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La banquise de l'Antarctique est-elle en train de s'étioler à l'instar de celle de l'Arctique ? A cette question, les scientifiques n'ont pas de réponse définitive, même si le continent blanc est touché de plein fouet par le réchauffement.
"Les variations sont toujours importantes d'une année sur l'autre mais il y avait jusqu'en 2014 une légère tendance à la hausse" de la superficie de la banquise antarctique, explique David Salas y Melia, chercheur au Centre national de recherches météorologiques de Météo France.
Paradoxalement, cette légère extension n'était pas un signe de refroidissement du continent, où le réchauffement a été de presque 3°C au cours des 50 dernières années, souligne le chercheur. Mais en novembre 2016, qui correspond au printemps austral, "une rupture hors norme" dans les relevés statistiques a eu lieu, a détaillé David Salas y Melia lors d'une rencontre avec la presse.
Une fonte "exceptionnelle" a brusquement eu lieu et la banquise, formée d'eau salée glacée, a perdu presque 2 millions de km2 par rapport à la moyenne des 30 dernières années à cette période: 14,5 millions de km2 contre 16,35 millions de km2 sur 1981-2010.
Le précédent minimum pour un mois de novembre était très largement battu: 15,5 millions de km2 en 1986.
"C'est un phénomène d'une ampleur inédite et nous avons hâte de voir comment la banquise va évoluer en 2017", confie le scientifique, qui supervise une unité de recherche de 80 personnes travaillant sur la modélisation du climat et les prévisions saisonnières. "Les températures très chaudes relevées en Antarctique l'année dernière peuvent expliquer le record de novembre", avance-t-il.
A la fin de l'été austral (fin février-début mars) et donc de la fonte des glaces, un autre record a été battu, avec toutefois un écart beaucoup moins marqué qu'en novembre.
L'étendue minimale de la banquise a été la plus faible jamais enregistrée avec 2,1 millions de km2 contre 2,29 millions de km2 en 1997. Sur la base de ces deux records, peut-on imaginer que la banquise de l'Antarctique est entrée dans un nouveau cycle, orienté nettement à la baisse, comme en Arctique?
"Il est trop tôt pour l'affirmer", estime le chercheur, même si au cours du siècle "la couverture de la banquise diminuera probablement en Antarctique comme c'est déjà le cas en Arctique" du fait du réchauffement global.
Mais à court terme, les phénomènes expliquant la tendance haussière des dernières années seront encore présents.
Le premier est un renforcement des vents du sud, en lien avec le trou d'ozone, qui pousseraient les glaces de la banquise vers le nord et contribueraient à leur étalement.
Le deuxième facteur serait lié à l'apport d'eau douce généré par la fonte des glaciers. L'eau douce étant moins dense, sa présence accrue en surface limite les échanges avec l'océan profond qui est plus chaud. Ces apports d'énergie étant plus limités, l'eau en surface gèle davantage.
Enfin, une étude récente montre que la progression de la banquise sur la période 1979-2014 pourrait être liée à des changements dans l'océan Pacifique tropical. "Un Pacifique équatorial Est relativement froid va dans le sens d'une progression de la banquise", confirme David Salas y Melia.
Pour mieux cerner l'évolution de la banquise antarctique, les chercheurs combinent données des satellites et forages in situ. A l'image des trois scientifiques de Météo France qui entament la période d'hivernage à la base française de Dumont d'Urville, à l'est du continent austral.
"Les variations sont toujours importantes d'une année sur l'autre mais il y avait jusqu'en 2014 une légère tendance à la hausse" de la superficie de la banquise antarctique, explique David Salas y Melia, chercheur au Centre national de recherches météorologiques de Météo France.
Paradoxalement, cette légère extension n'était pas un signe de refroidissement du continent, où le réchauffement a été de presque 3°C au cours des 50 dernières années, souligne le chercheur. Mais en novembre 2016, qui correspond au printemps austral, "une rupture hors norme" dans les relevés statistiques a eu lieu, a détaillé David Salas y Melia lors d'une rencontre avec la presse.
Une fonte "exceptionnelle" a brusquement eu lieu et la banquise, formée d'eau salée glacée, a perdu presque 2 millions de km2 par rapport à la moyenne des 30 dernières années à cette période: 14,5 millions de km2 contre 16,35 millions de km2 sur 1981-2010.
Le précédent minimum pour un mois de novembre était très largement battu: 15,5 millions de km2 en 1986.
"C'est un phénomène d'une ampleur inédite et nous avons hâte de voir comment la banquise va évoluer en 2017", confie le scientifique, qui supervise une unité de recherche de 80 personnes travaillant sur la modélisation du climat et les prévisions saisonnières. "Les températures très chaudes relevées en Antarctique l'année dernière peuvent expliquer le record de novembre", avance-t-il.
A la fin de l'été austral (fin février-début mars) et donc de la fonte des glaces, un autre record a été battu, avec toutefois un écart beaucoup moins marqué qu'en novembre.
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Le deuxième facteur serait lié à l'apport d'eau douce généré par la fonte des glaciers. L'eau douce étant moins dense, sa présence accrue en surface limite les échanges avec l'océan profond qui est plus chaud. Ces apports d'énergie étant plus limités, l'eau en surface gèle davantage.
Enfin, une étude récente montre que la progression de la banquise sur la période 1979-2014 pourrait être liée à des changements dans l'océan Pacifique tropical. "Un Pacifique équatorial Est relativement froid va dans le sens d'une progression de la banquise", confirme David Salas y Melia.
Pour mieux cerner l'évolution de la banquise antarctique, les chercheurs combinent données des satellites et forages in situ. A l'image des trois scientifiques de Météo France qui entament la période d'hivernage à la base française de Dumont d'Urville, à l'est du continent austral.