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Après sa révocation par le ministère de l’Intérieur : Des poursuites judiciaires contre Aboubakr Belkora


Amina SALHI
Mardi 3 Février 2009

Après sa révocation par le ministère de l’Intérieur : Des poursuites judiciaires contre Aboubakr Belkora
La dernière sortie médiatique du président du Parti de la justice et du développement, Abdelilah Benkirane concernant le dossier du maire de Meknès n’a pas laissé indifférent le ministère de l’Intérieur. La riposte est venue hier par le biais d’un point de presse du wali directeur de l’Inspection générale de l’administration territoriale relevant de ce ministère.  Une rencontre où il était question des résultats de contrôle et d’audit effectués par cette inspection auprès des différentes communes rurales et urbaines.
Cependant, et actualité oblige, l’accent a été surtout mis sur le cas de Meknès dont le maire, Aboubakr Belkora, vient d’être démis de ses fonctions de président de la commune urbaine de Meknès par le ministère de l’Intérieur. Le wali directeur de l’Inspection générale, Mohamed Fassi Fihri  s’est arrêté sur le procès d’intention qui a été fait par le PJD suite à cette mesure administrative. « L’interprétation qui a été faite à cette décision, faisant insinuer qu’elle a été prise à des fins politiques biens précises dans la perspective  des prochaines élections municipales, ou qu’elle est liée à certains faits politiques récents (l’affaire de Gaza, s’entend), est dénuée de tout sens », souligne à cet effet celui qui préside aux destinées de l’Inspection générale de l’Intérieur, avant de préciser que ces dispositions de révocation ont été prises à l’encontre d’autres élus appartenant à 17 partis dont la moitié  fait partie de l’opposition et l’autre de la majorité gouvernementale.
Concernant le cas précis de Meknès, M.Fihri est revenu date par date sur le calendrier de cette opération d’inspection entamée le 26 juillet 2008 en vue de lever toute équivoque sur le timing de cette révocation ainsi « que les doutes et les craintes » qu’elle pourrait susciter, pour reprendre ici les termes d’Abdelilah Benkirane.
Laquelle mission a relevé des dysfonctionnements graves dans le domaine de l’urbanisme, dont la violation des normes et textes régissant les marchés publics, le refus de sanctionner les entreprises ayant failli à leurs engagements, l’octroi illégal de 8 autorisations de construire et la non application dans 500 cas de la procédure relative aux sanctions des infractions en matière d’urbanisme.
Cependant, le plus grave reste les agréments dont a bénéficié l’épouse de M.Belkora. Selon le wali directeur de l’Inspection générale, cette dernière a reçu l’autorisation de construire un projet d’habitation de 200 appartements répartis sur 9 immeubles du type R+4, sur un terrain réservé aux villas, en plus de la construction non autorisée d’un cinquième étage. On reproche également au  président de la commune l’octroi de trois certificats administratifs illégaux relatifs à ce même projet et enfin  l’exonération fiscale non justifiée dont à bénéficié la propriétaire du projet sous prétexte que ce dernier entre dans le cadre du logement économique. Un manque à gagner fiscal  estimé à 1,16 million de DH, sachant que l’opération de commercialisation du projet se fait par une société appartenant à 99% au président de la commune et le reste à son fils.
Conformément à la procédure, M.Belkora a eu à répondre aux faits qui sont retenus contre lui. S’il a reconnu l’existence de dysfonctionnements dans certains dossiers, il a omis de faire tout commentaire concernant ce qui est personnel. Ce sont ces faits qui ont incité le ministère de l’Intérieur à prendre cette décision de révocation (ce dernier reste élu jusqu’aux prochaines élections), et leur gravité l’a conduit à mettre ce dossier entre les mains de la justice pour dire son mot sur ces différentes irrégularités. 
Il faut souligner par ailleurs que l’Inspection générale de l’administration territoriale a réalisé en 2008, 188 opérations d’audit et de contrôle. Elles se sont soldées par 43 sanctions administratives, dont 18 décisions de révocation prises à l’encontre des présidents de conseils communaux dont ceux de Khouribga, Lahraouiyine, Ben Khaled, Oulad Frej, Herbil et la circonscription de Aïn Sebaâ. La même décision a été prise à l’encontre de vingt adjoints aux présidents de conseils communaux et autres conseillers, au moment où le ministère de l’Intérieur a pris 18 mesures disciplinaires à l’encontre d’agents d’autorité et de chefs de services et de division au sein du ministère de l’Intérieur. 


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