
Les violences survenues vendredi à Baga -village de pêcheurs situé sur le Lac Tchad dans l’Etat de Borno où le groupe islamiste nigérian Boko Haram est basé- ont fait “des dizaines de morts”.
Ces violences, qui ont poussé de nombreux habitants à fuir la localité, ont éclaté quand des soldats ont encerclé une mosquée où des islamistes armés se seraient réfugiés, selon des habitants.
Dans le village, d’importants dégâts ont été constatés, plusieurs maisons et un marché y ont été détruits par le feu, il y aurait eu des morts parmi les insurgés, parmi les soldats mais aussi parmi les civils.
Le porte-parole militaire de l’Etat de Borno (nord-est), Sagir Musa, a déclaré à l’AFP que certaines informations de presse faisant état d’environ 180 décès étaient “extrêmement exagérées”.
Les forces de sécurité nigérianes minimisent généralement le nombre des victimes dans les affrontements entre l’armée et le groupe islamiste radical Boko Haram. Depuis 2009, les attaques de Boko Haram dans le centre et le nord du Nigeria, et leur répression par l’armée, ont fait au moins 3.000 morts.
Le ressentiment est fort envers les soldats nigérians dans certaines communautés et des habitants ont parfois tendance à exagérer le nombre de personnes tuées tout en accusant des militaires de tuer sans discernement des civils au cours de leurs opérations.
Baga est situé à 150 kilomètres (93 miles) de la ville de Maiduguri, fief de l’insurrection de Boko Haram.
Boko Haram affirme combattre pour la création d’un Etat islamiste dans le nord du Nigeria, à majorité musulmane, mais ses revendications ont fréquemment varié.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, avec 160 millions d’habitants, et premier producteur de pétrole du continent, est divisé entre le Nord, à majorité musulmane, et le Sud, principalement chrétien.