Autres articles
-
Présentation de l’ouvrage “Les nationalistes marocains au XXe siècle : articulation organique entre le politique et le social”
-
La première salle de cinéma à Azilal ouvre ses portes
-
Une 19ème édition sous le signe du soufisme
-
Présentation à Paris de la 16ème édition du Festival de Fès de la culture soufie
-
“Latif Lahlou: 60 ans de cinéma”, nouvel ouvrage de l’Association Marocaine des Critiques de Cinéma
La projection-débat d'un film-documentaire sur les relations judéo-musulmanes au Maroc, intitulé ''Marocains juifs: Destins contrariés'', de son producteur et réalisateur Younès Laghrari, a eu lieu, mercredi à Marrakech, dans le cadre de la Rencontre sur le "Judaïsme marocain : pour une marocanité en partage'', placée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI. Cet opus puise sa source dans les nombreuses questions qui trottaient dans la tête de son réalisateur depuis un long moment : pour quelles raisons une des communautés constitutive de la Nation marocaine a décidé de quitter définitivement son pays natal, et ce en plusieurs étapes ? Que s’est-il passé pour qu’à des dates clés de l’Histoire contemporaine du Maroc, des vagues d’émigration vident le pays de ses citoyens juifs ? Cette curiosité fut attisée d’autant plus qu’aucune réponse à ces questions ne se trouvait dans les livres d’histoire, lit-on dans le synopsis de cette œuvre documentaire, fruit de ces réflexions.
Le documentaire se présente en plusieurs témoignages de Marocains de confession juive qui sont nés et avaient grandi au Maroc et s’enrichit par ceux d'historiens et académiciens marocains qui mettent en perspective le contexte historique de l’époque. Plusieurs d'entre eux ont relevé qu'avant 1967, dans une même maison, juifs et musulmans se partageaient les cuisines et prenaient leurs repas au quotidien comme des frères sans aucune atteinte à la confession de chacun. "Nous vivions ensemble en bon voisinage et menions des activités commerciales ensemble en toute confiance", affirme à ce propos Amir Peretz. Même son de cloche chez l'écrivaine marocaine de confession juive Nicole El Grissy qui témoigne : "Maman me faisait porter un caftan lors de la Fête du Trône. On avait des habitudes tout à fait marocaines dans les plus petits détails".Une sérénité qui sera entachée après la guerre des 6 jours : "Peu à peu, après 1967, se fait pressentir l'exclusion des juifs", a indiqué Simon Lévy. Mais selon Michel Abitbol, "il y avait un discours politique dont le message est que la vie n'est plus possible en terre d'Islam alors qu'en réalité, jamais l'économie juive ne s'est aussi bien portée qu'après l'indépendance du Maroc". Aujourd'hui, le Maroc prend connaissance de cette composante importante de son identité, "l'affluent hébraïque" reconnu dès le préambule de la Constitution de 2011, ce qui constitue un grand pas dans l'histoire du judaïsme au Maroc sous la Haute sollicitude de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Suite à cette projection, l’assistance a pris part à un riche débat sur cette importante œuvre historique. Dans ce sens, l’écrivain et diplomate, Yehuda Lancry, a souligné que le titre du documentaire est "parlant".
"Il s'agit de Marocains juifs et non de juifs marocains, ce qui dénote l'enracinement et l'intégration de la communauté juive au Maroc". C’est un attachement également ressenti par les musulmans marocains qui se rappellent encore avec nostalgie les années partagées avec leurs voisins juifs: "Les juifs étaient l'âme de la médina, nous avait confié un ancien voisin dans la ville de Casablanca", a-t-il dit. Sur les raisons du départ des juifs du Maroc, M. Lancry raconte son histoire personnelle: "On voyait les villes marocaines se vider des Marocains de confession juive, j’avais du chagrin en filigrane, je m'arrachais ma matrice".
"Une douleur qu'on voulait surmonter en faisant prévaloir le côté culturel qui unissait tous les Marocains qu'ils soient juifs ou musulmans", a affirmé, de son côté, Younès Laghrari, soulignant que "le Festival des musiques sacrées de Fès a été créé pour faire perpétuer ce patrimoine judéo-andalou arabe que nous avons partagé".
"Nous y avons interpellé tout l'héritage culturel commun en réponse à toute division survenue à cause de la divergence des positions politiques. C'est une initiative qui a été chaleureusement accueillie par la population de Fès", a-t-il expliqué.
Quant à Faouzi Skali, anthropologue écrivain, il a relevé que "la culture hébraïque dans la Constitution du Maroc est l'expression que cet héritage n'est pas unique aux juifs mais appartient à tous les Marocains, qui en prennent de plus en plus connaissance".
La Rencontre de Marrakech sur le judaïsme marocain est organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) en partenariat avec le Conseil des communautés israélites du Maroc (CCIM), avec la contribution notamment du ministère de la Culture et de la Communication, de la Fondation du patrimoine judéo-marocain, du Musée du judaïsme marocain, de l’Association des Amis du Musée du judaïsme marocain, et de l’Alliance israélite universelle.
Le documentaire se présente en plusieurs témoignages de Marocains de confession juive qui sont nés et avaient grandi au Maroc et s’enrichit par ceux d'historiens et académiciens marocains qui mettent en perspective le contexte historique de l’époque. Plusieurs d'entre eux ont relevé qu'avant 1967, dans une même maison, juifs et musulmans se partageaient les cuisines et prenaient leurs repas au quotidien comme des frères sans aucune atteinte à la confession de chacun. "Nous vivions ensemble en bon voisinage et menions des activités commerciales ensemble en toute confiance", affirme à ce propos Amir Peretz. Même son de cloche chez l'écrivaine marocaine de confession juive Nicole El Grissy qui témoigne : "Maman me faisait porter un caftan lors de la Fête du Trône. On avait des habitudes tout à fait marocaines dans les plus petits détails".Une sérénité qui sera entachée après la guerre des 6 jours : "Peu à peu, après 1967, se fait pressentir l'exclusion des juifs", a indiqué Simon Lévy. Mais selon Michel Abitbol, "il y avait un discours politique dont le message est que la vie n'est plus possible en terre d'Islam alors qu'en réalité, jamais l'économie juive ne s'est aussi bien portée qu'après l'indépendance du Maroc". Aujourd'hui, le Maroc prend connaissance de cette composante importante de son identité, "l'affluent hébraïque" reconnu dès le préambule de la Constitution de 2011, ce qui constitue un grand pas dans l'histoire du judaïsme au Maroc sous la Haute sollicitude de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Suite à cette projection, l’assistance a pris part à un riche débat sur cette importante œuvre historique. Dans ce sens, l’écrivain et diplomate, Yehuda Lancry, a souligné que le titre du documentaire est "parlant".
"Il s'agit de Marocains juifs et non de juifs marocains, ce qui dénote l'enracinement et l'intégration de la communauté juive au Maroc". C’est un attachement également ressenti par les musulmans marocains qui se rappellent encore avec nostalgie les années partagées avec leurs voisins juifs: "Les juifs étaient l'âme de la médina, nous avait confié un ancien voisin dans la ville de Casablanca", a-t-il dit. Sur les raisons du départ des juifs du Maroc, M. Lancry raconte son histoire personnelle: "On voyait les villes marocaines se vider des Marocains de confession juive, j’avais du chagrin en filigrane, je m'arrachais ma matrice".
"Une douleur qu'on voulait surmonter en faisant prévaloir le côté culturel qui unissait tous les Marocains qu'ils soient juifs ou musulmans", a affirmé, de son côté, Younès Laghrari, soulignant que "le Festival des musiques sacrées de Fès a été créé pour faire perpétuer ce patrimoine judéo-andalou arabe que nous avons partagé".
"Nous y avons interpellé tout l'héritage culturel commun en réponse à toute division survenue à cause de la divergence des positions politiques. C'est une initiative qui a été chaleureusement accueillie par la population de Fès", a-t-il expliqué.
Quant à Faouzi Skali, anthropologue écrivain, il a relevé que "la culture hébraïque dans la Constitution du Maroc est l'expression que cet héritage n'est pas unique aux juifs mais appartient à tous les Marocains, qui en prennent de plus en plus connaissance".
La Rencontre de Marrakech sur le judaïsme marocain est organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) en partenariat avec le Conseil des communautés israélites du Maroc (CCIM), avec la contribution notamment du ministère de la Culture et de la Communication, de la Fondation du patrimoine judéo-marocain, du Musée du judaïsme marocain, de l’Association des Amis du Musée du judaïsme marocain, et de l’Alliance israélite universelle.