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Flash-back. Depuis les premières années de l’Indépendance, plusieurs membres de la famille Anjjar ont travaillé au service de l’église évangélique du Maroc. Le premier à l’avoir fait, a occupé le poste de concierge. Lorsqu’il était tombé malade, il a été relayé par sa femme Zohra (Ben Haddad). Outre la conciergerie, cette dernière se chargeait de la cuisine lors des rassemblements des paroissiens. Sentant l’âge peser sur ses épaules, cette dernière a fait appel à sa nièce Meriem Anjjar qui l’a secondée dans un premier temps avant de la remplacer complètement assurant ainsi les fonctions de gardienne et de femme de ménage. Tout allait pour le mieux et chacun trouvait son compte dans cet arrangement. Un climat de paix, de tolérance et de liberté, régnait dans ce lieu, mais pourquoi les choses se sont-elles dégradées ? Chaque partie avance ses arguments.
En effet, ce conflit a commencé le 9 février dernier quand le Conseil des responsables de l’église s’était réuni, en l’absence du pasteur, pour décider du sort de Meriem Anjjar suite aux «insultes qu’elle aurait proférées à l’endroit du représentant du culte», d’après les membres de ce Conseil. Cette réunion s’est soldée par le licenciement de Meriem. Une fois de retour, le pasteur lui a adressé une lettre de licenciement avec une mise en demeure de quitter les lieux.
Cette dernière a pris conseil auprès d’un avocat qui a entamé le 13 mars une procédure pour licenciement abusif contre l’église évangélique du Maroc.
Ce qui au départ ne semblait qu’une petite querelle sans importance entre employeur et employé, s’est transformé en feuilleton judiciaire. Le tribunal de première instance d’Al Oulfa a prononcé le 5 novembre son jugement imposant à l’église évangélique d’indemniser la plaignante pour licenciement abusif et validant son expulsion de son logement de fonction.
Le 26 novembre, la police va intervenir, en compagnie d’un huissier de justice, pour faire exécuter l’expulsion. Une situation normale pour le pasteur pour qui «un logement de fonction dépend d’une fonction. La perte de cette fonction entraîne de facto la perte du logement».
Quittant le temple, Meriem a laissé derrière elle sa tante. Pour le pasteur, la «décision de justice retire à Mme Anjjar le droit d’habiter sur place, elle et toute sa famille, y compris sa tante Zohra Ben Haddad, puisqu’elle ne travaille plus pour l’église». En réalité, cette dernière refuse toujours d’exécuter la décision de justice, puisqu’elle ne se sent pas concernée par elle. Selon une lettre adressée par Meriem Anjar au gouverneur des arrondissements de Casablanca-Anfa, sa tante occuperait un autre logement au sein de la même église.
«Nous avons impérativement besoin de ce logement situé à l’intérieur de l’église pour y loger les nouveaux gardiens qui doivent assurer le travail. Nous ne sommes pas assez riches pour perdre cet espace situé au cœur de l’église», nous a déclaré le pasteur Samuel Amedro. «A ce jour, nous attendons juste que la justice marocaine décide d’exécuter la décision qu’elle-même a prise le 2 août dernier au regard de la législation marocaine. En attendant, j’ai fermement et explicitement appelé toute la communauté chrétienne à ne rien faire d’illégal, d’injuste ou de violent contre les personnes. Nous ne faisons que prier. C’est notre seule force. Nous souhaitons juste qu’ils s’en aillent, qu’ils nous laissent en paix», a-t-il conclu.