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Entretien avec Jean François Jodar, entraîneur du Hassania d'Agadir (1) : Les clubs maghrébins ont beaucoup de joueurs

Mercredi 14 Octobre 2009

Entretien avec Jean François Jodar, entraîneur du Hassania d'Agadir (1) : Les clubs maghrébins ont beaucoup de joueurs
Libe : Parlez-nous un peu de votre parcours professionnel

Jean-François Jodar : J'étais joueur professionnel en France pendant seize ans.J'ai joué plus de 500 matches entre la D1 et la D2 avant d'entamer ma carrière d'entraîneur dans un club de division deux à Montceau-les-Mines où j'ai passé quatre ans. Ensuite, j'ai intégré la Direction technique nationale française comme adjoint d'Henri Michel avec l'équipe de France A. Et puis, pendant quinze ans, j'ai eu la responsabilité des  juniors(17-18 ans). J'ai eu la chance d'être champion d'Europe des 18 ans et champion du Monde des 17 ans. J'ai quitté la France en 2002 après le titre de Champion du Monde et je suis allé aux Emirats Arabes Unis où, j'ai entraîné la sélection des 20 ans pour la Coupe du Monde. On a fini quarts finalistes.
J'ai eu aussi la responsabilité de l'équipe première des Emirats pendant un an, en 2004. Un an après, je suis reparti aux Emirats où j'ai eu la responsabilité de l'Académie.
Et comme dans tous ces clubs où, les entraîneurs sont vite limogés, je me suis aussi occupé de l'équipe première quand l'entraîneur a été limogé; moi, , je l'ai été après parce qu'on ne reste pas beaucoup là-bas. Et en 2006,  j'ai pris en mains la sélection du Mali où je suis resté deux ans. Et maintenant, le Hassania.

Comment s'est passé votre recrutement?

Les gens d'Agadir m'ont contacté en me proposant de venir discuter avec eux, voir un peu l'environnement et les projets du club.
Et comme cela faisait des années que je n'avais pas travaillé sur le terrain, en club, j'avais envie de le faire. Mais, c'était pratiquement impossible sur le territoire français parce que,  j'étais en direction technique, les gens étaient un peu sceptiques.
On ne prend pas un gars de soixante ans en France qui a été surtout catalogué comme entraîneur de sélections. J'ai donc saisi l'occasion qui m'était offerte par Agadir, occasion de retrouver le terrain au quotidien.

Comment ça se passe maintenant au Hassania ?

Vous le voyez vous-même. Là,  par exemple, c'est le terrain annexe, c'est le quinzième niveau en
France. On voit que ce n'est même pas tondu. C'est ça la principale difficulté qu'on rencontre ici, mais, nous avons chance de pouvoir nous entraîner sur le stade inhibât d'honneur. Je pense que le gros problème au Maroc ce sont les infrastructures, les installations.
Ce n'est pas possible de faire du bon travail sur des terrains qui ne sont pas “gazonnés”. Pour le reste, il y a un bon groupe de travail, les dirigeants, …

Et en ce qui concerne l'effectif  dont vous disposez?

Le problème, c'est que ce n'est pas moi qui ai choisi l'ensemble de l'effectif. J'ai pris l'équipe après. Il y avait déjà un certain nombre de choses qui avaient été décidées et puis,  je ne connaissais pas l’ancien effectif. Maintenant, je le connais mieux. J'ai un contrat d'un an. Mais j’ai l'opportunité de rester au Hassania,  je sais comment garder l'effectif partir parce qu'il y a des garçons pour qui l'accès à l'équipe première est pratiquement impossible. Et c'est un peu dommage.

Pourquoi ?

Parce que je trouve que les effectifs sont un peu trop chargés au Maghreb compte tenu du nombre de matches à jouer. A Cchelsea, on a 30 joueurs professionnels, mais on joue 80 matches par saison et ça se justifie. Tandis que là, on est au Maroc, avec 30 matches officiels. Et si vous allez au bout de la Coupe du Trône, ça va faire 36, 37 matches, or, ça ne justifie pas le fait d'avoir 30 joueurs dont au moins une dizaine ne vont jamais jouer dans la saison. Et quand on parle d'ambiance, c'est ça la difficulté. Et en plus, il n'y a pas de championnat des réserves.
La grosse difficulté qu'on rencontre actuellement, ce sont les joueurs qui travaillent tous les jours, qui ne sont pas choisis dans l'équipe première et qu’on ne peut pas faire jouer de matches vu la situation géographique d'Agadir. Il n'y a  pas beaucoup de clubs dans les environs, il faut aller loin, faire des déplacements, et il n'y a pas l'argent pour cette mission.

Alors comment peut-on y remédier?

Je pense que dans des effectifs comme à Agadir, il vaudrait mieux ne pas avoir plus de 20 joueurs,  et puis des jeunes autour qui puissent venir renforcer l’effectif.
C'est comme ça que je vois la situation dans l'avenir pour ne pas se retrouver avec des joueurs confirmés qui ne vont jamais être titulaires et qui, quelque part, trouvent des difficultés à assumer ce statut. Et je les comprends.



A suivre la deuxième partie
de cet entretien dans notre édition de demain.

Entretien réalisé par M'BARK CHBANI

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