
La gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, a interprété les propos de M. Nikai comme "une option", rien de plus. "Je le prends comme un message d'encouragement fort pour que nous contenions le coronavirus partous les moyens", a-t-elle déclaré. Le ministre japonais chargé de la campagne de vaccination a, quant à lui, évoqué la possibilité d'interdire totalement l'accès de spectateurs aux Jeux, alors que ceux qui étaient prévus de l'étranger ont déjà été bannis le mois dernier. "Nous organiserons les Jeux olympiques sous une forme qui est réalisable", a déclaré Taro Kono, cité par le journal Asahi. "Il se pourrait qu'il n'y ait pas de spectateurs". Ces commentaires interviennent à 99 jours de la cérémonie d'ouverture des JOdeTokyo (23 juillet-8 août), qui avaient été reportés d'un an en 2020 à cause de la pandémie. Alors que la vaccination progresse à un rythme d'escargot au Japon (1,1 million d'habitants ont reçu une dose sur 126 millions), le pays subit une quatrième vague d'infections ayant récemment forcé les autorités à réimposer des restrictions dans plusieurs départements, y compris à Tokyo. Le pays a recensé plus de 4.000 nouveaux cas de Covid-19 mercredi, un niveau qui n'avait plus été observé depuis fin janvier sur son territoire. Cette nouvelle poussée du coronavirus perturbe le calendrier de certaines épreuves qualificatives pour les JO, ainsi que le relais de la flamme olympique, qui a démarré le 25 mars.
Mercredi la ville de Matsuyama, dans l'ouest du Japon, a annoncé qu'elle annulait la partie du relais sur sa commune. Le département d'Osaka (ouest) avait aussi préféré relocaliser la semaine dernière le relais dans un parc fermé au public. Les Japonais restent en majorité opposés à la tenue des JO de Tokyo cet été en raison des risques sanitaires, selon plusieurs sondages ces derniers mois. Des professionnels de la santé ont toutefois mis en garde contre les risques liés à l'organisation des Jeux. Cette semaine, quatre experts ont écrit dans le British Medical Journal pour demander un réexamen de l'événement "de toute urgence". "Les événements internationaux de rassemblement de masse tels que Tokyo-2020 ne sont toujours ni sûrs ni sécurisés", ont-ils écrit.
Malgré ces réticences et les obstacles, le vice-président du CIO, John Coates, a déclaré mercredi que les organisateurs n'envisageaient "certainement pas" une annulation. "Bien sûr, nous sommes inquiets, bien sûr la sécurité reste notre priorité, mais nous pensons que nous sommes préparés aux pires situations", a-t-il déclaré.