
Pressée d’amorcer son retrait du Mali, où elle a engagé 4.000 hommes depuis le 11 janvier, soucieuse de passer le relais à une future force de maintien de la paix de l’ONU - attendue cet été - la France insiste depuis des semaines sur la nécessité d’avoir au minimum une élection présidentielle en juillet. «Nous serons intraitables», a déclaré le président François Hollande.
Une formule qui n’a pas été toujours appréciée à Bamako, où un haut responsable de l’Assemblée nationale, Assarid Imbarcaouane, a jugé que ce n’était «pas un langage à tenir».
Le régime de Bamako, dirigé par le président Dioncounda Traore, a été mis en place en avril 2012 après le retrait du pouvoir de militaires putschistes qui avaient renversé le président Amadou Toumani Touré. Le putsch a favorisé la prise de contrôle du Nord du pays par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda, conduisant Paris à intervenir militairement en janvier lorsqu’ils ont menacé de descendre vers le Sud.
L’armée française a rapidement chassé les islamistes des grandes villes qu’ils contrôlaient, et est engagée avec les militaires tchadiens dans la traque des jihadistes réfugiés dans le massif des Ifoghas, dans l’extrême nord du pays. Mais la situation sécuritaire reste instable, comme l’a montré l’attentat suicide suivi de combats avec des jihadistes en début de semaine à Toumbouctou (nord-ouest).
Dans ces conditions, et alors que près de 400.000 Maliens sont déplacés ou réfugiés dans les pays voisins, beaucoup doutent de la possibilité d’organiser les élections aux dates prévues des 7 et 21 juillet.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a laissé entendre dans un rapport le 26 mars que «les conditions ne sont pas mûres pour la tenue d’élections libres, crédibles et paisibles».