Profanation de tombes de soldats marocains en France

Huit tombes de soldats marocains, morts pour la libération de la France durant la seconde guerre mondiale, ont été profanées, dans la nuit de mardi à mercredi, dans un cimetière d'une localité du nord-ouest de la France, ont indiqué jeudi les autorités locales.  Mercredi matin, un habitant du petit village de Montjoie-Saint-Martin a découvert des tags et des symboles nazis, dont la lettre "H" initiale du nom d'Adolph Hitler, sur les sépultures. Ces soldats marocains avaient servi dans la 2e division blindée du général Leclerc qui, avec les Alliés, avait participé à la libération de la France en 1944.
Le président français, Nicolas Sarkozy, a condamné cet acte barbare. Il a exprimé sa "consternation" à la suite de "cet acte raciste particulièrement odieux", précise un communiqué diffusé par l'Elysée. Il "demande aux services de police et à la justice de tout mettre en oeuvre pour retrouver les auteurs de ce geste inqualifiable et de les sanctionner sévèrement". Cette profanation a suscité l'indignation de l'Association SOS Racisme qui a qualifié d'"attaque insupportable contre la République" cet acte visant des militaires musulmans qui se sont battus pour libérer la France. "Nous demandons à ce que les moyens soient mis pour appréhender les auteurs", indique-t-elle dans un communiqué, soulignant avoir "décidé de porter plainte contre X auprès du Procureur de la République, afin que ce type d'agissement ne puisse rester impuni".
Pour le Parti socialiste, Faouzi Lamdaoui a déploré "la recrudescence de ces actes barbares, un an et demi après la dégradation de tombes dans le cimetière militaire d'Arras". Il réclame des "sanctions exemplaires à l'encontre des auteurs" de ces dégradations.
Dans un communiqué, le Crif dénonce de son côté "les lâches auteurs de cet acte odieux (qui) ont voulu s'attaquer à des hommes qui ont donné leur vie pour la France". En décembre 2008, la police avait découvert un demi-millier de tombes musulmanes taguées et dégradées dans le cimetière militaire Notre-Dame-de-Lorette, près d'Arras. Il s'agissait de la troisième profanation en deux ans dans ce cimetière militaire, le plus grand de France.