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2016, sous de mauvais auspices

Baisse du taux de croissance prévisible et hausse du taux de chômage moyen

Samedi 9 Janvier 2016

En combinant toutes les données macroéconomiques et en réévaluant le taux de croissance du PIB, le Centre marocain de conjoncture (CMC) a jeté un pavé dans la mare dans sa dernière livraison intitulée «Entre le conjoncturel et le structurel, la croissance 2016 se perd 1,2%». Avec un titre aussi pertinent qui dénote, à lui tout seul, du caractère épineux de la question, les auteurs de cette analyse vont au-delà du simple constat.
En effet, dans sa note, les nouvelles prévisions du Centre font ressortir un taux de croissance en forte baisse, à 1,2% pour 2016. 
«Partant des nouvelles perspectives de la conjoncture au plan international et tenant compte des contraintes pesant sur les ressorts internes de l’activité, notamment au niveau du secteur agricole, le cycle de croissance pour l’économie nationale devrait connaître une forte contraction en 2016 comparativement à l’exercice précédent. Le taux de croissance projeté dans le scénario prévisionnel de cette année ne pourrait dépasser dans ces conditions 1,2 % en termes réels, ce qui équivaudrait à une régression de près de 3,7 points par rapport au taux de croissance retenu pour l’exercice 2015», explique-t-il.
Ainsi, au moment où certaines institutions économiques étrangères s’attendaient à une hausse, ce fut l’inverse avec un revirement conséquent… «Les configurations de l’activité s’annoncent en ce début d’année fort contraignantes. Pourtant, rien ne laissait présager, a priori et au vu des tendances conjoncturelles des derniers mois, un fléchissement aussi marqué de l’activité pour l’exercice 2016», estime le CMC faisant également savoir, dans ce sillage, que les données du marché du travail présentent quelque dissonance par rapport aux orientations positives de la conjoncture économique et sociale enregistrées au cours des douze derniers mois, avec un taux de chômage moyen franchissant de nouveau le seuil des 10% depuis plusieurs années.
Ainsi, selon les auteurs du document, le marché du travail qui pâtit  déjà, est loin de connaître des jours heureux avec toutes les affres que cela suppose.
«La contraction de l’activité attendue en 2016 pourrait avoir des répercussions sensibles au plan social et plus particulièrement en ce qui concerne la situation du marché du travail», indique-t-on de même source soulignant que le modèle de croissance au Maroc se singularise par sa faible capacité de génération d’emplois même dans les situations de redressement du cycle d’activité et, a fortiori, en cas de repli conjoncturel. Le La est ainsi donné. Mais ce n’est pas tout. Le CMC fait état d’une année 2016 qui devrait, en conséquence, enregistrer une nouvelle détérioration de la situation de l’emploi avec un taux de chômage pouvant gagner près d’un point par rapport à l’année 2015. Somme toute, la croissance marocaine ne sera pas remise à flots de sitôt et cette perspective, qui se révèle en définitive très contraignante eu égard aux objectifs visés tant au plan des revenus que de l’emploi et des niveaux de vie, montre, une fois de plus, l’urgence des programmes de restructuration.
Ces derniers, observe le CMC, permettront de faire face aux vulnérabilités de l’économie nationale et la replacer sur des sentiers de croissance plus soutenus et moins fluctuants.

Voir le texte intégral de la note
du CMC en "Horizons"




Le poids des déséquilibres structurels

Le Centre qui a le mérite de susciter le débat a jeté la lumière sur le fait que le déficit budgétaire qui dépassait 7 % du PIB en 2012 a été ramené au terme de l’exercice écoulé autour de 4 % à la faveur de la chute des prix du pétrole sur les marchés internationaux mais aussi des ajustements introduits au niveau des dépenses de compensation. Quoique ses experts aient insisté pour mettre en exergue que même si le fait conjoncturel apparaît dans l’ensemble assez favorable, les insuffisances structurelles du système productif finissent toujours, face aux changements inattendus, par prendre le dessus et imposer les inflexions nécessaires au cycle des affaires. Et de conclure que devant l’insuffisance de la productivité globale, le déficit de compétitivité, les rigidités de l’offre, la faible diversification productive et l’étroitesse des marchés d’exportation, la capacité d’absorption des chocs exogènes, fussent-ils internes, s’amenuise. La dynamique de croissance qui s’en ressent fortement prend alors un caractère fluctuant. L’incidence de l’aléa climatique de plus en plus fréquent ces dernières années en donne l’exemple le plus significatif.



Meyssoune Belmaza

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