Il y a péril en la demeure, certes, mais cela ne date pas d’aujourd’hui, et encore moins de ces tout derniers Mondiaux d’athlétisme. Il n’y a pas longtemps, ceux-là mêmes qui affectent la surprise et qui donnent l’air d’être exagérément mécontents, faisaient leur la berceuse qui faisait de nous « une grande nation de sport ». Et comme ce n’était pas du solide, ladite grandeur a duré le temps des exploits d’un Aouita, une Bidouane, une Nawal…
C’était trop confortable de se cacher derrière l’arbre de l’athlétisme, quitte à laisser moisir tous les autres sports déjà très mal en point. Il n’y a que cette blague trop grossière qui continue à faire de nous « une grande nation de football » qui a la vie longue, malgré tous les revers essuyés. Qu’est-ce que notre unique Coupe d’Afrique des nations, ravie il y a plus de trente ans, par rapport au palmarès d’une Egypte, d’un Ghana ou d’un Cameroun ?
Mais et pour revenir aux Mondiaux, ayons l’honnêteté d’apprécier à leur juste valeur la cinquième place MONDIALE d’un Amine Laalou au 800 m, la septième au marathon (svp ) de Adil Ennani ou encore la dixième place au saut en longueur de Yahya Benrabeh.
Combien on aurait aimé voir notre pays logé à une telle enseigne dans bien d’autres domaines, économique, social ou autre…
Et dire que quelques trop honorables députés et conseillers doivent piaffer d’impatience en attendant leur prochaine session pour se faire, de nouveau, grands analystes et experts inégalés de la chose sportive.
Que vont-ils proposer, cette fois, en dehors de leur remède miracle administré au foot et qui consiste à virer tout technicien étranger pour laisser la place à ceux du terroir, car forcément compétents et, fatalement, au-dessus de tout soupçon.
Le problème, c’est qu’en athlétisme, il n’y a que de mignons enfants du terroir.