Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

Journée mondiale de l’enseignant : L’Education nationale perdue entre ses réformes


LARBI BOUHAMIDA
Lundi 5 Octobre 2009

«Pour bâtir l’avenir : investissons dans les enseignant (e)s maintenant !». Tel est le thème retenu pour la Journée mondiale des enseignants 2009. Décrétée en 1994 par l’Unesco, cette journée se veut une occasion pour rendre hommage au corps enseignant de par le monde, au rôle  central qu’il joue et à ses énormes sacrifices dans l’apprentissage des générations futures.
Pour l’Unesco, cette journée sera centrée sur le rôle des enseignants dans le contexte de crise économique et financière et sur le besoin d’investir maintenant dans les enseignants en tant que moyen de garantir une revitalisation post-crise. Cette journée met en lumière la pénurie mondiale d’enseignants et les défis auxquels ils sont confrontés aujourd’hui. Qu’en est-il de la situation de l’enseignement au Maroc, des conditions du corps enseignant et des  politiques du département de tutelle ?
Il est sûr qu’il faut plus d’une journée et plus d’une réforme pour remettre sur pied notre enseignement qui ne cesse de se dégrader. Le constat et là, et il est alarmant.  Les conditions des enseignants laissent à désirer, particulièrement dans le monde rural. Le système éducatif est défaillant, et ce pour plusieurs raisons. Le Maroc a toujours opté pour des politiques venues d’ailleurs ne respectant et ne tenant nullement compte des spécificités de l’apprenant marocain et de sa situation matérielle et sociale.
Le programme d'urgence de l'éducation nationale 2009-2012 qui vise, selon le ministre du Département,  à accélérer le rythme de la réforme et à rattraper les retards enregistrés dans la réalisation de certains chantiers, est la confirmation de l’inefficacité des stratégies adoptées jusqu’à ce jour.   Depuis des décennies, le Maroc  est toujours au stade de l’expérimentation. Il n’y a point de politique éducative constante ayant une vision claire déterminant les priorités et les objectifs. Dans ces politiques inconstantes, l’enseignant se trouve complètement désorienté et déboussolé. Autre raison de l’échec du système éducatif et non des moindres, est celle relative au manque de formation continue et réelle des enseignants à même de dispenser  un enseignement de qualité aux jeunes apprenants. La fracture entre l’école et le monde du travail est un autre malaise de notre enseignement devenu par le force des choses une machine à produire des chômeurs. Recruter 3200 enseignants contractuels, pour l’année 2009/2010, ne disposant d’aucune qualification au sein des Ecoles de formation des instituteurs, des Centres pédagogiques régionaux ou des Ecoles nationales supérieures  pour dispenser des cours en est la preuve tangible d’un manque de vision et de visibilité des responsables qui veulent pourtant réhabiliter l’école publique, levier essentiel pour le réussite du projet de développement, démocratique et moderniste du Maroc. De telles décisions et actions irréfléchies ne participeront aucunement à   l’édification de « l’Ecole de la réussite » et à la réussite du Programme d’urgence concocté pour la réalisation des objectifs de la Charte nationale d’éducation et de formation.  D’un autre côté, la Journée mondiale des enseignants serait l’occasion pour plus d’un intervenant en la matière, de contribuer à l’amélioration du cadre de l’enseignement à l’image de Solidarité universitaire marocaine. « L’école publique, pierre angulaire pour la démocratie et le développement durable » est le thème choisi par SUM pour célébrer cette Journée, en organisant diverses manifestations à travers tout le territoire national en vue d’attirer l’attention sur les conditions difficiles de travail des enseignants, défendre leur dignité et leurs droits. Concernant le Plan d’urgence initié par le MEN, SUM a fait savoir via un  communiqué, que « l’ensemble des partenaires du secteur éducatif est convaincu que toute réforme ne saurait réussir, à moins d’opter pour une politique éducative impliquant les enseignants dans la décision et leur garantissant des conditions de vie décentes, un environnement social motivant, une plus grande marge de liberté dans l’exercice de leur fonction et des mesures incitatives adéquates, valorisantes et s’accompagnant de la reconnaissance et de l’estime sociale».  
 



Lu 802 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Billet | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe









L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    





Flux RSS
p