Driss Lachgar invité du Forum de la MAP : Le retour de l’USFP au gouvernement passe par les urnes

Quelques jours après son élection à la tête de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), le Forum de la MAP a invité Driss Lachgar pour donner plus d’éclaircissements concernant le déroulement du dernier Congrès de l’USFP tenu la fin de la semaine passée à Bouznika, et ses positions concernant l’actualité politique.

D’emblée, Driss Lachgar a annoncé qu’il avait reçu un message de félicitations de S.M le Roi Mohammed VI. «Je ressens et tous les Ittihadis ressentent de la fierté pour le contenu de ce message Royal, surtout quand il évoque l’apport de l’USFP et son rôle historique dans le développement du pays», a-t-il dit. Et d’ajouter qu’il a également reçu un appel téléphonique de SM le Roi avant-hier (lundi). 

Le changement à la tête du parti signifie-t-il un changement de ses positions notamment une éventuelle participation de l’USFP dans le gouvernement ? La réponse de Driss Lachgar est sans appel : «Le retour de l’USFP à l’opposition n’est pas une décision de Driss Lachgar, ce sont les institutions du parti qui ont pris cette décision. Et on ne change pas les décisions en fonction des changements des personnes. Les conditions qui ont poussé l’USFP à prendre une telle décision sont encore en vigueur et il n’y a pas de nouveau qui justifie le changement». Et de préciser : «Notre décision ne dépend pas d’un remaniement ministériel, ni d’une alliance avec le PI. Seules les urnes peuvent changer notre position». 

Pour Driss Lachgar, le temps des tractations dans les coulisses est révolu. Dans ce sens, il a nié catégoriquement que le report des élections des membres de la Commission administrative soit lié à une quelconque tractation concernant ce sujet, mais plutôt à des considérations techniques, sachant que l’opération devait se dérouler de manière électronique. Et de préciser que l'élection de la Commission administrative du parti aura lieu dans le respect des règles de la démocratie, ajoutant que l'ensemble des congressistes seront associés à sa constitution. 

Driss Lachgar a, par ailleurs, rejeté l’existence de toute tractation entre lui et Habib El Malki qui l’avait soutenu au deuxième tour. «Cette logique n’a aucune place quand il s’agit de questions aussi nobles», a-t-il martelé.

Au sujet de la démission d’Ali Bouabid, il a précisé que l’USFP reste attaché à tous ses militants et qu’Ali Bouabid est un militant comme les autres, ajoutant que l’ère de la sacralité et des familles est révolue. «L’USFP étant un parti d’institutions et non de familles», a indiqué Driss Lachgar.

D’un autre côté, il a insisté sur la totale indépendance de l’USFP dans ses prises de décisions. «L’USFP n’a jamais été et ne sera jamais dépendant de qui que ce soit dans ses prises de positions et de décisions». Et d’ajouter : «Je dis à Aftati (NDLR membre dirigeant du PJD qui s’est permis de mettre en garde Lachgar contre l’application d’un agenda politique qui serait dicté par des parties étrangères à l’USFP) : laissez l’USFP tranquille. Nous sommes souverains dans nos prises de décisions, et nous n’acceptons pas qu’un certain Aftati ou d’autres se mêlent de nos affaires intérieures».

Evoquant l'unité de la gauche, il a précisé que celle-ci requiert un large débat qui prend compte des préoccupations exprimées par la base en vue de faire face à toute atteinte aux acquis et libertés.

Plusieurs rencontres seront tenues prochainement avec les composantes de la gauche pour l'élaboration d'une vision commune, a-t-il ajouté, mettant l'accent sur la nécessité pour celle-ci de s'unifier et de s'ouvrir sur les autres composantes du paysage politique, en particulier le Parti de l'Istiqlal.