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Selon le journaliste et opposant algérien, Oualid Kébir, «la junte militaire, qui tient les rênes de tous les secteurs en Algérie, a encore fait preuve de manque flagrant de discernement». «Ils sont en effet incapables de faire la différence entre sport et bataille diplomatique et politique. On se croirait au temps de la guerre froide», a-t-il souligné, avant de rappeler que «les généraux algériens, vrais décideurs dans le pays, ont toujours essayé d’instrumentaliser le sport, dans toutes ses manifestations et sous toutes ses formes». «Dans les pays qui se respectent, le sport est un pilier de développement humain, au vu des opportunités qu’il peut créer et de son rôle dans la dynamisation de la vie économique et commerciale et également dans l’attraction touristique. Alors qu’en Algérie, où tous les droits humains sont bafoués, c’est d’abord un outil de propagande et surtout un moyen pour le régime militaro-politique, en quête de légitimité, de détourner l’attention sur ses problèmes internes», précise le journaliste algérien. «Dans son acception globale, le sport s’emploie à lutter contre le fanatisme et la discrimination, et œuvre à propager les valeurs de modération, de tolérance et à endiguer les facteurs enclenchant guerres et conflits et perpétuant les foyers de tension», relève-t-il, avant de citer l’exemple des deux Corée où le sport a été d’un concours certain dans l’entame des négociations entre les deux pays, notamment à travers la fusion entre les équipes sportives des deux nations à l’occasion des Jeux olympiques de Sydney 2000. «De même, les rencontres de tennis de table organisées, en 1971, ont assaini l’atmosphère et ont été le prélude à la reprise des relations diplomatiques entre la Chine communiste et les Etats-Unis d’Amérique alors en pleine guerre froide (diplomatie du ping-pong)», a-t-il également rappelé, avant de préciser que le comité d’organisation des Jeux méditerranéens 2022 n’a ni la capacité ni le pouvoir de prendre de telles décisions. «Ses membres ne peuvent que suivre, à la lettre, les directives des militaires algériens qui dictent leurs lois dans quasiment tous les domaines», a-t-il relevé, tout en rappelant que «la simple expression citoyenne d’une idée ou d’une opinion par un écrit, un dessin, une caricature, ou une vidéo, à partir de n’importe quel support et qui ne s’inscrit pas dans l’apologie de la politique menée par le régime peut être motif à une interpellation et à un emprisonnement».
Oualid Kébir déplore, par ailleurs, l’organisation de tels évènements sportifs dans des pays où les droits de l’Homme sont bafoués. «Malheuresement, quand les décideurs du monde du sport attribuent l’organisation d’une compétition à un pays donné, ils ne le font pas en fonction de son système politique, mais parce qu’ils estiment que ce dernier est prédisposé à dépenser de l’argent pour accueillir les compétitions dans des conditions favorables. «Le Comité olympique européen a ainsi choisi Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan pour ses premiers J.O européens. Or on le sait, l’Azerbaïdjan n’est pas un pays où l’on peut s’exprimer librement. Faut-il rappeler également que la Chine a accueilli les J.O d’été en 2008. Ou encore que la Russie a été le pays hôte de la Coupe du monde de football en 2018 après avoir organisé les J.O d’hiver en 2014», tient-il à rappeler. «Hélas, la question des droits de l’Homme est une question peut-être secondaire dans l’agenda des organisations sportives», regrette ce journaliste exilé à Oujda.
Le plus grand événement sportif de la Méditerranée en suspens
Après les Jeux méditerranéens d’Alger en 1975, il aura donc fallu attendre 47 ans pour voir cette compétition sportive revenir en Algérie. D’ailleurs, hormis quelques événements comme la Coupe d’Afrique des nations de handball que l’Algérie a organisée en 2014, le pays a passé 25 ans sans accueillir aucune compétition sportive d’envergure.
La dernière manifestation sportive majeure qui a eu lieu en Algérie remonte à 1990, lorsque le pays avait abrité, dans un contexte politique délicat, la Coupe d’Afrique des nations et l’avait d’ailleurs remportée. Mais la joie procurée par ce premier sacre africain avait été de courte durée. Un an et demi plus tard, le terrorisme ravageait le pays provoquant la mort de près de 200.000 personnes en une décennie, tout en enfonçant l’Algérie dans une longue période d’instabilité et de guerre civile. «Si l’Algérie n’a plus organisé de telle compétition, c’est avant tout parce que le pays et ses décideurs n’inspiraient plus confiance à aucune instance sportive internationale», estime Oualid Kébir qui rappelle que même l’organisation de l’édition 2022 des Jeux méditerranéens, qui constituent pour les pays du Bassin méditerranéen l'événement sportif pluridisciplinaire le plus important après les Jeux olympiques, est aujourd’hui en suspens à cause d’une infrastructure défaillante et du retard accumulé pour la bonne tenue de l'événement.
A un peu moins de sept mois de l'ouverture des Jeux méditerranéens 2022, le président du nouveau Comité international des Jeux méditerranéens (CIJM), Davide Tizzano, a d’ailleurs demandé des «solutions immédiates» à la ville hôte, Oran. «Nous respectons le peuple algérien et ses efforts, nous respectons le gouvernement du pays pour les grandes dépenses qui ont été faites pour la construction des projets, mais nous devons préserver le prestige des Jeux méditerranéens. Nous voulons tous que les Jeux aient lieu à Oran, nous aiderons par tous les moyens à les organiser, mais nous ne pouvons pas mettre en danger le plus grand événement sportif de la Méditerranée», a-t-il fait savoir.
Le président de la commission de coordination, Bernard Amsalem, a, lui aussi, fait part au Comité exécutif de «ses inquiétudes». «Dans son rapport régulier, celui qui est également 2ème vice-président du CIJM, a analysé la situation actuelle et a «exprimé sa préoccupation et son inquiétude face aux retards de construction des infrastructures, d'achèvement des appels d'offres et de la mise en place de programmes de technologie et de transport», peut-on lire sur le site CIJM. «Plus de 700 millions de dollars ont été débloqués pour permettre l’embellissement de la ville d’Oran et la construction de nombreuses infrastructures sportives devant élever la deuxième ville du pays aux villes internationales les mieux équipées et les plus accueillantes pour les touristes. Malheureusement, ce rêve qui est né depuis 2007 est en train de tourner au cauchemar», explique, pour sa part, le journaliste algérien Abou Semmar, également exilé en France. «Et pour cause, dit-il, les chantiers traînent et presque aucune infrastructure sportive ou aéroportuaire n’est encore prête pour être inaugurée et permettre à Oran d’abriter le plus prestigieux rendez-vous sportif du bassin méditerranéen». «Oui, absolument rien n’est encore prêt pour rendre possible l’organisation de ces Jeux méditerranéens en été 2022. A moins de 7 mois des épreuves de cette prestigieuse compétition, Oran ne dispose ni d’un nouvel aéroport digne de ce nom ni d’un complexe sportif olympique achevé et prêt à accueillir des épreuves sportives», souligne-t-il.











