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Toutefois, ce sont les dernières intempéries qu’a connues la région ces deux dernières années qui ont assombri davantage le tableau. Un comptage fait par nos soins, toujours dans le périmètre indiqué, juste entre le mois de novembre 2009 et février 2010, montre que 34 beaux ouvrages sont irrémédiablement réduits en ruine par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région. C’est dire le regrettable gâchis ! D’autant plus que, de mémoire d’habitant, jamais un si grand pan de ce patrimoine bâti ne s’est éclipsé d’une manière aussi subite, s’alarme Da Aâbdouyidir. Dorénavant, le peu de vieilles bâtisses à caractère patrimonial qui résistent encore aux outrages du temps, «se comptent sur les doigts». A voir leurs localisations, on les trouve particulièrement dans les villages de la vallée des Ammelnes, les douars de la municipalité de Tafraout et, dans une moindre mesure, dans ceux de la commune d’Afella Ighir. A Tahala et dans les communes alentours, Tarsswat, Aît Ouafka et Tassrirt, elles se font très rares, voire inexistantes. L’état «physique» de ces «survivances» patrimoniales ne paye pas mine. Vétustes, sans entretien. La plupart d’entre elles menacent ruine. Le reste de cet héritage, seul support mémoriel /vestige de toute une culture architecturale spécifique, est ainsi voué à la disparition si rien n’est fait pour le sauvegarder. Comment donc relever le défi dans un contexte aussi «hostile»? Pour Ahmed Rakbi, professeur à l’Université d’Ibn Zohr d’Agadir, la première action urgente à entreprendre doit s’inscrire dans une approche de sensibilisation. D’abord, celle des populations locales, quant à l’importance de leur identité architecturale et des richesses culturelles qu’il recèle. Il faut aussi, selon lui, dans le souci d’une action prospective, étendre cette démarche aux écoles en introduisant des thèmes ayant trait généralement à ce patrimoine et aux problématiques relatives à sa réhabilitation et préservation, dans les programmes scolaires. L’intégration de ce précieux legs dans le processus de développement durable local s’impose d’ailleurs comme une solution à la «question patrimoniale». Les enjeux touristiques et économiques que peut susciter la valorisation de ce dernier sont très porteurs, d’autant plus que cela assurera le processus de sa pérennité. Mais tant qu’une législation pour interdire la destruction, jusque-là impunie, de cette vulnérable «mémoire collective», n’est pas mise en place, une grande partie de celle-ci, risque de disparaître au détriment des ouvrages en béton armé.