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Coup d’Etat au Mali : Les putschistes proposent des négociations aux rebelles touareg


AFP
Mercredi 28 Mars 2012

Coup d’Etat au Mali : Les putschistes proposent des négociations aux rebelles touareg
La junte au pouvoir au Mali depuis le 22 mars a appelé lundi soir les rebelles touareg qui progressent dans le nord à «cesser les hostilités» et négocier, au moment où son isolement international et à l’intérieur même du pays n’a jamais été aussi fort.
Le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE, junte) «entend très vite prendre langue avec les mouvements armés présents dans le nord de notre pays. Nous les exhortons déjà à cesser les hostilités et à rejoindre dans les plus brefs délais la table de négociation», a déclaré sur la télévision publique son chef, le capitaine Amadou Sanogo.
«Tout est négociable à l’exception de l’intégrité du territoire national et de l’unité de notre pays», a-t-il affirmé.
Le Mali subit depuis la mi-janvier une vaste offensive d’une rébellion touareg, comptant des hommes revenus de Libye lourdement armés après avoir combattu pour le défunt «Guide» libyen Mouammar Kadhafi, et qui bénéficie parfois du soutien de groupes islamistes armés, en particulier Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Les rebelles visent actuellement Kidal, une des villes les plus importantes du nord-est, alors que les putschistes ont justifié leur coup d’Etat par l’échec du régime déchu du président Amadou Toumani Touré («ATT») face à la rébellion.
La junte est aussi contestée par la plus grande partie de la classe politique malienne.
Plus d’un millier de personnes ont manifesté lundi à Bamako pour exiger son départ, à l’appel du «Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FUDR)», créé dimanche et qui compte plusieurs des principaux partis.
«Sanogo, dégage!», «libérez l’ORTM», la radio-télévision publique, criait la foule.
Les rues de Bamako se sont animées, avec la réouverture de nombreux commerces. La junte a partiellement rouvert les frontières aériennes et terrestres, notamment pour permettre l’acheminement des denrées de première nécessité et du carburant.
Le véritable test était mardi: les putschistes ont appelé administrations et secteur privé à la reprise du travail.
Lundi était férié au Mali pour célébrer le 26 mars 1991. Un coup d’Etat militaire conduit par un certain Amadou Toumani Touré mettait fin ce jour-là à deux décennies de dictature du général Moussa Traoré, après un soulèvement populaire durement réprimé. «ATT» avait très vite remis le pouvoir à un régime civil avant d’être démocratiquement élu en 2002.
Le coup d’Etat du 22 mars dernier a suspendu le processus politique dans le pays, à quelques semaines de la présidentielle prévue le 29 avril.
Le nouveau pouvoir s’est attiré une réprobation internationale unanime.
Symbole de cet isolement, le Conseil de sécurité de l’ONU a «fermement» condamné lundi le coup d’Etat et exigé que les «soldats mutinés contre le gouvernement démocratiquement élu» du président Touré retournent dans leurs casernes.
Dénonçant une situation «inacceptable», les Etats-Unis ont, après la Commission européenne et plusieurs pays, annoncé la suspension de leur aide au Mali, hors aide humanitaire.
Un sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se tient à Abidjan mardi pour tenter d’esquisser une sortie de crise.
Déjà arrivé sur place, de même que le Béninois Boni Yayi, président en exercice de l’Union africaine (UA), le président burkinabé Blaise Compaoré a souhaité que ce sommet permette «de prendre des dispositions (...) afin que soit préservé l’intégrité du territoire malien et que soit rétabli dans ce pays l’ordre constitutionnel».
Deux représentants de la junte sont aussi à Abidjan, à l’invitation du chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, patron en exercice de la Cédéao. «Ils seront entendus par les chefs d’Etat», a-t-on appris auprès de l’entourage de M. Ouattara.


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