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Une nouvelle souche près de quatre fois plus contagieuse que le variant Delta, comme en atteste sa progression fulgurante et inarrêtable en Europe. Au Maroc, les effets de la propagation d’Omicron commencent à se faire sentir, puisqu’une légère hausse des ces a été annoncée par le ministère de la Santé dans son bilan épidémiologique quotidien.
Outre les six personnes décédées, 475 personnes ont été infectées par le Covid-19 entre les 22 et 23 décembre. Pour l’heure, le nombre de cas Omicron détectés dans le Royaume est difficile à établir tant les cas suspects sont nombreux. En début de semaine, le ministère de la Santé avait annoncé 27 infections au variant Omicron et plus d’une quarantaine de cas suspects “actuellement placés à l’isolement pour bénéficier d’une supervision médicale. Ils sont en cours d’investigation”, a révélé Dr Habiba Kadiri, médecin-chef au pôle des affaires médicales au Centre hospitalier régional Moulay Youssef de Casablanca.
Pour éviter de faciliter les desseins du virus et notamment sa propagation, le gouvernement a sorti son bouclier favori. En effet, le projet de décret N°2.21.1016 a récemment été adopté. Présenté par le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, il porte sur la prolongation de la période de validité de l'état d'urgence sanitaire sur l'ensemble du territoire national, du vendredi 31 décembre 2021 à 18H00 au lundi 31 janvier 2022 à 18H00. A cela, s'ajoutent la suspension des vols jusqu’au 31 janvier, le contrôle des voyageurs inter villes et l’interdiction des grandes manifestations culturelles, notamment celles prévues lors du réveillon.
Mais à en croire les spécialistes, ces mesures seraient insuffisantes “Les vaccins sont actuellement le meilleur moyen disponible pour lutter contre le coronavirus et ses différents variants, notamment "Omicron"”, a assuré le directeur du Laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine et de pharmacie et membre du Comité national scientifique et technique, Pr. Azeddine Ibrahimi.
Pourtant, d’après des études britanniques et sud-africaines (voir notre édition du 23 décembre), deux doses du vaccin AstraZeneca n'apporteraient aucune protection contre le variant Omicron, alors qu’il faudrait pas moins de trois doses du vaccin américain Pfizer pour être protégé contre Omicron à hauteur de 75% seulement.
En clair, si les experts marocains assurent que les vaccins sont efficaces, ils sont à contre-courant d’une partie des études réalisées par leurs pairs. Alors qui croire ? L’avenir mettre les choses au clair, même si à titre d’exemple, les voyageurs vaccinés entrant au Danemark devront quand même présenter un test négatif. En attendant d'être fixé, on peut être sûr et certain que “le variant Omicron se caractérise par l'émergence de multiples mutations qui, malgré leur grand nombre, peuvent ne pas affecter la létalité du virus, mais sa vitesse de propagation élevée peut causer un grand nombre de personnes affectées, ce qui exposerait le système de santé à d'énormes pressions", a indiqué le Pr. Azeddine Ibrahimi. Un portrait robot corroboré par Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique qui guide le gouvernement français, dans un entretien accordé à l’AFP : “Par rapport au variant Delta, sa transmission est beaucoup plus élevée et sa gravité est probablement plus faible, mais nous ne savons pas à quel niveau".
Du côté de l’Organisation mondiale de la santé, la vigilance est de mise. “Même si Omicron provoque des symptômes moins graves, le nombre de cas pourrait une fois de plus submerger les systèmes de santé qui ne sont pas préparés", a récemment averti le directeur général de l’organisation onusienne, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
A la lumière de cet élément, il sera "très important de regarder ce qui va se passer à Londres la semaine prochaine. Cela va nous en apprendre beaucoup sur la sévérité de la maladie provoquée par Omicron”, a souligné lundi dernier, le Pr Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique français. Car la préoccupation majeure réside dans les mutations d'Omicron, lesquelles semblent lui permettre de réduire l'immunité par anticorps contre le virus. En conséquence, il peut probablement contaminer un nombre important de vaccinés et réinfecter des personnes précédemment atteintes par le virus.
Ainsi, la possibilité d’une rechute épidémique “reste très possible devant l’augmentation du nombre de cas et de foyers familiaux”, alerte le Dr Habiba Kadiri. Sauf qu’à la différence du variant Delta, il y a peu de risque que la courbe des cas graves s’envole pour mettre la pression sur les services de réanimation du pays. Du moins en théorie. L’une des solutions envisageables pour éviter les affres d’un scénario désastreux, économiquement et socialement, serait de prolonger les prochaines vacances scolaires.
Au niveau universitaire, le distanciel a d'ores et déjà fait son retour. Mais l’hypothèse de la prolongation des vacances scolaires n’est toujours pas actée. Elle dépendra avant tout de l’évolution de la situation épidémiologique, elle aussi tributaire du bon vouloir des citoyennes et citoyens dans l’application des gestes barrières. Ce qui ressemble, en jetant un coup d'œil par la fenêtre, à un vœu pieux.
Chady Chaabi










