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Les réactions de ses pairs à l’échelle nationale se suivent et se ressemblent depuis l’adoption du contrat-programme pour le soutien et la relance du secteur touristique par le gouvernement représenté par le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration et le ministère du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport aérien et de l’Economie sociale d’une part, et le secteur privé représenté par la Confédération nationale du tourisme et le Groupement professionnel des banques du Maroc d'autre part.
Un contrat-programme, certes ambitieux et attentif à la crise sérieuse qui frappe le secteur touristique depuis mars 2020, mais qui a tout de même raté l’occasion d’inclure toute la chaîne d’activités du secteur en excluant les salariés des restaurants de l’indemnité de 2000 DH dont bénéficieront désormais les salariés et les stagiaires des établissements d’hébergement touristique, des agences de voyages, ainsi que les transporteurs touristiques et les guides.
Colère et indignation. Voilà ce qui ressort des réactions des restaurateurs à Essaouira, Marrakech, Agadir, Tanger ou ailleurs.
« Comment peut-on commettre pareille injustice à l’encontre de l’un des deux plus importants segments de l’activité touristique ? Sommes–nous mal représentés au point de ne pas être pris en compte ? Nous n’avons rien contre toutes les activités prises en compte par les mesures d’accompagnement adoptées, mais nous en avons aussi droit comme stipulé par la loi 61.00 », s’est indigné un restaurateur de Mogador.
Effectivement, selon l’article 1 de la loi 61.00 portant statut des établissements touristiques, « est considéré comme établissement touristique, tout établissement à caractère commercial, qui reçoit une clientèle de passage ou de séjour et lui fournit, en totalité ou en partie, des prestations d’hébergement, de restauration, de boisson et d’animation ».
Selon l’alinéa 9 de l’article 2 de ladite loi, on entend aussi par établissement touristique, le restaurant touristique qui assure un service de vente de repas et de boissons, comme il peut également offrir un service d’animation.
« Nous sommes soumis à des cahiers des charges très rigides. Nous payons des taxes, des charges sociales, des échéances de crédits, et nous tournons avec un minimum de 25 salariés. Comment allons-nous gérer toutes ces charges dans cette conjoncture difficile et après quatre mois d’arrêt total d’activités ? », s’interroge un autre restaurateur.
Les professionnels de la restauration touristique réclament au gouvernement de rectifier le tir en prenant en compte leur secteur dans le contrat-programme 2020-2022. Dans le cas contraire, plusieurs milliers de salariés se trouveront au chômage dans les semaines qui suivront.
L'avenir de plusieurs établissements ainsi que celui de leurs personnels sont en danger. Contraints de fonctionner à seulement 50% de leur capacité pour la réouverture, les voilà maintenant écartés d'un contrat-programme qui pouvait leur permettre de continuer à rester ouverts.
« Sans cette indemnité forfaitaire, beaucoup d'entre nous vont devoir fermer et se déclarer en faillite. Qu’adviendra-t-il alors de nos employés? Si le ministère du Tourisme cherche réellement à nous accompagner, ce n'est surtout pas de cette manière ! », dénonce un opérateur touristique à Essaouira.
"Nous sommes outrés, dans la mesure où la restauration a toujours fait partie intégrante du tourisme. Nous avons toujours été un acteur majeur dans la promotion de la destination de notre province. Durant cette période difficile, l’Association des restaurateurs d’Essaouira a travaillé d’arrache-pied, en collaboration avec le Conseil provincial du tourisme, dont nous faisons partie, pour alléger et participer à faire face aux effets de la pandémie sur l'économie, et ce même financièrement (dons durant le confinement, gratuités durant toute l’année aux agents de voyages, aux influenceurs, aux journalistes internationaux et nationaux et à l’ONMT) pour la promotion de notre destination", a regretté Leila Boudad, présidente de l'Association des restaurateurs d'Essaouira en rappelant que les hôteliers ont aussi des restaurants au sein de leurs établissements et que tous les employés qui travaillent dans leurs restaurants vont bénéficier de ce contrat programme
Selon Leila Boudad, « toutes les écoles hôtelières du pays disposent de deux filières : l'hébergement et la restauration. Nous réitérons notre demande, notre droit, à revoir ce programme et à nous y inclure. Notre métier est en danger, nos employés le sont également !".
"Nous ne pouvons continuer à faire face à cette crise sans l’appui de l’Etat" a conclu la presidente de l'Association des restaurateurs d'Essaouira.