Scalpel : Vibrer au diapason de son football

S’il est, avec la qualification des Lions de l’Atlas à la CAN 2012, une nouvelle qui met du baume au cœur à tout footeux marocain qui se respecte, c’est bien celle où, nos deux représentants le WAC et le MAS, ont réussi le bel exploit d’accrocher, haut le crampon, leur place à chacune des deux finales continentales. Cela dit, et tant pis pour l’ego, cette règle s’applique à l’identique, par cette période sous le signe d'un renouveau social et de passation de témoin, à la Tunisie dont le football très prisé et chatoyant ne sait guère mépriser le faste et autres honneurs qui se rapportent au Continent. En d’autres termes plus directs, c’est la victoire absolue du football maghrébin qui, souvent, n’a pas été à pareille fête. En Ligue des champions, l’événement « in fine » aura finalement viré au « déjà-vu » avec cet Espérance de Tunis vs Wydad de Casablanca, deux équipes aux qualités de vainqueur et de champion sans équivoque. Cela promet !
Quant à l’autre finale, celle de la Coupe de la Confédération Orange, elle opposera deux formations  qui n’ont à aucun moment eu l’occasion d’en soulever la timbale quoique le Club Africain puisse se targuer d’une finale victorieuse en Ligue des champions (1991) et de deux finales perdues en Coupe de la CAF (1990 et 1999). Voilà donc, deux rendez-vous de bon augure avant la grande confrontation de la CAN 2012 qui, ô tirage au sort, a placé Tunisiens et Marocains en compagnie de l’un des deux pays organisateurs, le Gabon et le Niger dont quelques éléments ont démontré bien des qualités au détriment des Lionceaux à Tanger mardi, faisant ainsi dire à certains qu’il s’apparentait tout à fait à un groupe de la mort. Mais là est un autre son de cloche, que l’on accordera volontiers en temps voulu. Histoire d’en revenir à nos moutons par ces temps très à propos, le WAC qui, mordicus, s’est accroché de toutes ses forces à la date du 6 novembre soit une journée avant la fête du sacrifice, jouera les « Sang » et Or de l'Espérance de Tunis et par la même, le titre suprême à Casablanca, en finale aller de la Ligue Orange des champions, avant un retour de tonnerre et de vérité le 12 novembre à Tunis.
Inutile de rappeler que les deux équipes sortent du même groupe et qu’elles s’étaient déjà rencontrées sans dominant ni dominé en phase de poule. Dans l‘autre compétition, c’est le parfait inédit. Le MAS, un novice en la matière, effectuera le trajet en sens inverse. Il ira d’abord chatouiller les crampons de la redoutable formation dont le nom est de circonstance, le Club Africain à El Menzeh, un stade qui par la magie des toges tunisiennes qui ont plaidé à merveille le juridico-administratif du hooliganisme en Verte Contrée, auprès de la très respectueuse CAF, rouvrira comme par enchantement ses portes au public à l’occasion de la visite fassie alors qu’il ne devait pas dans un premier temps. En attendant que ces derbys si passionnants se déroulent, savourons et vibrons au diapason d’un football actuellement si dominant car quelle qu’en soit la finalité, ce mois de novembre 2011 restera à tout jamais dans les annales du football national et maghrébin. Pour peu que nos deux sélections refassent le coup de Tunis 2004 au Gabon et en Guinée Equatoriale et le fameux nuage de ses délices n’en deviendra que plus plausible.