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Conseil européen : Herman Van Rompuy, l'horloger des compromis


Abdallah El Messini
Jeudi 31 Décembre 2009

C'est à partir du 1er janvier, que l'ex-Premier ministre belge Herman Van Rompuy prendra officiellement, pour un mandat de deux ans et demi, ses fonctions de premier président permanent du Conseil européen, l'institution chargée de fixer les orientations politiques et stratégiques de l'UE. Van Rompuy avait été choisi le 19 novembre dernier par les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne sans s'être jamais porté candidat et sans avoir sollicité cette haute fonction, comme il l'affirme lui-même.
Il devait, normalement, prendre ses fonctions le 1er décembre, avec l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne. Le début de son mandat a cependant été fixé au 1er janvier afin de permettre au Premier ministre suédois de terminer son exercice de la présidence tournante du Conseil européen (31 décembre).
Van Rompuy est pratiquement un inconnu sur la scène européenne avec un nom difficile à prononcer. (Une terminaison avec « uy » qui devrait normalement donner un « ui », comme dans « oui », mais qu'il faut prononcer « euil » comme dans « seuil ou deuil »).   Le choix de ce chrétien-démocrate, partisan d'une Europe fédéraliste à l'image des Etats-Unis, n'a guère suscité l'enthousiasme. Beaucoup clament qu'il n'a été nommé que pour ne pas faire d'ombre à certains chefs d'Etat de l'UE qui n'auraient jamais accepté une trop forte personnalité à ce poste et qui entendent continuer à garder la main et à peser sur les affaires et les décisions européennes. Van Rompuy avait été préféré au Britannique Tony Blair et au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, des candidats  plus charismatiques.  Et l'on souligne que la question du mode d'élection d'un président du Conseil européen censé incarner et représenter l'Union auprès des citoyens et dans le monde et donner un « visage » à l'Europe, qui souffre d'un déficit de représentation, devra inévitablement être posée.
Bruxelles - Les défenseurs de Van Rompuy, un homme d'apparence modeste et fort discret, font valoir, de leur côté, qu'il a été choisi pour sa sagesse, ses qualités de négociateur et son  « sens du compromis », comme s'ils s'attendaient à de fortes frictions au sein des 27 à l'avenir.
Van Rompuy devra, dès le debut, composer avec le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, qui prend la présidence tournante du Conseil. L'institution d'un président permanent n'a pas tué la présidence tournante du Conseil. Celle rotation semestrielle subsiste pour l'essentiel. La présidence tournante est maintenue pour toutes les réunions autres que celles des chefs d'Etat et de gouvernement ou des ministres des Affaires étrangères.
Ce bicéphalisme ne peut que  générer des frictions, notamment avec l'Espagne qui n'est pas prête à  abandonner certaines de ses prérogatives. Elle ne veut pas renoncer au prestige de présider, sur le sol espagnol, certains sommets à fort retentissement diplomatique, comme une réunion UE-Etats-Unis ou UE-Amérique latine et Caraïbes, sommets qui devraient être présidés, du côté européen, par Van Rompuy.
C'est aussi le cas du sommet UE-Maroc qui se tiendra les 7 et 8 mars prochains à Grenade et du 2e sommet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) prévu en juin à Barcelone. 
Une réunion bilatérale entre MM. Van Rompuy et Zapatero, le 10 décembre dernier à Madrid, a débouché sur un compromis. Il permet à l'Espagne de maintenir l'exception durant sa présidence pour les réunions avec les pays tiers. M. Van Rompuy, « horloger des compromis impossibles », n'a pas failli à sa réputation.
Il entame donc son mandat par un compromis et… un jour férié.
Bruxelles - 


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