et autres détenteurs privés de dette grecque. La question de la participation du privé, exigée par l'Allemagne et d'autres pays comme les Pays-Bas, l'Autriche ou la Slovaquie, est très sensible car il faut éviter à tout prix que le marché l'assimile à un défaut de paiement, qui créerait la panique dans toute la zone euro. La chancelière allemande Angela Merkel a accepté vendredi l'idée que la participation des banques et fonds d'investissement soit seulement " volontaire" -Berlin ne le disait jusqu'alors pas clairement- mais a répété samedi qu'elle devrait être "substantielle".
Elle s'est en tout cas ralliée au scénario ayant la préférence de Paris, de Bruxelles et de la Banque centrale européenne, appelé aussi "initiative de Vienne" en référence à un accord trouvé en 2009 dans la capitale autrichienne. De grandes banques s'étaient engagées ne pas couper les vivres à la Roumanie, puis à d'autres pays d'Europe de l'Est en graves difficultés financières. Pour la Grèce, on s'oriente vers un "roll-over ", voyant les créanciers renouveler leurs prêts arrivés à échéance.
Mais les modalités exactes restent à fixer, avec notamment des tractations en coulisses avec les agences de notation pour voir quelle solution elles jugent acceptable, selon une source diplomatique.