«Fracas de vagues au large d'El Jadida» est le titre qu’a choisi l’écrivain, poète et journaliste Driss Tahi pour son dernier roman fraîchement paru aux Editions Agora. Après l’énorme succès qu’a rencontré son roman «Du haut du balcon», l’auteur revient avec ce dernier opus où il aborde plusieurs thèmes interconnectés dont l’océan, le bateau, la société, la femme, l’amour, mais aussi la fatalité.
Driss Tahi, à l'écriture tranchante qui sait brillamment instiller les pensées, les laissant venir pénétrer, perturber, tout envahir jusqu'à la pétrification, a remporté le pari de se retrouver sur la scène littéraire marocaine d’expression française avec un nouveau roman tout aussi généreusement bien élaboré : « Fracas de vagues au large d’El Jadida». Et si généralement, le titre, tout comme la couverture, constitue le premier contact du lecteur avec le roman, curieusement, ce sont pourtant les dernières choses auxquelles l’auteur s’attelle — parfois avec son éditeur. C’est ce qu’explique également Driss Tahi : «Lorsqu’un titre est choisi dès le début, il est souvent modifié plusieurs fois au fil de l’écriture, mûrissant au rythme du développement de l’intrigue. Dans le cas de «Fracas de vagues au large d'El Jadida», le titre, accompagné de l’image d’un bateau sur la couverture, donne d’emblée une idée du cadre et du sujet du roman».
Mais, à mesure que l’on avance dans la lecture, on comprend que les vagues et la tempête ne sont pas les seules causes du naufrage, comme le précise également l’auteur. Pour lui, des événements fortuits, des erreurs humaines — à bord comme à terre — ont aussi contribué à la catastrophe. Ainsi, «les vagues qui frappent le bateau en pleine mer résonnent bien au-delà, jusque sur la terre ferme, touchant parfois des personnes sans lien direct avec le navire. C’est cette onde de choc, ces répercussions invisibles mais décisives, que le titre cherche à évoquer», indique-t-il à ce propos.
En maniant un vocabulaire simple, l’auteur réussit à aller très loin dans ses réflexions perçantes. Il y aborde plusieurs thèmes avec comme dominante : l’océan qui y occupe une place centrale et auquel l’expression des idées, des sentiments et des vibrations de l’émotion se trouve le plus étroitement associée.
«L’océan, d’abord, en tant qu’immense espace vivant, où l’accalmie et la beauté enivrante côtoient des tempêtes aussi soudaines que dangereuses, précise Driss Tahi. Viendra, ensuite, le bateau qui est pour l’auteur presque comme un personnage à part entière, doté d’une âme, sur lequel se cristallisent les espoirs de l’équipage lorsque les éléments se déchaînent». Et puis, en toile de fond, se profilent la société, la femme, l’amour, mais aussi la fatalité.
Il faut dire que le roman de Driss Tahi est très riche également en considérations originales et profondes sur les grandes questions de l'existence humaine au croisement de l’océan et du bateau. Et quel bonheur de retrouver la plume de cet écrivain au parcours littéraire très riche! S’agit-il d’une continuité ou d’une rupture? Les deux à la fois. «Je crois qu’un créateur évolue toujours entre continuité et rupture. Le romancier n’échappe pas à cette dualité, tant qu’il puise ses sujets dans le quotidien, à travers des expériences diverses. L’inspiration nous conduit souvent d’un thème à un autre sans transition, selon les élans du moment», conclut-il.
Avec son écriture classique, extrêmement soignée, avec des phrases élaborées et un vocabulaire choisi qui met à l'honneur la beauté de la langue française, Driss Tahi a bel et bien réussi à nous offrir un roman néanmoins fluide et accessible à tous.
Ayoub Akil
Driss Tahi, à l'écriture tranchante qui sait brillamment instiller les pensées, les laissant venir pénétrer, perturber, tout envahir jusqu'à la pétrification, a remporté le pari de se retrouver sur la scène littéraire marocaine d’expression française avec un nouveau roman tout aussi généreusement bien élaboré : « Fracas de vagues au large d’El Jadida». Et si généralement, le titre, tout comme la couverture, constitue le premier contact du lecteur avec le roman, curieusement, ce sont pourtant les dernières choses auxquelles l’auteur s’attelle — parfois avec son éditeur. C’est ce qu’explique également Driss Tahi : «Lorsqu’un titre est choisi dès le début, il est souvent modifié plusieurs fois au fil de l’écriture, mûrissant au rythme du développement de l’intrigue. Dans le cas de «Fracas de vagues au large d'El Jadida», le titre, accompagné de l’image d’un bateau sur la couverture, donne d’emblée une idée du cadre et du sujet du roman».
Mais, à mesure que l’on avance dans la lecture, on comprend que les vagues et la tempête ne sont pas les seules causes du naufrage, comme le précise également l’auteur. Pour lui, des événements fortuits, des erreurs humaines — à bord comme à terre — ont aussi contribué à la catastrophe. Ainsi, «les vagues qui frappent le bateau en pleine mer résonnent bien au-delà, jusque sur la terre ferme, touchant parfois des personnes sans lien direct avec le navire. C’est cette onde de choc, ces répercussions invisibles mais décisives, que le titre cherche à évoquer», indique-t-il à ce propos.
En maniant un vocabulaire simple, l’auteur réussit à aller très loin dans ses réflexions perçantes. Il y aborde plusieurs thèmes avec comme dominante : l’océan qui y occupe une place centrale et auquel l’expression des idées, des sentiments et des vibrations de l’émotion se trouve le plus étroitement associée.
«L’océan, d’abord, en tant qu’immense espace vivant, où l’accalmie et la beauté enivrante côtoient des tempêtes aussi soudaines que dangereuses, précise Driss Tahi. Viendra, ensuite, le bateau qui est pour l’auteur presque comme un personnage à part entière, doté d’une âme, sur lequel se cristallisent les espoirs de l’équipage lorsque les éléments se déchaînent». Et puis, en toile de fond, se profilent la société, la femme, l’amour, mais aussi la fatalité.
Il faut dire que le roman de Driss Tahi est très riche également en considérations originales et profondes sur les grandes questions de l'existence humaine au croisement de l’océan et du bateau. Et quel bonheur de retrouver la plume de cet écrivain au parcours littéraire très riche! S’agit-il d’une continuité ou d’une rupture? Les deux à la fois. «Je crois qu’un créateur évolue toujours entre continuité et rupture. Le romancier n’échappe pas à cette dualité, tant qu’il puise ses sujets dans le quotidien, à travers des expériences diverses. L’inspiration nous conduit souvent d’un thème à un autre sans transition, selon les élans du moment», conclut-il.
Avec son écriture classique, extrêmement soignée, avec des phrases élaborées et un vocabulaire choisi qui met à l'honneur la beauté de la langue française, Driss Tahi a bel et bien réussi à nous offrir un roman néanmoins fluide et accessible à tous.
Ayoub Akil
Un drame qui n’en finit pas
Parti de Douala, les cales pleines d’une essence de bois rare et convoitée, le Minos, cargo polyvalent, prend la mer. Ce bois est précieux, mais aussi maudit. Sous un ciel chargé, le commandant Rodrigo minimise l’approche d’une tempête pour se rapprocher des côtes marocaines. Il ignore qu’un sort puissant a été jeté sur son navire — œuvre de la Béninoise Aissatou, bien décidée à venger la jeune Vanda, violée alors qu’elle tentait d’embarquer clandestinement. Elle cherchait à rejoindre l’Europe, à la recherche d’un père inconnu… qui n’est autre que Rodrigo lui-même.
Entre les remparts d’El Jadida et les falaises de Jorf Lasfar, la tempête fait rage. Le Minos se brise, recrachant son bois, son équipage, et un drame qui ne s’arrêtera pas aux rivages.
Dans une ville battue par les vents et les vagues, dans l’ombre d’un port aussi stratégique que corrompu, les naufragés de la mer croisent ceux de la vie. Ni l’amour, ni la passion, ni la rigueur des trafics les plus secrets ne pourront détourner la course d’un destin brutal.
Parti de Douala, les cales pleines d’une essence de bois rare et convoitée, le Minos, cargo polyvalent, prend la mer. Ce bois est précieux, mais aussi maudit. Sous un ciel chargé, le commandant Rodrigo minimise l’approche d’une tempête pour se rapprocher des côtes marocaines. Il ignore qu’un sort puissant a été jeté sur son navire — œuvre de la Béninoise Aissatou, bien décidée à venger la jeune Vanda, violée alors qu’elle tentait d’embarquer clandestinement. Elle cherchait à rejoindre l’Europe, à la recherche d’un père inconnu… qui n’est autre que Rodrigo lui-même.
Entre les remparts d’El Jadida et les falaises de Jorf Lasfar, la tempête fait rage. Le Minos se brise, recrachant son bois, son équipage, et un drame qui ne s’arrêtera pas aux rivages.
Dans une ville battue par les vents et les vagues, dans l’ombre d’un port aussi stratégique que corrompu, les naufragés de la mer croisent ceux de la vie. Ni l’amour, ni la passion, ni la rigueur des trafics les plus secrets ne pourront détourner la course d’un destin brutal.