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Effervescence à Casablanca

Lundi 22 Décembre 2025

Effervescence à Casablanca
Les drapeaux de plusieurs nations africaines flottent sur les étalages. Les chants locaux s'élèvent. Les senteurs africaines envahissent les ruelles de Bab Marrakech. En ce jour, le Maroc ouvrait officiellement la CAN par le biais d’un match contre les Comores (Gr. A).
Ici et ailleurs à Casablanca, l'Afrique vibre déjà. Immersion dans une ambiance de fête et d’effervescence à l’image d’une métropole tout aussi dynamique que vivace.
 
Concentration de commerçants africains, le marché bouillonne d’une énergie singulière. Aïssata, coiffeuse malienne se laisse porter par l’ambiance, fière de sa robe Bazin. Autour d’elle, les clientes prennent leur temps, loin de toute précipitation.

« Cette CAN au Maroc est spéciale : elle nous réunit tous, frères africains, sur une terre qui célèbre notre diversité. Peu importe le gagnant, c’est notre continent qui rayonne », confie-t-elle à la MAP.

A quelques pas, dans les ruelles étroites de l'ancienne médina, le bastion wydadi, les maillots rouges et blancs ont cédé la place aux couleurs nationales. Les drapeaux flottent aux fenêtres, et les cafés sont bondés. Derrière un décor d’artisanat, l’ambiance est électrique, mêlant rires, discussions passionnées et cris des enfants qui continuent de jouer au ballon malgré la foule et les pluies intermittentes.

"On a grandi ici avec le football. Aujourd’hui, c’est notre pays qui vit le match, pas seulement notre club", a affirmé le sexagénaire Mohamed, insistant que "c’est cette Djellaba, le Maroc, que nous soutenons".

Derrière les murs de la médina, le Boulevard de la Corniche conduit jusqu’à la Fan Zone officielle de la CAF Toro. Des attractions pour enfants au services sanitaires rien ne semble oublié.

De majestueuses portes aux arcs traditionnels, rappelant le style impérial du Royaume, s’ouvrent devant le grand phare qui domine l’Atlantique. Le cadre est grandiose, tout comme le public.

Sur 24 000 m², Casablancais, touristes subsahariens et visiteurs européens et asiatiques se mêlent pour célébrer l’Afrique en plein air. Malgré la pluie et la fraîcheur du climat, l’ambiance, marquée par les parapluies et les imperméables, reste chaleureuse. Rythmée par les chants, elle atteint son apogée lors de la cérémonie d’ouverture.

Outre la fan zone, la côte vibre aux mélodies des tambours et des dkaikia. Des photocalls et des décorations aux couleurs de la CAN, enveloppent toute la Corniche.

Vers le centre de Casablanca, à l’entrée du quartier Racine, un dispositif technologique inédit s’impose. Quatre écrans géants en forme de cube occupent l’espace, offrant une diffusion panoramique à 360 degrés.

Dans la gaming zone, les jeunes s’affrontent sur FIFA, manettes en main, tout en gardant un œil sur les écrans. Smartphones levés, stories en cours d’enregistrement, Soufiane, 20 ans, partage l’ambiance en direct sur Instagram.

« On joue, on filme, on poste… et dès que le match commence, tout s’arrête. Ici, la CAN se vit pleinement », relève-t-il, se disant fier que le Maroc soit l’organisateur. Une fierté aussitôt relayée sur tous les toits numériques.
Sifflet. Le match commence. Ils quittent le métaverse et rejoignent cœur, corps et âme la performance des Lions de l’Atlas.
 
De retour au centre de Casablanca, l’ambiance en route semble suspendue dans un secteur pourtant animé en semaine. Comme un dimanche, le quartier d’affaires de la Marina est silencieux. Et pourtant.

La CAN se vit également ici. Individuellement ou en petits groupes, pour les équipes restées en permanence. Dans les centres d’appels, des écrans ont été installés sur les plateaux pour permettre au personnel de suivre le match.

Anis, conseiller clientèle dans un centre d’appel, explique qu’ils ne peuvent pas se rassembler, mais qu’ils vivent l’événement à leur manière.
Même loin des tribunes et des fan zones, l’événement trouve sa place. Discret, fragmenté, mais profondément ressenti.
Dans la partie résidentielle de la Marina, un flux inhabituel, bien que timide, attire, en outre, l’attention.

Des familles, portant des gâteaux, sont venues regarder le match avec les siens. Les fenêtres éclairées de ces appartements créaient un spectacle lumineux, comme autant de petites scènes où la CAN se vivait en cercle restreint, mais avec autant d’enthousiasme que dans la ville entière.

La métropole retient son souffle. Pendant une mi-temps…un peu plus. A la 55e min, Brahim Diaz libère le public.
Le stade de Rabat explose. Casablanca avec lui. Et Derb Sultan, fief historique du Raja, encore plus.
A Garage Allal, les commerces sont fermés. Les rues, naturellement bloquées, se font rares en passants, tandis que les cafés débordent de supporters.

Rires et cris mêlés aux effluves de thé et de café, après notamment le but “magnifique” d’Ayoub El Kaabi. “Notre joie est double. L’organisation et la victoire. Double but. Double fête”, affirme Fatima une maman accompagné de ses deux enfants.

Sifflet final. Sur l’avenue Mohammed VI, la circulation se transforme en torrent humain. Des milliers de voitures klaxonnent sans discontinuer, drapeaux aux fenêtres, passagers debout, téléphones levés.

Les voix se répondent d’un quartier à l’autre, les chants se propagent, les regards se croisent. Casablanca s’étire, respire, s’embrase.

Par Hajar Erraji (MAP)
 

Libé

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