Quand on la jauge à l’aune des violations flagrantes de ces mêmes droits par l’ancien président américain, le verdict dressé paraît plutôt sévère. Il n’en demeure pas moins qu’il met en lumière nombre de points négatifs qui mériteraient à la fois réflexion, mais aussi une action énergique et soutenue pour être solutionnés.
Dans l’attente, force est de rappeler que les Etats-Unis devraient faire pareil pour redorer leur blason en la matière puisque les huit années de l’ère Bush leur ont fait perdre toute crédibilité en matière de droits humains.
Barack Obama, nouveau locataire de la Maison Blanche, a certes entamé son règne en s’attaquant à l’un des symboles les plus négatifs de son prédécesseur, en l’occurrence Gantanamo, mais il a mis ses souliers dans ceux de Bush à propos d’une autre geôle autrement plus sinistre.
La signature de l’ordre exécutif confirmant la fermeture de la première dans un délai ne dépassant pas une année a été, en effet, terni par la décision du Département américain de la Justice affirmant que les détenus de la prison afghane de Bagram ne pourront pas contester leur détention devant une juridiction civile, pas plus qu'ils ne pourront être épaulés par un avocat.
Autre mauvais présage en la matière, le retour des Etats-Unis au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, ne les a pas empêchés de boycotter une conférence onusienne sur le racisme au motif qu’elle pourrait servir de forum à des critiques à l'encontre d'Israël. Ce qui constitue, aux yeux de tous les observateurs, une preuve de la poursuite de la politique des deux poids deux mesures qui a permis à l’Etat hébreu de perpétrer les pires crimes et de violer allégrement les droits humains les plus élémentaires.
Pareilles prises de positions américaines ne sont pas seulement honnies par tous les défenseurs des droits de l’Homme à travers le monde, mais elles sont aussi contre-productives puisqu’elles permettent à tous les pays irrespectueux de ces droits de se défausser sur l’Oncle Sam et d’avoir bonne conscience.
En tant que superpuissance, les Etats-Unis dont les textes fondateurs élèvent la liberté au rang de dogme, devraient donc commencer par respecter davantage les droits qu’ils prétendent défendre. Ce qui signifie tout simplement que les actions qu’ils auront à prendre dans le cadre de leur lutte antiterroriste devront être conformes au droit international humanitaire et aux droits humains et qu’ils doivent faire de ceux-ci le pilier central de leur politique étrangère.