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Blocage à la Somathes : Les employés demandent l’intervention des pouvoirs publics


Hassan Bentaleb
Lundi 2 Novembre 2009

Ça chauffe encore à la Société marocaine du thé et du sucre (Somathes, ex. Office national du thé et du sucre). Les pourparlers entre les représentants du personnel et la direction de la société sont dans l’impasse. Un dialogue de sourds s’est installé et chaque partie campe sur ses positions. La preuve : l’échec de la réunion de conciliation  organisée le 14 octobre  à la préfecture d’arrondissements Ain Sebâa-Hay Mohammadi, entre la direction de la société et les responsables syndicaux affiliés à la FDT, l’UMT,  la CDT et l’UGTM, afin de résoudre l'épineuse question de licenciement collectif des employés dans le cadre de la restructuration de l’entreprise pour cause économique. Il s’agit de licencier 200 salariés sur 349, c'est-à-dire les deux tiers des employés.
Au cours du dernier round de négociations, la direction a réitéré sa proposition consistant en  l’octroi de deux mois de salaire par année d’ancienneté plafonnée à trente-six mois et le paiement d’une partie du taux d’intérêt  sur les crédits de logement pour les salariés qui quitteront l’entreprise.
De leur côté, les représentants du personnel demandent deux mois et demi non plafonnés avec un forfait de douze mois supplémentaires et d’accorder des primes de licenciement aux salariés intérimaires calculés selon leur ancienneté. En gros, les quatre syndicats veulent un retour aux conditions de départ volontaire de 2005 proposées par le principal actionnaire de l’époque, à savoir l’Etat et qui sont jugées plus avantageuses que les conditions actuelles.  Ces revendications sont considérées par la direction de la société comme dépassant de loin aussi bien ce qui est prévu par la législation en matière de licenciement que les capacités financières de la Somathes et, du coup, elle les rejette d’un bloc.
A en croire les représentants du personnel, le management poursuit depuis la privatisation une politique volontariste visant la liquidation de l’entreprise et le licenciement de ses salariés alors que les autorités publiques compétentes gardent le silence. Un silence absurde et complice, selon eux.  
Car selon les procédures et modalités des opérations de privatisation, il y a, selon eux, une étape post-transfert qui consiste à examiner les engagements contractuels de l’acquéreur en matière d’investissements et de sauvegarde de l’emploi, et ce pendant la durée fixée dans le contrat de cession. Laquelle est  généralement comprise entre 5 et 10 ans.  Ce suivi se concrétisé par un échange régulier sur l'état d'avancement des programmes d'investissement et par des visites sur site. Or, l’entreprise n’a jamais fait l’objet d’une quelconque visite ou contrôle depuis sa cession au privé.  A cet égard, les représentants du personnel ont adressé, le 17 septembre 2009, des lettres au Premier ministre, au ministre de l’Economie et des  Finances au directeur des Etablissements publics et des privatisations, au ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, au ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, demandant la formation d’une commission  chargée d’enquêter et de mettre en lumière ce qu’ils ont qualifié de « machination orchestrée par le Groupe Holmarcom contre la Somathes ».  Ces courriers sont restés lettre morte puisqu’aucun ministre n’a pris la peine de répondre à la requête des salariés qui estiment avoir été  abandonnés à leur triste sort. 
Depuis le mois de juillet, les salariés sentent que l’étau se serre autour d’eux. La direction de la société les met sous pression (retard dans le paiement des salaires, suppression des primes, réduction du temps de travail...).  Seuls cinq ouvriers ont craqué et accepté la proposition de la direction de quitter l’entreprise. 
Avec leur moyenne d’âge avancée et leur endettement qui culmine à  39.189.876.20 DH, les ouvriers cherchent à tirer leur épingle du jeu avec honneur et dignité, mais la direction persiste et signe : sa proposition est à prendre ou à laisser.
Cette situation de blocage pèse lourdement sur le moral des travailleurs et les finances de l’entreprise. Les deux parties  paient le prix fort de ce désaccord qui a induit jusqu’à aujourd’hui une perte de 1 milliard 200 millions de centimes. L’entêtement de la direction et l’obstination des salariés conduiront sûrement les parties en conflit à une véritable impasse. L’affaire Continental est encore dans les esprits.  N’est-il pas temps pour l’Etat d’intervenir ? Affaire à suivre.


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