Aboubacar Demba Cissokho : Le Maroc occupe une position motrice dans la dynamique cinématographique africaine

Jeudi 19 Juin 2025

Le Maroc occupe une position motrice dans la dynamique cinématographique africaine, a affirmé, mercredi, le journaliste et critique de cinéma sénégalais, Aboubacar Demba Cissokho.

Dans un entretien accordé à la MAP, dans le cadre de la 16e édition du FIDADOC, ce spécialiste des cinémas du continent, a relevé que le Maroc s'est hissé en deux décennies au rang des pays les plus dynamiques en matière de production comme de coopération.
"Au début des années 2000, le pays produisait à peine trois longs-métrages par an. Aujourd’hui, on en compte entre 20 et 25, sans parler des dizaines de courts-métrages et de documentaires", a-t-il souligné.

Présent depuis longtemps dans les grands festivals africains comme le FESPACO, le Royaume y joue un rôle actif, "pas seulement à travers ses films, mais aussi par un soutien logistique, politique et symbolique constant", a-t-il fait savoir.

En effet, le critique sénégalais considère que cette présence s’inscrit dans "le prolongement naturel des initiatives Royales" en faveur de la coopération Sud-Sud, intégrant pleinement le cinéma dans cette dynamique géopolitique et culturelle.

Concernant les relations entre le Maroc et le reste du continent, le critique insiste sur l’importance stratégique de la coproduction interafricaine, assurant que c’est ce modèle qui garantira l’avenir de la circulation des œuvres, leur financement et leur visibilité.

"Si un producteur marocain coproduit un film sénégalais ou malien, il aura naturellement intérêt à le faire exister aussi dans son pays. La coproduction permet de mutualiser les ressources, de partager les regards et de créer un vrai maillage panafricain", a-t-il soutenu.
Abordant l’évolution du documentaire, M. Demba Cissokho a salué l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes africains, très ancrés dans le réel, la mémoire, les archives, les luttes sociales ou encore les enjeux culturels contemporains.

Et de conclure que le présent et l’avenir du 7ème art africain résident dans la solidarité, la mise en réseau des institutions, le partage des moyens de production et la collaboration entre critiques, réalisateurs et décideurs.

Par Samia Boufous (MAP) 
 

Bouillon de culture

Ouvrage
 
Le Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain (MMVI) de Rabat abritera, le 23 juin, une rencontre dédiée à la présentation de l’ouvrage "Les femmes et l'art au Maghreb", récemment publié aux éditions Le Fennec sous la direction de Nadia Sabri et Rachida Triki.
Cette rencontre, organisée par la Fondation nationale des musées (FNM) en partenariat avec la Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Maroc, le MMVI, la section marocaine de l’Association internationale des critiques d’art et la Fondation Archives des Arts, réunira, à partir de 18h, des personnalités culturelles et institutionnelles, indique un communiqué de la FNM.
Fruit de plus de trois années de recherches et d’échanges, le livre donne la parole à une vingtaine de contributrices et contributeurs du Maroc, d’Algérie et de Tunisie, parmi lesquels des artistes, des commissaires d’exposition, des historiennes de l’art, des journalistes culturelles, ainsi que des directrices de musées et d’espaces artistiques.
Ce livre s’inscrit dans la continuité d’une dynamique lancée en 2021 lors d'un colloque international organisé à Rabat par l’Association internationale des critiques d’art et sa section marocaine, avec le soutien de l’UNESCO. Il propose une réflexion collective sur la place des femmes dans le monde de l’art maghrébin, à travers des témoignages, des analyses et des récits d’expériences.
Citées par le communiqué, les coordinatrices de l’ouvrage, Nadia Sabri et Rachida Triki, ont fait part de leur volonté de mettre en lumière les créatrices et professionnelles de l’art au Maghreb, qui partagent souvent les mêmes réalités et les mêmes enjeux pour faire entendre leurs voix.

Vernissage

Le vernissage de l'exposition "Imprévisible" de l'artiste tunisien Tahar Mguedmini a eu lieu, mardi à Casablanca, en présence de nombreux amateurs d'art et de culture.
Organisée par African Arty Gallery, en collaboration avec la Galerie bruxelloise Obafricart, cette exposition individuelle, qui se poursuit jusqu’au 15 septembre prochain, s’inscrit dans une volonté partagée de faire rayonner les voix artistiques africaines contemporaines au-delà des frontières.
Tahar Mguedmini explore l’imprévisibilité comme principe de création. Ses toiles traduisent une tension constante entre silence et mouvement, entre apparition et disparition, dans une écriture picturale libre et vibrante.
L'artiste propose un voyage introspectif, au cœur d’un temps suspendu et d’une lumière nouvelle, où l’art devient un événement à part entière. L’exposition dévoile des toiles vibrantes et habitées, traversées par une silhouette récurrente –l’homme en noir– figure spectrale et silencieuse.
"Peindre, pour moi, c’est marcher dans l’inconnu. Je n’ai jamais voulu dominer la toile, je l’écoute. L’imprévisible, c’est ce qui me guide, ce qui me surprend encore après tant d’années. C’est une manière de rester vivant dans le geste, dans le regard", a déclaré l'artiste Tahar Mguedmini au micro de la MAP.
 
Et de poursuivre : "L’homme en noir n’est pas un personnage. C’est une présence. Il incarne l’invisible, ce qui se tait, ce qui veille. Dans un monde saturé de bruit et d’images, j’essaie de proposer une forme de silence visuel, une respiration".

Libé

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