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Des signes distinctifs et des symboles ont plané sur cette cérémonie de nominations de 15 nouveaux ambassadeurs qui vont désormais représenter le Maroc en France, au Canada, au Yémen, en Suisse, au Brésil, au Japon, en Corée, en Turquie, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne et en Irlande du Nord, en Indonésie, en Guinée Equatoriale, à Ramallah, au Niger et au Congo. Pour la première fois de mémoire d'observateur averti du protocole chérifien, les deux nouvelles femmes ambassadeurs nommées l'une au Canada et l'autre en Grande-Bretagne et en Irlande du Nord ne portaient ni le très classique tailleur de couleur sombre ni l'incontournable djellaba de couleur blanche, mais l'habit traditionnel marocain au féminin qu'incarne le caftan en soie brodé de fils d'or.
Autre nouveauté, c'est la première fois, sous le règne de Mohammed VI, qu'une Princesse accède au rang d'ambassadeur. Attention, il ne s'agit pas là d'une première. Le Roi défunt, Hassan II, avait très tôt ouvert la voie en nommant sa sœur, la Princesse Lalla Aicha, ambassadeur à Rome en 1964 puis à Londres, un poste que la fille aînée de Mohammed V occupera jusqu'en 1969. Mercredi, le Souverain renoue avec la tradition instaurée par son père en procédant à la nomination de Chrifa Lalla Joumala Alaoui, qui est la cousine du chef de l'Etat, en tant qu'ambassadeur en Grande-Bretagne et en Irlande du Nord.
La Princesse devenue ambassadeur connaît bien la Grande-Bretagne pour y avoir fait ses études supérieures. Diplômée de l'Université de Londres où elle a obtenu une licence d'histoire et de sciences politiques, Chrifa Lalla Joumala est aussi et surtout la présidente de la « Moroccan British Society ». Cette jeune femme née en 1962 à Rabat et qui a fait ses études secondaires au lycée Descartes n'a jamais vraiment quitté le monde universitaire et académique britannique. En 2004, elle mettra en effet sur pied la chaire du Roi Mohammed VI des études marocaines et méditerranéennes au St Anthony's College, placé sous le giron de l'Université d'Oxford.
Plus de retraites dorées pour les dignitaires en quête d'emploi
Autre femme qui est faite ambassadeur, Nouzha Chekrouni. Cette militante usfpéiste dont le cœur a toujours battu à gauche est aussi une passionaria de la cause féminine. Ancienne ministre d'abord sous le gouvernement d'alternance conduit par Youssoufi puis aux côtés de Jettou, cette universitaire qui a longtemps enseigné la linguistique, a été successivement en charge des personnes handicapées, la famille, la femme et l'enfance et enfin de la communauté marocaine résidant à l'étranger. Ce qui fait dire à cette toute nouvelle ambassadeur du Maroc au Canada qu'elle n'est pas tout à fait étrangère à la maison puisqu'elle a fait partie, un temps, du ministère des Affaires étrangères. « C'est vrai que la diplomatie est un nouveau tournant dans ma vie et dans ma carrière. Quoique. Etre en politique, c'est aussi exercer quelque part la diplomatie. Aujourd'hui, je suis appelée à être diplomate à temps plein. La tâche est exaltante et de grands défis nous attendent mon équipe et moi », a déclaré jeudi matin à Libération Nouzha Chekrouni. Dans ses habits neufs de diplomate, Mme Chekrouni s'est d'ores et déjà fixé sa feuille de route. « Mes priorités, explique-t-elle, sont celles du Maroc. C'est d'abord le développement notamment sur les plans économique et industriel. Il s'agit de drainer l'investissement. Ma priorité va également à la communauté marocaine installée au Canada. Je tâcherai d'être un pont entre le pays d'origine et le pays d'accueil pour faciliter les contacts et multiplier les initiatives ».
Et c'est un ex-politique, dont ce n'est pas le premier poste d'ambassadeur puisqu'il a été ambassadeur dans plusieurs pays d'Afrique et en Tchéquie, Mohamed Hama qui est aujourd'hui invité à transporter son expérience en République du Yémen. Cet ancien député d'Errachidia élu sous les couleurs du Mouvement Populaire était également ministre, au nom du MP toujours, au sein de l'Exécutif conduit par Abdellatif Filali en 1995. En embrassant la diplomatie, l'homme a fini par tourner le dos à la politique…
C'est un ancien ministre de l'Intérieur qui représentera le Maroc à Paris, une chancellerie qui figure au « top five » des représentations marocaines à l'étranger. Le successeur de Fathallah Sijilmassi n'est autre que Mostafa Sahel dont c'est le deuxième poste d'ambassadeur après avoir occupé celui de représentant du Royaume auprès des Nations Unies. Reste enfin à relever un tout dernier signe distinctif. Le choix de la quasi-majorité des ambassadeurs nommés mercredi dernier par le Souverain confirme la tendance selon laquelle la diplomatie marocaine se professionnalise. Issus de la grande maison des Affaires étrangères, ces ambassadeurs sont d'abord des diplomates de carrière. Le poste d'ambassadeur n'est plus -ou presque- une retraite dorée offerte à un dignitaire.