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Driss Benhima élogieux sur le bilan des années 2000, inquiet des signes d’essoufflement

Ouverture du cycle des conférences de l’EHTP

Vendredi 1 Février 2019

Autant l'ancien ministre Driss Benhima est élogieux sur le bilan social et économique des années 2000, autant il s'est montré critique des limites de l'actuel modèle de développement, à l'occasion de l'ouverture du cycle de conférences de l’Ecole Hassania des travaux publics (EHTP) sous le thème "Nouveau modèle de développement: Quels enjeux ?", mercredi à Casablanca. Les années 2000 ont enregistré une augmentation du niveau de vie, un agrandissement de la classe moyenne et une réduction de la pauvreté, a affirmé l'ancien patron de plusieurs établissements publics.
M. Benhima a ajouté que cette époque s'est également distinguée par un niveau d’infrastructures remarquables, notamment le port Tanger-Med, le renforcement des autoroutes, le lancement de la LGV et de plusieurs liaisons aériennes, le renforcement de l’électrification rurale, la création des institutions d’un Etat moderne, outre d'autres capacités stratégiques.
Le conférencier a, cependant, fait remarquer que le modèle de développement est arrivé à un stade d'essoufflement qui se traduit par des problèmes structurants et des phénomènes menaçants. Les premiers se concrétisent via la crise de l’emploi, la crise de la croissance, l’appauvrissement de la classe moyenne et la disparition de secteurs économiques confrontés aux ALE, tandis que les deuxièmes sont liés à la fracture territoriale, la marginalisation de certaines couches de la population et les menaces environnementales.
Le conférencier a, d'autre part, relevé que le bon fonctionnement d’une économie libérale impose le respect de certains postulats qui "ne sont pas suffisamment vérifiés dans notre pays", citant l’équité fiscale, les mécanismes de régulation des marchés et de lutte contre l’économie de rente, la désorganisation urbaine et les partenariats public-privé.
Pour l'ancien ministre, "l’équité fiscale n’est pas encore une réalité". Il a, dans ce sens, expliqué que le taux moyens de prélèvement sur le PIB est très inférieur aux taux de ponction sur les secteurs modernes de l’économie et de la société.
Il a également indiqué que les mécanismes de régulation des marchés et de lutte contre l’économie de rente "sont encore insuffisants et pénalisent le fonctionnement réellement libéral de l’économie".
M. Benhima a, de même, souligné que la désorganisation urbaine, les insuffisances des services sociaux, ainsi que les dysfonctionnements de la protection de l’environnement sont parmi les signes les plus forts d’un déficit de bonne gouvernance, remarquant que l’administration n’a pas fait évoluer suffisamment son rôle et son attitude vis-à-vis de l’économie.
Et d'affirmer que les partenariats public-privé sont menacés quand la partie publique "confond son rôle de partenaire et celui d’arbitre".
Lors de son exposé, le conférencier a passé en revue quelques modèles de développement successifs du Maroc depuis un siècle. Il a ainsi évoqué le modèle de la porte ouverte issu de l’acte d’Algésiras qui s’est caractérisé par une fiscalité indirecte, des services publics privatisés, une croissance forte au bénéfice du capital étranger et une mise à l’écart des intérêts populaires nationaux.
Il a ensuite parlé du contresens tiers-mondiste de l’indépendance traduit notamment par le développement autocentré opposé au pacte colonial, l'étatisation de l’économie, la construction des services publics, les capacités d’aménagement du territoire et une économie de rente au profit du capital national.
Des années 1980 à l’an 2000, l'économie a connu une réorientation vers l’initiative privée, une ouverture au marché mondial, une fiscalité moderne, mais limitée au secteur formel et l’application du programme d’ajustement structurel, a précisé M. Benhima. 


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