
Ces jeunes font partie des 21% de jeunes Algériens de moins de 35 ans (près de 70% de la population) au chômage. Mourad et Amine ne touchent pas aux armes ou à la drogue. "Trop dangereux", disent-ils.
La semaine dernière, cinq personnes, dont deux Tunisiens, ont été arrêtées à 2 km de là. Ils avaient introduit en Algérie 30 kalachnikovs et des jumelles à infrarouge provenant de Libye, via la Tunisie. Les armes automatiques devaient être vendues 600.000 DA (600 euros) pièce.
Mais vendre en Tunisie du lait, du sucre, de l'huile ou de la farine -subventionnés en Algérie et bien moins chers que dans les pays voisins- "ne rapporte pas", pour Amine, même si ce trafic marche bien. "On se fait aussi des tunes avec les motos", dit-il, sans dire si ce sont des deux roues volées. Au poste frontière algéro-tunisien de Haddada, à quelque 650 km à l'est d'Alger, le trafic routier est plutôt calme. "Il n'y a pas de saisies importantes ici", explique un douanier qui refuse de parler "sécuritaire".
Pourtant, les 1.000 km de frontière tuniso-algérienne sont une "passoire", disent les autochtones. A preuve, 2.336 affaires de contrebande ont été recensées côté algéro-tunisien entre janvier et novembre 2012 par les douanes algériennes.
Des trafiquants, souvent dangereux -et auxquels s'ajoutent aussi des jihadistes- regorgent aux frontières de la région.
Depuis le Printemps arabe en Libye d'où sont parties des centaines d'armes de tous types et en Tunisie, Alger a renforcé la coopération avec ses voisins pour mieux contrôler les frontières.