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Le choix de ce sujet émane, selon les organisateurs de ce colloque, du rôle central et crucial des déplacements humains qui constituent un point de départ de toutes les civilisations. Ainsi et pour des raisons politiques, économiques, religieuses, idéologiques, et parfois même climatiques, l’être humain est en transhumance, à la recherche d’un nouveau lieu où il pourrait se réfugier d’un passé parfois poignant. A fortiori, la traversée opère une métamorphose dans le parcours du sujet migrant, vu que le rapport au lieu détermine son existence dans le pays d’accueil, et en même temps, définit les liens avec le pays d’origine.
Les différentes formes de migration s’attachent, précisent les organisateurs, à un faisceau d’images et de questions concernant les causes et les conséquences de cette déterritorialisation. L’ensemble de ces définitions relie la migration à des besoins économiques par excellence, néanmoins les raisons du départ divergent selon les individus et selon leurs appartenances, sans pour autant oublier l’intervention indirecte des pays d’accueil qui sollicitent sans cesse des travailleurs étrangers. Un phénomène dû à une kyrielle de facteurs dont surtout le déficit démographique lié à la faiblesse du taux de natalité et aggravé par la succession des années de guerre. Les flux migratoires sont devenus le seul facteur de croissance démographique pour suppléer les réquisitions militaires, reconstruire les pays et compenser les pertes et les incapacités physiques. La pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs contenant des tâches rebutantes et socialement dévalorisées attire de plus en plus d’immigrants.
A ce propos, le comité d’organisation de cet événement estime que la complexité des phénomènes migratoires donne naissance à une réflexion pluridisciplinaire à même de cerner les contours de ce fait social qui devient de plus en plus une caractéristique majeure de l’ère de la mondialisation. Les différentes formes de migration constituent ainsi un paradigme humain où le déplacement d’un lieu n’est plus un événement exceptionnel ou occasionnel, mais une habitude, une issue, un mode de vie fondé sur l’absence et prédéfini par les exigences de la modernité.
Les multiples pérégrinations concernent également le passage entre les langues, les cultures, les religions et les systèmes juridiques. Le sujet migrant se trouve ainsi au cœur d’un processus de brassage et d’hybridité linguistique et culturelle. L’expérience de la migration, malgré son aspect négatif, s’avère un vecteur d’ouverture sur l’Autre, d’interaction entre les individus et les sociétés, et un moment de croisement ethnoculturel. Par conséquent, un discours anthropologique aux implications idéologique, politique et juridique voit le jour à la marge du débat officiel, il est confronté à l’énigme des origines, et constitue un circuit de la parole qui finit par réconcilier quête d’identité et découverte de l’altérité.
Les discussions de ce colloque se sont articulées autour de plusieurs axes majeurs : Le phénomène migratoire entre mobilité, frontières et politiques migratoires; dynamiques identitaire, communicationnelle et interculturelle; représentations de la question migratoire dans la littérature; migration, intégration et cohésion sociale; la thématique de la migration dans les représentations artistiques; migrations et droits humains; les migrations au féminin.
Ces axes ont donné lieu à des interventions riches et diverses comme c’est le cas de la communication de Rodrigue Junior Bahoumbekin Mole, doctorant à l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) sur la quête identitaire et mémorielle des Afro-Américains, et l’expansion du tourisme mémoriel en Afrique où il décrypte la difficulté pour les Afro-Américains d’articuler une identité construite à la fois sur le traumatisme de la traite négrière d’un côté et l’oubli forcé de leur passé africain, de l’autre.
Pour sa part, Amal Arrame, maître de conférences, Université Ibn Zohr –Agadir, s’est arrêtée sur la question de l’identité culturelle et la migration à la lumière des « Identités meurtrières » d’Amine Maalouf.
De son côté, Oumaima Ramdani, doctorante en droit public, FSJES Souissi - UM5 a consacré sa communication à la question de la santé qui reste un volet prédominant dans l’élaboration de la politique migratoire du Maroc. Tandis que Ezzeroual Elhabib, docteur en migrations, a évoqué le droit à l’éducation des migrants tout en soulignant la contradiction entre une politique migratoire marocaine destinée à encourager la dimension inclusive de l’école marocaine et une réalité où les élèves issus de la migration rencontrent de multiples difficultés pour jouir pleinement de leur droit à l’éducation.
Hassan Bentaleb