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Les avions d’Air Sénégal International cloués au sol

Samedi 25 Avril 2009

Les avions d’Air Sénégal International cloués au sol
Comme déclaré
en exclusivité
à Libération par Driss Benhima, les vols d’ASI n’auront pas résisté longtemps.
D’ailleurs, le salut résidait  exclusivement dans l’application
du protocole d’accord passé avec
la compagnie
marocaine.Voici,
par  ailleurs, le texte intégral d’un
communiqué publié par Royal Maroc
à ce propos.
Depuis plusieurs semaines, Royal Air Maroc n’a cessé d’alerter ses co-actionnaires sénégalais sur les risques d’arrêt des activités d’Air Sénégal International.
Aujourd’hui, Air Sénégal International a cessé d’opérer et a dû arrêter tous ses vols. Cette fin d’exploitation est la conséquence inévitable de la situation créée par la partie sénégalaise qui a pris, malgré les  multiples mises en garde de Royal Air Maroc, des décisions qui  ont nui à  l’existence même de sa Compagnie nationale, à l’emploi du personnel et aux facilités de déplacement de ses passagers.
L’Etat du Sénégal a adopté depuis 2004 une attitude inexplicable d’animosité déclarée envers Air Sénégal International. Cette hostilité s’était déjà manifestée à l’époque par le retrait de l’activité d’assistance au sol attribué par le pacte d’actionnaires à Air Sénégal International et, même, par l’interdiction signifiée à Air Sénégal International  de pouvoir fournir cette assistance à d’autres compagnies.
Depuis un an et demi,  d’autres décisions, hostiles aux intérêts de la Compagnie Air Sénégal International ont été prises par les pouvoirs publics sénégalais :
1. En octobre 2007, l’annonce par l’Etat du Sénégal de sa décision unilatérale de prendre le contrôle de sa compagnie nationale, toujours non concrétisée à ce jour, a eu des répercussions catastrophiques. La répétition  régulière et périodique de ces annonces de reprise tout au long de l’année 2008, avec une  date ultime que l’Etat du Sénégal avait fixée à janvier 2009, a induit pour Air Sénégal International une navigation à vue sans aucune visibilité, préjudiciable à ses équilibres économiques et à sa crédibilité.
 Ces annonces, aux conséquences très négatives, s’avèrent aujourd’hui n’avoir eu aucune réalité et n’ont été, en fait,  que de la  gesticulation médiatique. Elles ont néanmoins entraîné certains autres  problèmes très  graves.  C’est ainsi que si l’Assemblée Générale des actionnaires d’ASI a pris acte, en novembre 2007, de la décision de la Partie Sénégalaise de prendre seule en charge l’intégralité de la recapitalisation de la société, la non concrétisation de cette opération, plus d’un an et demi après, a eu deux conséquences néfastes : elle a empêché la recherche d’une autre solution d’apport en capitaux frais et elle est responsable du déficit actuel de trésorerie.
2. L’éviction abusive de l’opération pèlerinage 1429 H (année 2008). Après qu’Air Sénégal International a pris toutes les mesures pour la mise en œuvre de l’organisation du transport des pèlerins, elle a été surprise par la décision des Autorités Sénégalaises de lui retirer cette opération sans motif et sans préavis pour la confier à une agence de voyages.
Cette éviction abusive et inexplicable a fait subir à Air Sénégal International un préjudice financier très lourd  qui a fragilisé davantage sa situation financière. Plus encore, elle a entamé sa crédibilité vis-à-vis de son personnel, de sa clientèle et de ses partenaires qui ont  interprété cette attitude comme un acte de défiance de la part des autorités sénégalaises envers leur Compagnie nationale, et ont même pu se poser des questions sur le sérieux de l’entreprise.
3. Les procédures judiciaires engagées par l’Etat du Sénégal, et en particulier la saisie des comptes d’Air Sénégal International par l’AIBD (l’Aéroport International Blaise Diagne) au titre du paiement de la RDIA (taxes aéroportuaires), ont provoqué la réticence des loueurs d’avions, réduisant ainsi la flotte à deux appareils. Cette saisie a également empêché la compagnie de payer les fournisseurs, la menant inexorablement  vers la situation actuelle de cessation de paiement.
4. La situation de trésorerie est  impactée par le non-paiement par l’Etat du Sénégal de ses dettes vis-à-vis d’Air Sénégal International et qui sont constituées par :
Les affrètements pour le compte de l’Etat du Sénégal pour un montant de 2,5 millions d’euros ; Les excédents de TVA perçus par l’Etat du Sénégal pour 1,5 million d’euros ; Le remboursement du préjudice subi par ASI du fait de son éviction abusive de la dernière opération pèlerinage.
Les Pouvoirs Publics sénégalais ont ainsi pris la compagnie en tenaille entre la saisie des comptes pour non-acquittement des taxes et le non-paiement de leurs propres dettes vis-à-vis d’Air Sénégal international.
5. Royal Air Maroc avait proposé, en mars 2009, un projet de protocole d’accord comportant des propositions très généreuses et offrant une chance d’assurer la survie  d’Air Sénégal International. Le partenaire sénégalais a non seulement opposé un silence absolu sur ce projet mais a privilégié la voie de la confrontation judiciaire à la recherche du dialogue.
Tous ces actes illustrent clairement la démarche négative constante de la Partie Sénégalaise qui a conduit son pavillon national vers l’échec actuel.
Royal Air Maroc, quant à elle, rappelle qu’elle a déployé tous les efforts nécessaires en vue d’éviter cette triste fin qui met en péril l’emploi de plus de 500 salariés.
Royal Air Maroc  a non seulement pris en charge le déficit de la trésorerie d’Air Sénégal International depuis septembre 2006 mais elle a engagé un processus de certification IOSA  de sécurité, certification obtenue par Air Sénégal International en décembre 2008, qui fait d’elle une des rares compagnies africaines titulaires de ce prestigieux label IATA de sécurité dans le transport aérien. Royal Air Maroc a enfin proposé une feuille de route généreuse pour sauver la Compagnie et ses actifs, elle a tenté jusqu’au bout de maintenir l’exploitation des lignes pour la satisfaction des voyageurs. Mais elle doit rappeler fortement qu’elle n’a jamais été entendue par la Partie Sénégalaise, constamment absente du débat.
Tout observateur de bonne foi pourrait, à la lecture de ce qui précède, aisément comprendre que, définitivement lassée, Royal Air Maroc  décide de couper court à un partenariat si décevant  et cesse de se préoccuper du sort d’Air Sénégal International.
Toutefois, au nom de l’amitié séculaire qui  lie les deux pays, Royal Air Maroc maintient sa proposition de feuille de route pour un désengagement progressif et concerté et la présentera à nouveau devant la Commission mixte Etat du Sénégal - Royal Air Maroc qui vient enfin d’être convoquée par la Partie Sénégalaise pour le mercredi 29 avril 2009.
Cette proposition constitue, comme nous n’avons cessé de le répéter, la seule plate-forme de concertation susceptible de déboucher grâce aux efforts coordonnés des actionnaires d’Air Sénégal International. Son application permettrait le redémarrage rapide des activités de la Compagnie et  la préservation des emplois de son personnel.
 Le désengagement programmé, concerté et progressif de Royal Air Maroc  devrait réellement permettre la concrétisation de la volonté de l’Etat du Sénégal de prendre le contrôle de sa Compagnie nationale dans les meilleures conditions, tout en garantissant la survie et le développement d’Air Sénégal International.

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