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"Le Secours maritime a secouru samedi et dimanche 1.181 personnes dans 30 embarcations", a indiqué cet organisme sur son compte Twitter.
L'Espagne est devenue cette année la première porte d'entrée de l'immigration clandestine en Europe, après que l'Italie a largement fermé ses frontières sous la pression de son ministre de l'Intérieur d'extrême droite Matteo Salvini.
Plus de 43.000 migrants ont regagné l'Espagne depuis le début de l'année, dont plus de 38.000 par voie maritime et près de 5.000 par voie terrestre, en entrant dans les présides occupés de Sebta et Mellilia, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Le gouvernement socialiste, qui a récemment pris les commandes du pays, tente de minimiser l’impact de ces flux.
«Il est totalement irresponsable de parler d’immigration massive, avait déclaré en août dernier Josep Borrell, le ministre des Affaires étrangères. Ce n’est pas une crise migratoire. Nous sommes encore à des niveaux très contrôlables.
L’Espagne compte 5,9 millions d’immigrés, soit 12,7% de sa population – contre 6,2 millions soit 13,4% en 2010, qui fut une année record. A la différence de nombreux pays européens, l’immigration ne constitue pas jusqu’à présent un enjeu national, comme peut l’être le défi sécessionniste catalan ou la corruption de la classe politique. A l’image du Portugal voisin, aucune formation xénophobe ne rencontre un succès notoire; seul le groupuscule Vox fait exception, mais il est dépourvu de toute représentation parlementaire. Certes issu de la gauche radicale et populiste, Podemos ne donne pas dans la surenchère contre les migrants, et militerait plutôt en faveur d’une politique plus ouverte pour répondre à la crise des réfugiés.
Le consensus national sur ce dossier sensible est cependant en train de se fissurer à grande vitesse. Le principal responsable de ce virage s’appelle Pablo Casado, le jeune nouveau président du Parti populaire, la principale force politique au Parlement. Incarnant le retour de la droite idéologique, et se réclamant de l’ancien chef du gouvernement José Maria Aznar (1996-2004), il estime qu’il faut stopper «les arrivées massives de migrants»: «L’Espagne ne peut absorber les millions d’Africains qui voudraient venir en Europe.» Et d’appeler à la mise en place d’un «Plan Marshall» pour l’Afrique, en référence aux prêts financiers accordés par les Etats-Unis pour la reconstruction de l’Europe dévastée par la Deuxième Guerre mondiale.
Pour l’heure, le chef du gouvernement socialiste, Pedro Sanchez, qui s’affiche comme un leader européiste, favorable à «une politique migratoire généreuse», relativise les menaces que pourraient supposer ces flux croissants. Il s’était d’ailleurs fait connaître hors d’Espagne en accueillant à la mi-juin, dans le port de Valence, le navire humanitaire Aquarius avec à son bord 630 migrants rescapés des eaux libyennes. Mais, depuis, les arrivées clandestines se multiplient surtout via des Pateras.
A bord de celles-ci, il n’y a pas que des Subsahariens, comme l’a affirmé le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi.
Lors d'un point de presse, il a, en effet, précisé que le nombre de Marocains impliqués dans des tentatives avortées d'immigration clandestine s’est élevé à 7.100 à fin août 2018.
Il a, en outre, fait état de 54.000 tentatives d'immigration clandestine déjouées en cette date en précisant que les activités des réseaux d'immigration clandestine ont enregistré une hausse cette année par rapport à 2017, malgré les efforts intenses déployés par les pouvoirs publics pour lutter contre ce fléau.