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La filiale du groupe CDG lance une OPA sur le flottant en bourse : Maroc Leasing lèse les petits porteurs


Abdelouahed KIDISS
Jeudi 22 Octobre 2009

La filiale du groupe CDG lance une OPA sur le flottant en bourse : Maroc Leasing lèse les petits porteurs
Après avoir croqué Chaabi Leasing, les nouveaux actionnaires de Maroc Leasing lancent une OPA sur le flottant en bourse (près de 11 % du capital ou 302 562 actions) à 325 DH l’action. Au-delà  de la technique d’évaluation de la société (souvent sujet à caution), le prix proposé pour ramasser les titres sur le marché a d’ores et déjà suscité une vague de contestation chez les petits porteurs. Les analystes financiers de BMCE Capital, quant à eux, valorisent Maroc Leasing à 486 DH et estiment que le prix proposé dans le cadre de cette opération présente un  « downside » de 14,5% par rapport au cours boursier du titre. De toute évidence, cette offre ne risque pas de susciter l’intérêt des autres actionnaires (en l’occurrence le Saoudien TAIC qui détient près de 6% du capital de la société). Bien au contraire, la masse des petits porteurs crie haut et fort son mécontentement. C’est injuste. « On a l’impression d’avoir été pris  pour des dupes ». Le bonhomme au téléphone, qui cache mal son désarroi, a eu cette idée géniale que tous les petits porteurs sont tout simplement lésés par Maroc leasing.
Pourquoi et comment, se demande-t-on, faut-il absolument se débarrasser de cette valeur, alors que  de nombreux détenteurs de titre ont le sentiment de n’avoir pas pu bénéficier équitablement des fruits de leur épargne et de leur patience.  Pourtant l’état des lieux et l’examen profilé du patrimoine des entités fusionnées laissent apparaître beaucoup de valeur ajoutée et autant de richesses.
Il faut dire que le prix proposé, compte tenu des performances estimées post-fusion et des bénéfices attendus par les nouveaux actionnaires, pourrait entraîner des chocs négatifs sur le marché actions. Car ce n’est pas  la première opération du genre où les épargnants ont été grugés. Se pose alors cette question : quel degré d’injustice sociale tolérer en termes de distribution des richesses ? Jusqu’où et à quel prix faut-il laisser passer les cartels et les abus de position dominante ? A-t-on pensé aux répercussions de ces « pratiques », qui se traduisent le plus souvent par la dégradation du portefeuille des petits porteurs et, par voie de conséquence,  l’effondrement des marchés actions ?
Rien d’étonnant donc à ce que la Bourse de Casablanca se vide, perdant ainsi toute sa portée et toute sa crédibilité en termes de développement de l’épargne et de financement des investissements. Où sont passés les slogans autrefois scandés par les bien-pensants du capitalisme salarié, équitable et juste ?  
Les avantages fiscaux accordés dans les opérations de fusion-absorption constituent une autre injustice : exonération pour les gros porteurs, détenteurs de capitaux, en l’occurrence les personnes morales, et imposition des petits épargnants. Comment dès lors pouvait-on croire encore à ce « cercle vertueux » du placement en bourse. Mieux vaudrait garder ses bas de laine que de confier ses billes à la Bourse. Les épargnants, bons pères de famille, ont été suffisamment déplumés. Le soupçon d’espoir qu’ils gardent aujourd’hui c’est de voir les autorités de régulation remettre les pendules à l’heure. 


Un nouveau champion du leasing est né

Au Maroc, toutes les grandes banques disposent actuellement d’une filiale de créditbail plus ou moins intégrée à leur réseau. Ainsi, à fin 2008, il existe 7 sociétés de leasing au Maroc :BMCI Leasing;CDM Leasing;Chaâbi Leasing; Maroc Leasing; Sogelease; Wafabail; Maghrebail.
Dans un contexte de croissance économique, marqué par une progression annuelle moyenne de 13,1% des investissements (FBCF) sur les cinq derniers exercices, le secteur leasing a cofinancé ces engagements à hauteur de 6,6% en 2008 contre une moyenne de 5,85% sur la période 2004-2007.
L’amélioration de la contribution de ce secteur dans la Formation Brute du Capital Fixe, en 2008, résulte d’une envolée de 15,3% de sa production à 14 350,4 MDH contre la hausse de la FBCF estimée à 12,8% pour la même année. En 2008, le crédit bail représente 30% du financement de l’économie marocaine.
Les crédits distribués ont enregistré une progression sensible de 15,32%, passant de 12,44 milliards de dirhams en 2007 à 14,35 milliards de dirhams en 2008. Après une croissance de 18,14% en 2007, le secteur du crédit-bail affiche des performances soutenues.
Enfin, en combiné, la part de marché occupée par Chaâbi Leasing et Maroc Leasing atteint les 25,6% en 2008, plaçant l’ensemble en leader sur le marché en terme de production sectorielle. Cette position est due au fait que les deux sociétés sont en pleine phase d’expansion.



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