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Lancé, lors d'un débat au Forum économique mondial (WEF), dans une plaidoirie en faveur de l'offensive menée par son pays dans la bande de Gaza, le président israélien a demandé à Erdogan, en élevant la voix et en le montrant du doigt, comment il réagirait si des roquettes s'abattaient chaque nuit sur Istanbul.
M. Erdogan, interrompu par un journaliste alors qu'il répondait à M. Peres, a quitté avec fracas le forum de Davos en promettant de ne jamais y revenir. Le débat se déroulait en présence de Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Onu, et d'Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe.
"Je ne pense pas que je reviendrai à Davos parce que vous ne me laissez pas parler. Le président (Peres, Ndlr) a parlé 25 minutes et je n'en ai eu que la moitié", s'est-il indigné.
Plus tard, M. Peres a "regretté l'incident" lors d'une conversation téléphonique, a indiqué M. Erdogan à la presse, vendredi à son retour en Turquie.
La présidence israélienne a pour sa part catégoriquement démenti que M. Peres ait présenté des excuses à M. Erdogan comme l'avait affirmé l'agence turque Anatolie. "Cette allégation n'a pas le moindre fondement", a déclaré à l'AFP la porte-parole de la présidence, Ayelet Frish.
Le départ précipité de M. Erdogan, un fait rarissime dans l'enceinte très "select" du WEF, a été applaudi par ses partisans en Turquie.
"Nous sommes fiers de toi", ont scandé 3.000 militants du Parti de la justice et du développement (AKP), la formation de M. Erdogan, qui avaient bravé le froid pour l'accueillir à l'aube vendredi à l'aéroport d'Istanbul.
Le Hamas qui contrôle la bande de Gaza a également salué le geste de M. Erdogan. "Le Hamas rend hommage à la position courageuse du Premier ministre turc qui a défendu en direct à Davos les victimes de la guerre sioniste criminelle contre nos enfants et nos femmes à Gaza, au visage du mal sioniste Shimon Peres", a affirmé le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum dans un communiqué. En revanche, son geste a suscité des critiques en Turquie où l'opposition reprochait déjà à M. Erdogan d'avoir apporté son appui au Hamas, au détriment du principal allié d'Ankara dans la région, Israël.
Très sensible à la cause musulmane, M. Erdogan avait fustigé quasi-quotidiennement l'opération de 22 jours d'Israël à Gaza qui a coûté la vie à plus de 1.330 Palestiniens.