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Un congrès pour changer les statuts du parti : L’Istiqlal veut tourner la page d’une gestion opaque


Narjis Rerhaye
Mardi 31 Janvier 2012

A l’Istiqlal, les préparatifs d’un congrès annoncé et très attendu vont bon train et les militants du plus vieux parti marocain n’ont plus qu’une ambition, réussir les assises de leur instance suprême.
Tourner la page. C’est aussi et surtout cela que les Istiqlaliens veulent faire. « Tourner la page Abbas El Fassi, tourner la page de la mauvaise gestion de notre participation au gouvernement Benkirane et instaurer les règles de la démocratie interne et de la bonne gouvernance. Voici ce que sera notre 16ème congrès », soutient un cacique de cette formation politique. Transparence aussi bien dans la gestion « politique », la gouvernance que les finances d’un parti que l’on dit au riche patrimoine, c’est ce que promettent les Istiqlaliens bien décidés à en découdre avec les pratiques d’un passé très récent.
L’après formation du gouvernement conduit par le leader islamiste du PJD a été chaotique pour l’Istiqlal. Le choix des ministres – un fait du prince du secrétaire général du parti- a été vivement critiqué par les militants. Après les critiques, les accusations ont fleuri. Et Abbas El Fassi a dû faire face aux tirs croisés de l’aile syndicale de l’Istiqlal, l’UGTM, à la jeunesse istiqlalienne et à l’organisation de la femme de cette formation politique. Les pétitions ont circulé, des slogans inspirés du Mouvement du 20 février ont résonné et tous, ou presque ont appelé au départ d’un leader qui doit son 3ème mandat, une entorse au règlement, à son statut de Premier ministre. Très vite, la décision de la tenue du congrès –ordinaire, précisent les Istiqlaliens- a été prise. Au parti fondé par Allal El Fassi, celui-là même dont le petit-fils et le  gendre appartiennent au gouvernement Benkirane, on a toujours su gérer les crises, en famille, loin des feux des projecteurs. « Souvent, on a comparé l’Istiqlal à une secte parce que rien ne transparaissait de nos divergences. Mais il faut bien aujourd’hui l’admettre : le Printemps arabe et, chez nous,  le Mouvement du 20 février sont passés par là. Plus rien ne sera comme avant. Et l’Istiqlal, à l’image de ce qui se passe ailleurs, n’a pas d’autre choix que de se soumettre aux règles de la transparence et de la démocratie interne », déclare un membre en vue du comité exécutif de cette formation politique qui n’a jamais autant fait l’actualité.
Et depuis plusieurs semaines déjà, ceux et celles de l’Istiqlal sont tout à la préparation de leur congrès, un congrès qui verra l’élection d’un nouveau secrétaire général et surtout l’amendement des statuts de ce parti politique. Un conseil national extraordinaire est convoqué ce samedi 4 février.
Au menu de la réunion de cette instance, l’élection des membres de la commission préparatoire du congrès et de son président. Ce premier conseil national tenu après la formation du cabinet Benkirane sera entièrement consacré au 16ème congrès de l’Istiqlal.
Une commission juridique pour changer les statuts
Ainsi en ont décidé les Istiqlaliens après la dernière réunion de leur comité exécutif tenue mercredi dernier. « Il n’y aura pas de débat sur la participation gouvernementale de l’Istiqlal ni sur le choix des ministres représentant le parti au sein de cet Exécutif. Il n’est pas question que cette polémique plombe le vrai débat qui est celui de la préparation de notre congrès. Nous tournons la page en tirant tous les enseignements de ce qui s’est passé ». Aucune voix d’aucun clan ne s’élèvera donc pour revenir sur ce que les militants qualifient de « passé ». « Même Abbas El Fassi a décidé de faire taire son petit clan de fidèles qui s’était constitué en courant dit du 11 janvier. Il a compris qu’il n’y avait rien à gagner d’une telle confrontation, le clan de la démocratie étant le plus fort », commente un militant du conseil national fortement impliqué dans la préparation de ce 16ème congrès qui devrait être convoqué d’ici la fin du mois de février.
Ce samedi, le conseil national devra également statuer sur la composition et la présidence de la commission juridique, une structure qui doit élaborer les amendements aux statuts de l’Istiqlal. Autant dire si cette commission est au cœur des enjeux d’un parti qui aura fait le choix, ou pas, de la démocratie interne et de la transparence. Deux dirigeants istiqlaliens sont en lice pour présider la commission juridique, le président du groupe parlementaire des conseillers, Mohamed Ansari et l’ancien ministre Saad Alami. La question devrait en principe être tranchée demain mercredi lors de la traditionnelle réunion de l’instance exécutive.
Face au changement du règlement interne d’un Istiqlal qui veut visiblement  s’adapter à l’air du temps, la succession d’Abbas El Fassi est presque reléguée au second plan. Deux candidats non encore déclarés semblent vouloir occuper le fauteuil du leader et font figure de favoris, Abdelouahed El Fassi, le fils du père fondateur du parti, ministre à la carrière éphémère sous le gouvernement d’alternance et Mohamed El Ouafa, tout nouveau ministre au sein de l’Exécutif Benkirane et… gendre d’Allal El Fassi. L’Istiqlal, encore et toujours une histoire de familles ?


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