Les Sud-Africains fiers et exaltés d’accueillir la Coupe des Confédérations


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Vendredi 19 Juin 2009

Bessie Mazibuko a renoncé à la messe à Soweto pour venir dimanche au stade d’Ellis Park, à Johannesburg, encourager l’équipe sud-africaine de football qui disputait contre l’Irak le match d’ouverture de la Coupe des Confédérations.
“Je ne suis même pas allée à l’église aujourd’hui, j’étais si heureuse de venir ici”, explique cette employée de magasin de 59 ans, qui a peint sur son visage le drapeau sud-africain.
“Je veux danser. Je ne peux pas danser à la maison!”, lance Bessie, qui habite l’immense township de Soweto, dans la banlieue sud de Johannesburg.
Elle faisait partie des premiers supporteurs à faire la queue à Ellis Park, pour assister à la cérémonie d’ouverture de la Coupe des Confédérations, répétition générale avant le Mondial-2010, le premier jamais organisé sur le continent noir.
C’est donc la première fois aussi que la Coupe des Confédérations - où s’affrontent les champions de chaque continent, le champion du monde et l’équipe du pays hôte - se tient en Afrique.
Et l’enthousiasme parmi les fans était à la hauteur de l’événement, en dépit du score nul (0-0) de ce match d’ouverture considéré comme crucial pour l’équipe nationale, les Bafana Bafana (les Garçons, en zoulou), 72es au classement Fifa.
Pendant les 90 minutes de la rencontre, les assourdissantes trompettes de plastique d’un mètre de long connues sous le nom de “vuvuzelas”, synonymes de football en Afrique du Sud, n’ont cessé de barrir dans les tribunes.
“C’était beau”, dit Ahmed Jassat, 20 ans, proclamant sa “totale confiance” dans le Onze sud-africain après le coup de sifflet final.
La plupart des fans ne cachaient pas leur fierté, heureux tout simplement que l’Afrique du Sud accueille la compétition en dépit de l’énorme scepticisme sur la capacité du pays et de ses infrastructures déficientes à organiser un événement d’une telle ampleur.
“Je suis très honoré qu’on accueille une compétition de ce niveau”, affirme Geoffrey Setausi, conseiller d’orientation de 36 ans, venu spécialement de la province du Limpopo (nord-est).
“C’est un lever de rideau pour la Coupe du monde. Moi, je dis qu’on est prêts”, enchaîne Lesego Madingwane, un ingénieur de 25 ans de Johannesburg.
Sandrick Mdaka, lui, se dit “très excité”. A la main, ce fou de foot tient une réplique de corne de koudou, et sur la tête il porte un casque en plastique ouvragé sur lequel il a placardé un autocollant du milieu de terrain sud-africain Steven Pienaar.
Les supporteurs sud-africains aiment à rivaliser d’ingéniosité vestimentaire: casque de mineur travaillé, sculpté et décoré, lunettes en plastique qui mangent le visage, sans oublier les vuvuzelas...
Les quelques Blancs noyés dans la foule de visages bruns, souvent venus pour la première fois dans un stade de football, sport traditionnel de la majorité noire, s’étaient plus classiquement ornés des couleurs de la République. Mais ils ont eux aussi dansé et chanté, emportés par l’enthousiasme ambiant.
“Je pense que c’est fantastique, c’est une belle expérience pour l’ensemble du pays”, estimait ainsi Dave Jacobsen, 25 ans, qui assistait à sa première rencontre.
Un avis partagé par Tebogo Hlabolwa, 26 ans, venu de Soweto. “Ce pays a traversé beaucoup de moments difficiles et le foot, le sport en général, peut réunir les gens”, avance-t-il en référence au régime d’apartheid qui a pris fin en 1994.


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