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Alors que l’on croyait que l’époque où le Hassania
ne faisait que jouer pour son maintien parmi l’élite
du football national était bel
et bien révolue, voilà qu’il renoue avec cette bonne vieille habitude pendant la première année
du championnat
professionnel. Changement d’entraîneur après un début
de saison catastrophique. Rappelez-vous la raclée qu’il s’est ramassée à Al Hoceima face au Chabab Rif (5-0)
lors de la 3ème journée ;
ce même Chabab qui lui fera perdre au retour deux
points sur tapis vert
pour une bourde
administrative. Quelques matches sans entraîneur
titulaire. C’est Lahcen Bouilas qui assura
l’intérim après
le départ d’Hubert Velud. Puis ce fut enfin l’arrivée,
le 11 novembre 2011, de Mustapha Madih,
un entraîneur national
expérimenté qui connaît
parfaitement le football
national et qui plus est,
a beaucoup d’affinités avec la capitale du
Souss-Massa-Drâa où il est très connu et respecté, et où il a déjà travaillé. C’est donc pour toutes ces raisons éunies que Madih avait accepté ce véritable
challenge. Aujourd’hui,
la mission est accomplie
et le Hassania est finalement resté parmi l’Elite 1. Dans l’entretien qui suit, Madih revient sur cette saison
très difficile qu’il a vécue
au Hassania d’Agadir.
Libé : Dans quelles conditions avez-vous repris le Hassania d’Agadir ?
Mustapha Madih : Je l’ai repris alors qu’il traversait une situation très difficile à cause de plusieurs facteurs .
Qu’est-ce qui n’allait pas au juste ?
Je pense que la préparation de l’équipe était insuffisante et qu’on n’a pas accordé toute l’attention qu’il fallait au travail de base. Les joueurs n’étaient pas vraiment d’une grande fraîcheur physique. De plus, on a fait de mauvais recrutements dans l’inter-saison. Heureusement qu’il y avait encore devant nous l’opportunité du mercato d’hiver. Nous avons donc libéré des joueurs qui ne nous ont servi à rien, car ils n’avaient pas le niveau de la division pro, et nous les avons donc remplacés par d’autres éléments. Ceci nous a permis de rétablir un peu l’équilibre au sein de l’équipe.
Sur quoi avez-vous basé votre travail ?
Après une analyse approfondie de la situation, j’ai donné la priorité à l’amélioration de la condition physique des joueurs, au travail tactique, et à l’aspect psychologique qui est très important dans la préparation d’un joueur de football. Et comme à mon arrivée, le moral des joueurs n’était pas au beau fixe vu les mauvais résultats enregistrés, j’ai donc essayé d’y remédier au plus vite.
D’aucuns s’expliquent mal certaines contreperformances du Hassania cette année. A quoi cela est-il dû à votre avis ?
J’avoue que nous étions faibles sur deux ou trois matches, mais malheureusement, nous en avons perdu d’autres bêtement. Il m’a fallu corriger toutes les erreurs tactiques commises par les joueurs de l’équipe, tout en insistant sur la préparation psychologique et en particulier pour les derniers matches où l’enjeu était très grand puisqu’on risquait la relégation en division inférieure. Franchement, ça n’a pas été du tout facile dans les conditions qui étaient les nôtres cette saison.
Contrairement à son habitude, le Hassania s’est beaucoup plaint de l’arbitrage cette année. Quelle est votre opinion à ce sujet ?
Je pense que le Hassania a fait les frais de beaucoup d’erreurs d’arbitrage. Je veux bien accepter qu’il y en ait, car cela fait partie des règles du jeu, mais à condition qu’elles ne soient pas successives. Quand on est victime de cinq erreurs d’arbitrage, il y a vraiment de quoi commencer à avoir des doutes.
Qu’est-que cela vous fait de lutter pour le maintien de votre équipe, vous qui aviez l’habitude de jouer pour le titre?
Effectivement, j’ai toujours visé le haut du tableau. Et croyez-moi, il est plus facile de mener une équipe au titre que de la sauver. Nous avons vécu un vrai calvaire avec tous les problèmes qu’on avait. Et puis je voyais peu de dirigeants autour de nous.
A quel moment avez-vous senti que le Hassania était vraiment sauvé ?
Mathématiquement, cela s’est joué après la victoire sur le KAC à Kénitra (1-0). Les trois points de cette victoire nous ont permis de sortir définitivement de la zone dangereuse. Et le fait d’avoir terminé la saison sur une victoire à domicile (ndlr. HUSA-MAS :2-1) nous a réconfortés. Et je saisis cette occasion pour remercier très chaleureusement tous les supporters du club qui nous ont beaucoup aidés. Ils étaient toujours à nos côtés, même en déplacement, et ce malgré tout ce qu’il leur en coûtait. Et je peux vous dire que c’est en partie grâce à eux que nous avons pu battre le WAC à l’aller. Ils assistent également aux séances d’entraînement. Et je n’ai jamais entendu une remarque déplacée ou un mot vulgaire ni à l’entraînement, ni en match officiel. Et ça, croyez-moi, c’est rare au Maroc. A Agadir, nous avons un public extraordinaire.
Que pensez-vous du professionnalisme au Maroc ?
Qu’est-ce que je peux vous dire ? Il fallait bien y arriver un jour ou l’autre. Mais je pense qu’on est allé un peu trop vite en besogne. Car il ne suffit pas de le décréter et de distribuer des autocars aux clubs pour pouvoir dire qu’on est vraiment entré dans l’ère du professionnalisme. Non, le professionnalisme, c’est bien plus que ça. C’est toute une culture. Comment voulez-vous développer du bon football avec les infrastructures de mauvaise qualité que nous avons ? Regardez les pelouses de la plupart des stades dans quel état elles sont. Prenez par exemple le cas du Hassania. Je vous dis franchement qu’on galère pendant toute l’année. Nous avons une annexe pour les entraînements et un terrain en gazon synthétique de très mauvaise qualité au stade Al Inbiâat Sud. Heureusement qu’il y a le terrain officiel, mais sa pelouse est dégradée, ce qui ne favorise guère le jeu rapide et une bonne circulation du ballon. Donc, il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.
Une dernière question que tout le monde se pose dans le Souss . Maintenant que votre mission est accomplie, est-ce que vous allez rester au Hassania l’année prochaine ?
Pour l’instant, je suis en train de rédiger un rapport technique destiné au président. Et puis après, on verra bien. Vous savez, moi, quand je viens dans un club, ce n’est pour y faire une année et m’en aller ailleurs, et encore moins au Hassania où j’ai accepté de prendre le train en marche par amour pour ce club et pour cette ville qui m’ont beaucoup donné et où j’ai débuté ma carrière au Raja d’Agadir. Donc, si on m’offre de meilleures conditions de travail et si on est prêt à recruter les cinq bons joueurs dont le club a besoin, alors là, pourquoi pas. Mais en attendant, il faut que tout le monde se penche sur la situation du Hassania qui a besoin d’être redressée, car plus qu’une simple équipe de football, le Hassania d’Agadir n’est l’apanage de personne, c’est un patrimoine collectif qui doit être jalousement préservé.
ne faisait que jouer pour son maintien parmi l’élite
du football national était bel
et bien révolue, voilà qu’il renoue avec cette bonne vieille habitude pendant la première année
du championnat
professionnel. Changement d’entraîneur après un début
de saison catastrophique. Rappelez-vous la raclée qu’il s’est ramassée à Al Hoceima face au Chabab Rif (5-0)
lors de la 3ème journée ;
ce même Chabab qui lui fera perdre au retour deux
points sur tapis vert
pour une bourde
administrative. Quelques matches sans entraîneur
titulaire. C’est Lahcen Bouilas qui assura
l’intérim après
le départ d’Hubert Velud. Puis ce fut enfin l’arrivée,
le 11 novembre 2011, de Mustapha Madih,
un entraîneur national
expérimenté qui connaît
parfaitement le football
national et qui plus est,
a beaucoup d’affinités avec la capitale du
Souss-Massa-Drâa où il est très connu et respecté, et où il a déjà travaillé. C’est donc pour toutes ces raisons éunies que Madih avait accepté ce véritable
challenge. Aujourd’hui,
la mission est accomplie
et le Hassania est finalement resté parmi l’Elite 1. Dans l’entretien qui suit, Madih revient sur cette saison
très difficile qu’il a vécue
au Hassania d’Agadir.
Libé : Dans quelles conditions avez-vous repris le Hassania d’Agadir ?
Mustapha Madih : Je l’ai repris alors qu’il traversait une situation très difficile à cause de plusieurs facteurs .
Qu’est-ce qui n’allait pas au juste ?
Je pense que la préparation de l’équipe était insuffisante et qu’on n’a pas accordé toute l’attention qu’il fallait au travail de base. Les joueurs n’étaient pas vraiment d’une grande fraîcheur physique. De plus, on a fait de mauvais recrutements dans l’inter-saison. Heureusement qu’il y avait encore devant nous l’opportunité du mercato d’hiver. Nous avons donc libéré des joueurs qui ne nous ont servi à rien, car ils n’avaient pas le niveau de la division pro, et nous les avons donc remplacés par d’autres éléments. Ceci nous a permis de rétablir un peu l’équilibre au sein de l’équipe.
Sur quoi avez-vous basé votre travail ?
Après une analyse approfondie de la situation, j’ai donné la priorité à l’amélioration de la condition physique des joueurs, au travail tactique, et à l’aspect psychologique qui est très important dans la préparation d’un joueur de football. Et comme à mon arrivée, le moral des joueurs n’était pas au beau fixe vu les mauvais résultats enregistrés, j’ai donc essayé d’y remédier au plus vite.
D’aucuns s’expliquent mal certaines contreperformances du Hassania cette année. A quoi cela est-il dû à votre avis ?
J’avoue que nous étions faibles sur deux ou trois matches, mais malheureusement, nous en avons perdu d’autres bêtement. Il m’a fallu corriger toutes les erreurs tactiques commises par les joueurs de l’équipe, tout en insistant sur la préparation psychologique et en particulier pour les derniers matches où l’enjeu était très grand puisqu’on risquait la relégation en division inférieure. Franchement, ça n’a pas été du tout facile dans les conditions qui étaient les nôtres cette saison.
Contrairement à son habitude, le Hassania s’est beaucoup plaint de l’arbitrage cette année. Quelle est votre opinion à ce sujet ?
Je pense que le Hassania a fait les frais de beaucoup d’erreurs d’arbitrage. Je veux bien accepter qu’il y en ait, car cela fait partie des règles du jeu, mais à condition qu’elles ne soient pas successives. Quand on est victime de cinq erreurs d’arbitrage, il y a vraiment de quoi commencer à avoir des doutes.
Qu’est-que cela vous fait de lutter pour le maintien de votre équipe, vous qui aviez l’habitude de jouer pour le titre?
Effectivement, j’ai toujours visé le haut du tableau. Et croyez-moi, il est plus facile de mener une équipe au titre que de la sauver. Nous avons vécu un vrai calvaire avec tous les problèmes qu’on avait. Et puis je voyais peu de dirigeants autour de nous.
A quel moment avez-vous senti que le Hassania était vraiment sauvé ?
Mathématiquement, cela s’est joué après la victoire sur le KAC à Kénitra (1-0). Les trois points de cette victoire nous ont permis de sortir définitivement de la zone dangereuse. Et le fait d’avoir terminé la saison sur une victoire à domicile (ndlr. HUSA-MAS :2-1) nous a réconfortés. Et je saisis cette occasion pour remercier très chaleureusement tous les supporters du club qui nous ont beaucoup aidés. Ils étaient toujours à nos côtés, même en déplacement, et ce malgré tout ce qu’il leur en coûtait. Et je peux vous dire que c’est en partie grâce à eux que nous avons pu battre le WAC à l’aller. Ils assistent également aux séances d’entraînement. Et je n’ai jamais entendu une remarque déplacée ou un mot vulgaire ni à l’entraînement, ni en match officiel. Et ça, croyez-moi, c’est rare au Maroc. A Agadir, nous avons un public extraordinaire.
Que pensez-vous du professionnalisme au Maroc ?
Qu’est-ce que je peux vous dire ? Il fallait bien y arriver un jour ou l’autre. Mais je pense qu’on est allé un peu trop vite en besogne. Car il ne suffit pas de le décréter et de distribuer des autocars aux clubs pour pouvoir dire qu’on est vraiment entré dans l’ère du professionnalisme. Non, le professionnalisme, c’est bien plus que ça. C’est toute une culture. Comment voulez-vous développer du bon football avec les infrastructures de mauvaise qualité que nous avons ? Regardez les pelouses de la plupart des stades dans quel état elles sont. Prenez par exemple le cas du Hassania. Je vous dis franchement qu’on galère pendant toute l’année. Nous avons une annexe pour les entraînements et un terrain en gazon synthétique de très mauvaise qualité au stade Al Inbiâat Sud. Heureusement qu’il y a le terrain officiel, mais sa pelouse est dégradée, ce qui ne favorise guère le jeu rapide et une bonne circulation du ballon. Donc, il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.
Une dernière question que tout le monde se pose dans le Souss . Maintenant que votre mission est accomplie, est-ce que vous allez rester au Hassania l’année prochaine ?
Pour l’instant, je suis en train de rédiger un rapport technique destiné au président. Et puis après, on verra bien. Vous savez, moi, quand je viens dans un club, ce n’est pour y faire une année et m’en aller ailleurs, et encore moins au Hassania où j’ai accepté de prendre le train en marche par amour pour ce club et pour cette ville qui m’ont beaucoup donné et où j’ai débuté ma carrière au Raja d’Agadir. Donc, si on m’offre de meilleures conditions de travail et si on est prêt à recruter les cinq bons joueurs dont le club a besoin, alors là, pourquoi pas. Mais en attendant, il faut que tout le monde se penche sur la situation du Hassania qui a besoin d’être redressée, car plus qu’une simple équipe de football, le Hassania d’Agadir n’est l’apanage de personne, c’est un patrimoine collectif qui doit être jalousement préservé.